lundi 22 décembre 2014

"Les destinées du subjonctif inquiètent la France. Mais sait-on qu'il est des personnes que le conditionnel empêche de dormir ?"...

Je suis dans les chroniques d'Abel Hermant. Mon correspondant en littérature le communique ses notes de lectured'Abel Hermanthttp://fr.wikipedia.org/wiki/Abel_Hermant

"Les destinées du subjonctif inquiètent la France. Mais sait-on qu'il estdes personnes que le conditionnel empêche de dormir ?"...

"Je reçois les doléances de plusieurs personnes que choque le jargond'autres personnes avec qui ils sont obligés d'avoir commerce. Uncorrespondant se plaint que son banquier le prie d' "urgencer je ne saisquelle opération". Il ajoute, "c'est comique autant que triste". Ce neserait plus triste du tout, mais seulement comique s'il prenait prétexted'" urgencer" pour retirer ses fonds et les déposer chez un autrebanquier, qui parle français".

"On me demandait récemment pourquoi l'Académie française ne recevrait pasla commande de mots nouveaux reconnus indispensables. Pourquoi ? Parcequ'elle observe scrupuleusement les articles de sa constitution trois foiscentenaire, et que le droit d'initiative en matière de langage n'y est pasinscrit. L'Académie a le contrôle de l'usage, pas celui de la création".

"On ma signale une convocation du syndicat des coiffeurs, où il est ditque les absents seront "amendables". Je doute que Figaro puisse tenir sonsérieux ; mais s'il se souvient qu'il est le patron de ces gens-là, il semordra les lèvres pour ne pas rire une fois de plus. Car voilà bien, dansl'ordre du prétentieux et du ridicule, des façons de parler qui passentmon espérance. Je ne les aurais pas inventées, et je remercie les lecteursobligeants qui me les signalent. Notre siècle connaît une nouvelle espècede précieux et de précieuses : l'espèce illettrée."

"Encore à propos de "cent pour cent", dont j'ai maintes fois démontréqu'il était incorrect, je reçois une lettre d'un Américain du Nord, qui meprie d'abord de lui pardonner ses fautes de français. Je les cherchetoujours... J'étais du reste bien sûr que je n'en trouverais pas une :quand on s'excuse de jeter la première pierre, c'est ordinairement quel'on est sans péché."

"...et un "composassiez" n'est assurément pas bien joli. Mais avec un peude souplesse, on peut toujours éviter les "composassiez". Tout le monden'a pas, me dira-t-on, cette souplesse. Parbleu ! il ne manquerait quecela ! Si tout le monde parlait bien, où serait le plaisir et l'honneur deparler mieux !"

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