mercredi 8 mai 2013

Notre Alexandre Vialatte quotidien : On en est révolté


"J'aime mieux une injustice qu'un désordre." Ainsi parlait Napoléon. On en est révolté. Surtout quand  on est jeune. Rien ne révolte autant un enfant qu'une punition qui lui paraît injuste (il peut en être marqué pour la vie). Par la suite, on s'indigne moins, l'indignation s’émousse ("Elle ne saurait en aucun cas, suivant l'opinion de Talleyrand, être une attitude politique.") On a tellement pris l'habitude d'être puni injustement, par la famille, la société, les enfants, la justice, les évènements  la guerre, le fisc, les grèves  les maladies, la nature, le guichet de la poste, qu'on n'y fait même plus attention. " Il faut que le coeur se brise ou se bronze." Très généralement, il se bronze. Et chacun apprend à survivre. Comme les microbes aux nouveaux remèdes, comme le doryphore au sulfate (ou à la nicotine, on me comprend). On échappe au sort du puni : par la tricherie, par la violence, par des injustices compensatrices, par l'indifférence, par l'oubli. Par le marché noir. Par la richesse. Certains par ruse, avec une certaine indulgence pour ce qu'ils ont fini par admettre comme la loi naturelle du monde. Avec cynisme ou frivolité. Par fatalisme ou avec le sourire. Beaucoup même pour le plaisir du jeu. Avec brio. Ils s'y délectent. Ce sont des acrobates du parfait resquillage. "
Alexandre Vialatte, chronique 894, 21 mars

Pour nous faire pardonner de ne pas avoir alimenté la rubrique pendant quelques jours, voici quelques photos de Pénestin où nous étions :

1 commentaire:

JoëlP a dit…

Magnifique la lande à Pénestin. Je me souviens d'y avoir fait de la planche au siècle dernier. C'est un coin qui ne manque pas de sel.

On se brise ou on se bronze. Pour Henri Laborit, trois stratégies: La fuite, le combat ou l'inhibition. Vialatte développe très bien ses théorie.

 
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