Par Charles Joseph Verneilh-Puiraseau (baron de)
Limoges, 1837
né à Nexon en 1756
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"A peine âgé de 8 à 9 ans, je fus envoyé à Saint-Yrieix, chez un frère de mon père, qui y exerçait la médecine et n'avait point d'enfans. Sa belle-mère, que tous appelaient maman à cause de sa bonté, m'amenait souvent à un petit castel appelé de la Tranchardie, chez une vieille dame, sa parente : j'y étais sûr d'y trouver toujours de bons fruits et quelque friandise. Ma soeur ainée, depuis madame Guyot, était pensionnaire dans un couvent de la même ville ; les bonnes soeurs eussent voulu en faire leurs compagnes, et ma soeur semblait y être assez disposée. [...]
j'allais souvent au Clos-de-Barre [...] C'est dans la même propriété que furent découvertes en 1765 ou 1766, ces belles terres à porcelaine qui ont acquis tant de célébrité [...] Mon premier maître d'école à Saint-Yrieix fut M. Bardinet ; il demeurait dans une maison canoniale près du Moutier, dans laquelle on entrait par une petite tour bien antique et bien décharnée. [...]En sortant de l'école solitaire de M. Bardinet, je fus envoyé à celle de M. Dumonteil, qui avait bien une soixantaine d'écoliers ; c'était l'instituteur en titre de la ville. Il avait été nommé par le Chapitre, qui lui laissait la jouissance d'un petit borderage ; cette jouissance,avec une modique rétribution de la part de chaque écolier, servait à l'entretien de sa nombreuse famille. Dans la suite il se brouilla avec le Chapitre qui l'avait durement destitué, quoiqu'il eût élevé la plupart de ses membres.[...]Il demeurait d'abord au fond du quartier des Barris, au-dessosu de la Halle publique ; là, dans une grande chambre base non pavée ni planchée, on avait posé contre terre deux longues poutres équarries, sur lesquelles nous étions rangés les uns à la suite des autres, sans aucun feu, même au plus fort de l'hiver. La cloche des Matines appelait à la fois les chanoines ou prébendés et les écoliers, chacun à leur poste. [...] M. Dumonteil alla ensuite demeurer au Foiral, dans le quartier haut de la ville
[...]Chaque écolier était appelé à venir réciter à son tour sa leçon devant le maître assis gravement dans un fauteuil et tenant son martinet à la main : on appelait ainsi une espèce de fouet à long manche de bois, composé de cinq ou six courroies en parchemin, bien tordues et nouées par le bout. A la moindre faute de mémoire, le récitant était faouillé aux jambes, qui n'étaient pas comme aujourd'hui protégées par un pantalon (... ]
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