dimanche 4 janvier 2009

Molho New York : c'est fini !...

On apprend aujourd'hui la nouvelle que nous redoutions depuis plusieurs
mois (suite à un reportage dans la belle émission "Bibliothèque Médicis")
La famille Molho était l'éditrice de tous les grands auteurs français
réfugiés aux Etats-Unis pendant la seconde Guerre mondiale.

Sébastien Cazalas.

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La librairie française de New York vit ses derniers jours

NEW YORK (AFP) — Dehors, les hordes de touristes photographient le
Rockefeller Center, sa patinoire et son sapin de Noël. Dedans, les rayons
se vident lentement de leur stock de livres: après 73 ans d'existence, la
librairie française de New York va fermer ses portes en 2009.


Les raisons de la disparition de cette véritable institution, à New York
et dans le monde, sont simplement commerciales: le bail arrive à échéance
en septembre et la société propriétaire de l'immeuble de la 5e avenue
augmente le loyer, actuellement de 360.000 dollars, à 1 million par an.


Le prix des livres vendus n'est pas de nature à encourager les acheteurs,
en tout cas pas les passants qui sont dans le quartier essentiellement
pour faire leur shopping dans les boutiques de vêtements, de cosmétiques
ou d'électronique.
"Evidemment nous vendons 20 dollars un livre qui coûte 5 euros à Paris,
mais les frais d'envoi existent aussi lorsqu'on commande sur internet,
non, ce qui a changé c'est toute la culture de la librairie, et le
Rockefeller Center est devenu un simple centre commercial", proteste
Emmanuel Molho, un septuagénaire qui gère la librairie familiale avec ses
deux enfants.


Son père Isaac Molho, arrivé aux Etats-Unis en 1928, avait fréquenté un
établissement scolaire français à Athènes, et avait rencontré à Paris des
responsables de l'éditeur Hachette. Invité à ouvrir une librairie par
David Rockefeller, qui tenait à voir des Européens occuper les bureaux
situés dans son immeuble, il lança l'affaire en 1935.


Pendant la guerre, la librairie se doubla d'une maison d'édition, "La
Maison Française", qui publia des auteurs fuyant le nazisme comme André
Maurois, Jules Romains ou Antoine de Saint-Exupéry.
"L'imprimeur était mon oncle", raconte Emmanuel Molho dans une interview à
l'AFP. Et les maquettes imitaient celles des ouvrages de la "collection
blanche" de l'éditeur français Gallimard.
"Les années 60 ont été les plus glorieuses, la langue française était à la
mode, nous avions 50 salariés, nous importions deux tonnes de livres par
semaine, qui arrivaient avec la Compagnie générale transatlantique, à bord
de paquebots comme le France", raconte M. Molho.


"C'était un salon autant qu'une boutique: les clients étaient des
Américains francophiles, des Sud-Américains francophones de passage, ils
restaient pour bavarder, à l'époque on commandait 3.000 exemplaires au
moins du dernier Prix Goncourt, aujourd'hui quelques dizaines tout au
plus", se souvient-il.
M. Molho a fermé en 1993 une deuxième librairie française qu'il avait au
sud de Manhattan, et en 1994 sa librairie française de Los Angeles.


La France est restée insensible à ses appels, en dépit de lettres envoyées
à la ministre française de la Culture Christine Albanel, et le président
français Nicolas Sarkozy, venu à un dîner au Rockefeller Center en
septembre, n'a pas franchi le seuil de la "Librairie de France", souligne
le libraire.


Si les livres en français ne se vendent plus, la hausse vertigineuse des
baux commerciaux a porté l'estocade au commerce. La moitié de l'espace
ayant pignon sur rue a d'abord été cédé en 1980 à la marque de produits
cosmétiques française L'Occitane.
Aujourd'hui, le sous-sol poussiéreux recèle quelques trésors, et les
livres de la "Bibliothèque rose" côtoient dans un désordre suranné les
vieux Guides Michelin, des planches de mode féminine publiées à Paris dans
les années 1920 ou "Salsette découvre l'Amérique" de Jules Romains publié
à New York en 1942.


Emmanuel Molho va prendre sa retraite à New York et peut-être "se mettre
au piano", laissant à sa fille le soin de perpétuer les affaires
familiales sur un site internet.


site de Yahoo. Merci de citer ce site et non ce blog. Rendons à ...

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