jeudi 12 juillet 2018

Au foot, la France (66,9 millions d'habitants) a battu la Belgique (11, 35 millions d'habitant). Cocorico !

Avec la société 3.0, on en est toujours au "panen et circenses". Mais là on bat des records !

Et quel dommage que le Mondial de billes n'ait pas lieu cette année ! Dans les cours de recré bétonnées mais écolos bobos, on aurait mis des terrains en plastique et on aurait amélioré notre balance des paiements en achetant un peu moins de tablettes (mais c'est démodé), de smart-phones etc.

Souhaitons à notre Emmanuel qu'il ait en plus la coupe du monde de foot. Un modèle de performance. Qu'il porte bien son prénom. On l'attendait le divin président depuis la nuit des temps modernes. Il va pouvoir mettre son Edouard en vacances. Tout va baigner dans l'huile de coco.

Et j'apprends que la Croatie a battu l'Angleterre. On voit ce qu'il en coute de ne pas y aller unis. Si ça avait été le United Kindom contre la Yougoslavie, on aurait vu ce que donne le collectif comme ils causent dans le foutbal comme on dit dans les pays d'Oc. 2 à 1. La Croatie est donc deux fois plus forte que l'Angleterre. Ouf, les Ingliches quittent l'Union Européenne. Ils nous feraient plonger dans les classements mondiaux les ingliches. Et on leur a déjà piqué leur langue. On parle ingliche bien mieux qu'eux. Il suffit de voir nos pubs et enseignes.
La Croatie a vengé la Belgique.




Je prépare la relève dans mon jardin. 



jeudi 5 juillet 2018

Notre Vialatte quotidien : " On ne peut plus être célèbre sans que tout le monde le sache "

Alexandre Vialatte, chronique du 28 septembre 1954

Notre Vialatte quotidien : "Les anglais sont timides, charmants et monotones. '

"Les anglais sont timides, charmants et monotones. Un peu comme du veau de choix dans une assiette de fleurs. Le français doit tirer son charme de lui-même, l'anglais le tire de l'Angleterre. Et c'est toujours le même, mais on ne s'en lasse jamais. Car il repose comme un fauteuil de cuir, en face d'un bouquet de roses qui se reflète dans une table à côté de la théière d'argent. Les anglais ont des souliers jaunes qui sentent la litière de pur-sang ; ils les agitent sur des pelouses en tapant sur des boules avec de longs bâtons. Ils font bouillir le gigot du mouton et le mangent avec de la menthe. Ils parlent un langage que personne ne comprend. Bref, ils sont purement britanniques. Debout sur les pattes de derrière, ils contribuent avec le kangourou à faire de notre brumeuse planète un astre étrange et merveilleux peuplé d'êtres inexplicables.
Ils se réveillent avec le besoin injustifiable de commencer par manger des pruneaux et de faire circuler sur leur peau des brouillards froids, gluants et jaunes, ce qui relève des moeurs de fantômes de cimetière.
Ils ne ressemblent à rien, et d'abord pas à l'homme. Ils sont loin de l'homme et près d'eux-mêmes. Et, par exemple, ils ne font pas pipi. (Nul texte anglais, du moins, n'a jamais fait mention d'une habitude si dégradante.) Ou alors ils ne le savent pas. S'ils l'ont appris, comme me la affirmé une vieille demoiselle écossaise, ce ne peut être que tout récent. Jusqu'alors ils n'en savaient rien ; ou n'en éprouvaient pas le besoin. Ou alors ils trouvaient la chose trop indécente.. On se demande comments ils ont pu se retenir jusqu'au XXe siècle.
Où sont passés les ivrognes de Hogarth, les énergumènes de Shakespeare ? les escogriffes et les monstres du XVIe ? Peut-être pas tellement loin. Je pourrais en dire certaines choses. Je ne le ferai pas, car j'adore les Anglais. Où serait le plaisir d'aimer sans l'injustice ? Ce que nous donnons de meilleur, c'est la partialité. "


Alexandre Vialatte, chronique du 24 août 1954

Notre Vialatte quotidien : " Le moustique vrombit sur les eaux, la chaleur s’étend sur le monde. "

» Le moustique vrombit sur les eaux, la chaleur s’étend sur le monde.  » Le tisserand est plus mal qu’une fourmi : ses genoux touchent son estomac et sa bouche ne goûte jamais l’air.  » Ainsi parlait déjà la  » satire des métiers  » vingt siècles avant Jésus-Christ. La campagne, autour des blés mûrs, n’est plus que vipères, cailloux, nids de guêpe, piqûres d’insectes et coups de soleil. Le citadin fuit les guerres mondiales, qui se passent presque toujours aux champs. Le jardinier se trempe tout nu dans la benzine pour échapper à l’aoûtat ; l’aveugle qui vole ses carottes le devine maintenant à quinze mètres à son odeur de lampe Pigeon. Le cheval reste à l’écurie ; l’Egyptien agite son chasse-mouches ; le kangourou s’éponge le front et met une canette dans sa poche. Résumons-nous : c’est la saison de la carludovice palmée dont la négresse au teint bronzé extrait le chapeau de panama.  »
Alexandre Vialatte, chronique du 7 juillet 1959
Nos jeunes lecteurs – potentiels ! – ne savent peut-être pas ce qu’est une lampe Pigeon. C’est que leurs parents voulant leur économiser des efforts lors de leur décès, alimentent les déchetteries municipales de tous ces objets anciens. Il est loin le temps où on électrifiait les lampes Pigeon.
S’ils sont nantais peut-être qu’ils ont été menés de force par leur enseignant au Parc du Grand Blottereau pour voir la carludovica palmée.
https://jardins.nantes.fr/N/Information/SeveInfo/liste/1401.pdf
La carludovica palmée fait partie de la famille des Cyclanthaceae

Notre Vialatte quotidien : " En un mot, l’Auvergnat est un Breton de montagne, le Breton un Auvergnat de la mer…"

Pour l’édification de notre Président de la République, l’Emmanuel, voici :

« Les Bretons habitent à Paris. Ils y sont au moins neuf cent mille ; les autres habitent en Bretagne, où ils ont inventé le lit clos.
Ils naissent dans un placard, m’écrivit un ami, vivent en mer, et meurent dans l’alcool.  (Certains aussi vivent dans l’alcool et meurent en mer).
J’eus le tort de publier dans un journal d’Auvergne cette information erronée. Et d’ailleurs élogieuse, car rien n’est plus glorieux que de vivre ou mourir en mer, ni plus folklorique que de naître dans un placard chanté par Théodore Botrel. Quant à boire, ce fut toujours un aimable défaut ou une nécessité pressante : l’Irlandais s’en fait une réclame, le légionnaire s’en vante, le marin en a besoin. Et on ne saurait reprocher de se tuer lentement à des gens que la mer ou le feu vont tuer tout de suite. Tristan Corbière serait entièrement de mon avis.
Un hebdomadaire breton ne m’en accusa pas moins de diffamer le Finistère… Ce qui déplaisait le plus à cet hebdomadaire, c’était que ce qu’il prenait pour une accusation (et qui n’était qu’un vif éloge) lui vînt d’un journal auvergnat. Le coup lui semblait fratricide : l’Auvergnat n’est-il pas une espèce de Breton ? Ne jouent-ils pas tous deux de la cabrette ? Ne sont-ils pas tous deux folkloriques ? En un mot, l’Auvergnat est un Breton de montagne, le Breton un Auvergnat de la mer… «
Alexandre Vialatte – Antiquité du grand chosier, 1984

 
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