http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/31/1320090-lavelanet-un-prof-propose-un-sujet-sur-mohamed-merah-a-ses-eleves.html
"À Lavelanet, un professeur de français de collège a proposé à ses élèves de troisième un sujet d'argumentation sur la mort de Mohamed Merah. Des parents d'élèves s'insurgent contre cette idée, qu'ils estiment inappropriée et dangereuse.
Peut-on parler de tout, réfléchir sur des questions d'actualité, surtout brûlantes, dans les écoles ? C'est l'interrogation suscitée par cette polémique née, ces derniers jours, à Lavelanet. Dans l'un des deux collèges de la petite ville du Pays d'Olmes, une enseignante de français a proposé à ses élèves de 3e, en exercice pratique d'argumentation, un sujet sur la mort de Mohammed Merah. Et des parents d'élèves s'en indignent. « C'est bien qu'on en parle en classe, admet une mère d'élève. Mais avec un tel sujet, on donne de l'importance à un homme qui ne la mérite pas. Un assassin. A cet âge-là, de plus, on n'est pas très objectif. Est-ce qu'on a besoin de plonger les enfants dans ce climat de violence ? On en fait trop ». Une autre maman ajoute : « Je compte bien demander des explications. Ce sujet est très polémique : on prend le risque de dresser les enfants les uns contre les autres. Et mettre les deux sujets proposés sur un pied d'égalité, ça me choque. L'histoire est trop récente, trop brûlante. Et qui est-on pour juger d'un tel problème ? ».
« J'ai répondu à une demande des enfants eux-mêmes, explique l'enseignante, décontenancée par la réaction de ces parents. L'argumentation figure bien au programme des élèves de troisième. Ce travail devait leur permettre de réfléchir sur l'actualité, de prendre du recul, de s'exprimer sur un sujet qui les a choqués. Si nous, enseignants, nous ne pouvons plus faire réfléchir nos élèves, qui le fera ? Il nous faut avoir le courage de nous « mouiller », et ne pas hésiter à les faire parler. On peut alors mettre les choses en perspective, démêler le vrai du faux, entre l'information et la rumeur. Ils voient et entendent beaucoup de choses. Ils demandent vraiment des éclaircissements, un éclairage ». Et de conclure : « L'an prochain, ils seront au lycée. Dans un collège, on peut déjà aborder des sujets sensibles ».
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Le sujet de réflexion proposé aux élèves
Deux classes de troisième se sont donc vu proposer le même sujet d'argumentation, à faire à la maison. Ils avaient le choix entre «Faut-il supprimer les devoirs à la maison?» et «Est-ce une bonne chose que Mohammed Merah soit mort? Pour les victimes, leurs familles, le Raid, la justice, sa famille, lui-même, les gens». C'est ce second sujet qui a suscité un vent de colère chez certains parents d'élèves. "
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