Les moustaches radar

Salvador Dali, folio à 2 euros
Quelques pages du Journal d'un génie

Je viens de visiter l'expo Simon Vouet au Musée des Beaux Arts de Nantes...et j'ai fait un tour par la librairie en sortant.
On m'avait offert Les cocus du vieil art moderne, Fasquelle, 1956. Et je ne connaissais pas le Journal.

Quelques extraits de celui qui a dit "La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi je ne suis pas fou" comme le rappelle Michel Déon qui a annoté le texte.

- "Aujourd'hui, les jeunes peintres modernes ne croient à RIEN. Il est tout à fait normal que quand on ne croit à rien, on finisse par ne peindre à peu près rien [...]"

- "Ici encore des bravos intenses ont souligné mes révélations. Il me restait à leur assener la communication pseudo-scientifique que je méditais."

- "Le rhinocéros ne se contente pas de porter une des plus belles courbes logarithmiques sur la pointe du nez, mais encore dans son derrière il porte une espèce de galaxie de courbes logarithmiques en forme de tournesol."

- "Je suis en état d'érection intellectuelle permanente"

- "Je n'aime que les mouches proprissimes, supergaies, habillées de petits costumes d'alpaga gris par Balanciaga, étincelantes comme un arc-en-ciel sec, précises comme le mica, aux yeux grenat et au ventre de noble jaune de Naples"

- "Si l'escargot avait un goût propre, le palais de l'homme aurait-il jamais pu prendre une connaissance aussi pythogorienne de ce que représente dans la civilisation méditerranéenne ce croissant livide, lunaire et agonique d'euphorie extasiée qu'est une gousse d'ail ? L'aïl qui éclaire, jusqu'aux larmes le ciel sans nuages d'aucune saveur du fade escargot."