mardi 16 juillet 2024

Quand j'entends comment on traite les nouveaux enseignants, je me dis que ce que j'ai entendu dans les années 70 au Ministère de l'Educ Nat ....

 Ce matin sur France Inter j'apprends (ce n'est pas nouveau) qu'on manque de beaucoup de profs. Pourtant on a baissé les exigences ! enfin celles des connaissances et de leur maitrise. Les autres France Inter en a parlé.

Des enseignants de Lille sont nommés à Nice (c'est pas cher le logement sur la côte ! et y a le TGV (on n'en a pas en Limousin)

Des anciens de Nice sont nommés à Paris (facile de s'y loger ! et puis c'est écolo.)

Ils demandent d'échanger leurs postes. Ils ne doivent pas avoir les bons réseaux, le bon smart-phone, ça ne répond pas !

Une enseignante de Nantes avec ses 3 enfants est nommée à St-Lô. 

Bé elle va démissionner ! 


J'en entends qui disent "avec le NFP on cessera ça immédiatement et on obtiendra le cesser-le-feu immédiat à Gaza et la fin immédiate des déserts médicaux " (j'ai lu les professions de foi, oui de foi ! on a parfois les bons termes en France) Je parle du NFP car les autres ils nous ont filé des feuilles quasi vides, sauf le RN.

Je vais vous raconter une histoire vraie. La première et unique fois où je suis allé au château rue de Grenelle, par hasard !

 

J'étais "assistant délégué", quand une demande de formation dans des entreprises (on a formé beaucoup de monde dans les années 70, il y avait très peu d'enseignants en "informatique de gestion", je doublais presque mon salaire ! (*) et c'est le non titulaire qu'on envoyait, surtout la veille des vacances scolaires !
Je faisais partie de ceux (matheux, éco) formés à l'IUT de Montpellier, les infos étaient formés à celui de Toulouse. Analyste-programmeur pour les IUT.
Les matheux et les informaticiens eux devenaient assistants titulaires. Ceux de sciences éco, "assistants délégués" i.e. non titulaires. On pouvait les virer quand on voulait. Mais j'en ai bien profité car j'ai appris plein de choses dans les entreprises et les Administrations. J'y ai même recruté des enseignants vacataires professionnels de l'informatique.
 
 

Mais un jour, j'ai passé un CAPET de "gestion". Je n'avais même pas fait gaffe à l'option ! (ouf j'ai découvert à l'oral que ce n'était pas "compta" je ne connais pas le "plan comptable"). Je n'ai pas pris un jour de congé. Et pas de nouvelles. Je pensais être collé. Oui aucune lettre ! On était en août.
 
Étant monté à Paris pour partir au loin avec un ami de la cité U de Poitiers, qui habitait rue Bonaparte (j'y voyais Mitterrand aller ....j'ai appris plus tard).
 
 J'avais de l'avance. Pour m'occuper je me suis baladé dans le quartier, et je suis passé rue de Grenelle. Un nom que je connaissais avant même d'être allé à Paris. Mon premier emploi fut après le Premier bac à l'Imprimerie Fabrègue à St-Yrieix. Pour mettre en classeurs et expédier dans tous les établissements de l'Educ Nat Les lois et règlements de l'Educ Nat. 
Et figurez-vous que ce ministère est hôtel de Rochechouart, construit en 1776 par Mathurin Cherpitel, remanié à partir de 1839 par Alphonse de Gisors pour le ministère de l'Éducation nationale16, actuel occupant des lieux.
 
Rochechouart en Haute-Vienne ! celui de la météorite https://www.rochechouart.com/decouvrir-la-ville/histoire-et-patrimoine



 
Ah ! sur le mur du Ministère de l'Educ Nat, à droite de l'entrée (je vois qu'il y a maintenant un tableau protégé par du verre)  un tableau d'affichage avec un grillage, à l'ancienne. Des feuilles bien fanées. Et je pense voir mon nom.
 
Je vais dans un bureau accessible via l'escalier de gauche.
 
La dame me dit, je vérifie. Oui vous êtes reçu. 
 
Puisque vous êtes là, dîtes moi. Vous devez faire un  (j'ai oublié le nom). Je ne connais pas la carte de France. Nantes c'est loin du Mans, de Rennes, de St-Nazaire, de Laval ... ?. Vous vous préférez quelle ville ? je lui réponds "bé, Nantes". Et bien merci. On va le mettre à Nantes !
 

J'avais un ami de St-Yrieix qui avait fait droit à Poitiers. Il a fini avec un poste très important aux finances du MEN, je suis alors allé le saluer. Je lui ai parlé de ça. Mais ce n'était pas son secteur.

A noter que le directeur de l'IUT a demandé que je puisse continuer mon service à l'IUT car impossible de me remplacer aussi vite. J'ai donc été "élève maître" et "assistant délégué".

Pour l'inspection, j'avais traité la gestion des stocks. Il fallait appliquer une formule. Interdit de l'expliquer. Même en imageant le max d'une fonction en jouant la dérivée avec une règle. Appliquer une formule ainsi était ridicule.
 
Je suis passé du Postérieur au Secondaire à l'IUT, service doublé. Mais c'est moi qui faisait cours en amphi, ceux du Postérieur dans mes matières évitaient les cours. Mais j'en étais très satisfait. 

Souvenir :
Un jour on a pris le train pour aller à une réunion à Paris. On a été étonné. Certains étaient en première classe et d'autres dont moi, en seconde. Pourquoi ?
Pour les étudiants nous étions tous profs, et j'étais entré dans l'enseignement Postérieur en ignorant tout de la hiérarchie, assistant, maître-assistant, maître-de-conférence, professeur. Je ne savais pas que selon le grade on avait ou non droit à la première classe. Et quand j'y ai eu droit, j'ai pris la seconde, sauf quand revenant d'une conf à Biarritz je devais "corriger " les copies de toute la promo et que le train bradassait tellement à l'aller que je n'arrivais pas à écrire.

P.S. :
Au moins pour les concours de la Fonction Publique Territoriale (les concours surtout sans un maousse coeff à l'oral, ça évite les plaçous ! et c'est bien pour les Limousins, Bretons etc), beaucoup étaient "locaux". Les reçus n'étaient pas amenés à divorcer 😉😉 Voila pourquoi, nous sommes toujours ensemble à 77 ans ! 😉


(*) plus tard, maître de conf, je fus invité à faire un cours dans un amphi de F. Hofmann-La Roche à Lausanne en Suisse. A côté de cet amphi dans deux autres, il y avait un cours de deux prix Nobel !!!

Cette invitation était un "effet de bord" de la publication de mon premier livre.  J'ai reçu un bulletin de paie fort long. L'invitant m'a amené à une banque suisse bien sûr et m'a donné ma paie en billets de francs  français. C'était en une après-midi plus que ma paye du mois ! J'ai alors constaté que les Suisses n'avaient pas eu chez eux l'inventeur de la carte à puce, comme d'ailleurs les USA qui vous passaient votre carte dans un faire à repasser.

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