Je me souviens de FÉLIX OLIVIER-MARTIN (1906-1972) à l'Université de Poitiers

Les étudiants en droit et sciences-économiques de Poitiers dans les années 60 n'ont pu oublier Félix Olivier-Martin. Malgré les difficultés qu'il y avait à le comprendre du fait de son hémiplégie (il arrivait qu'il termine ses phrases par un ricanement. Et il ne fallait pas rigoler, j'ai toujours apprécié ses cours dont je me souviens encore. Par exemple, celui intitulé "La route de l'ambre". Il nous avait fallu un moment pour comprendre qu'il parlait de l'ambre !
Il nous avait aussi dit "J'ai été condamné à mort, mais je suis toujours vivant" (suivi du ricanement involontaire).

"FÉLIX OLIVIER-MARTIN 
(1906-1972) 
Félix Olivier-Martin appartenait à une famille d'historiens du 
droit. Son oncle, le recteur Félix Senn, avait été un des plus distin
gués romanistes de l'École française de la première moitié de ce 
siècle ; les travaux de son père, François Olivier-Martin, sur la Cou
tume de Paris et le Conseil du roi, demeurent dans toutes nos mé
moires. 
Sans doute Félix Olivier-Martin a-t-il puisé dans cet entourage 
immédiat son goût pour l'histoire et l'enseignement. Dès l'âge de 
dix-sept ans, il entrait à l'École des chartes, dont il devenait le maj
or pour la promotion de 1927. Nommé membre de l'École française 
de Rome l'année suivante, il n'en poursuivit pas moins la prépara
tion du concours d'agrégation d'Histoire du droit, où il obtint le 
second rang en 1931. Il avait alors vingt-cinq ans. Sa thèse de l'École 
des chartes — Les « Institutes » de Justinien en français — venait d'être 
récompensée du deuxième prix Gobert à l'Académie des inscriptions 
et belles-lettres. Sa thèse de doctorat en droit — Les régences et la 
majorité des rois sous les Capétiens directs et les premiers Valois (1060- 
1375) — témoignait de la subtilité de son intelligence. Un travail 
concernant Les divisions du louage en droit romain, paru dans la 
Revue historique de droit en 1936, faisait bien augurer aussi de ses 
curiosités romanistes. Au dire de ses amis, il avait reçu tous les dons 
de l'esprit et sa carrière universitaire s'annonçait, brillante, à Poit
iers, où il avait été nommé à la Faculté de droit. 
La guerre et les circonstances politiques dangereuses qui l'accom
pagnèrent devaient bouleverser tous ces espoirs. La fonction de 
secrétaire général de la Jeunesse au ministère de l'Éducation natio
nale, acceptée au printemps de 1943, mérita à Félix Olivier-Martin 
quelques très difficiles années après la fin des hostilités. En août 
1954, il se retrouvait détaché auprès du ministère de la France d'outre
mer, à l'Institut des hautes études de Dakar. Le climat acheva de 
ruiner sa santé déjà ébranlée. Frappé d'hémiplégie, il put cependant 
regagner Poitiers en 1957 et y reprendre son enseignement. Mais 
il n'était plus que l'ombre de lui-même, soutenu seulement dans
ses infirmités par cet amour de l'enseignement qu'il conserva jus
qu'à sa mort. Il s'éteignit le 1er février 1972. 
Marguerite Boulet-Sautel. 

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Boulet-Sautel Marguerite. Félix Olivier-Martin (1906-1972). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1972, tome 130, livraison 2.
pp. 680-681.
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