samedi 11 mai 2013

Notre Vialatte quotidien : le plaisir de manger ces cadavres en se barbouillant de sauce


" Une des coutumes les plus respectables de l'homme est de s'attabler, les jours de joie, autour d'un oiseau mort, d'un buisson de décapodes, à la rigueur d'un rongeur en morceaux, de fixer autour de son cou une serviette qui lui fait des oreilles de lapin et de partager avec ses voisins et voisines le plaisir de manger ces cadavres en se barbouillant de sauce jusqu'aux yeux. La gaieté peut aller dans les grandes circonstances jusqu'à glisser dans le potage de sa voisine un de ces crachats pour repas de noces (en faïence autrefois, aujourd'hui en plastique) qu'on vend dans les bons magasins et qui déchaînent l'hilarité la plus cordiale dans l'assistance. "
Pierre Vialatte, chronique 873, 25 octobre 1970



Buisson de décapodes 
Plat de langoustines royales



1 commentaire:

JoëlP a dit…

Pierre Vialatte ?

Hier, j'ai mangé des gambas. Délicieux.
Ceci me rappelle Alexandre Desproges :
"Quand j'ai appris que j'avais un cancer, je suis allé dans une poissonnerie, j'ai acheté un crabe, je l'ai bouffé. 1 partout."

"La bête était cuite, il n'y avait pas le choix chez le poissonnier. Bien que j'eusse préféré une bestiole vivante que j'aurais exterminée moi-même 20 mn au court-bouillon, je me suis régalée, à éclater les pinces et les pattes, à racler la chair. A manger comme un goret aussi, car le dépiautage d'un tourteau oblige à échapper aux bonnes manières. Ce qui n'est pas la moitié du plaisir.

Je compte bien recommencer. J'en redemande, du crabe. En plus, ce n'est pas trop cher : 6 euros.

 
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