vendredi 5 janvier 2018

Notre Vialatte quotidien : "la musique française se meurt de part la loi de la confiture de nouilles. "

"Jacques Challey rapporte ce mot de Schoenberg, auquel on annonçait la formation prochaine d'une école française de dodécaphonisme (mais de strict dodécaphonisme !) : Ah ! dit-il, très intéressant !... Est-ce qu'ils ont pensé aussi à mettre là-dedans de la musique ? " Frivole souci !...
Et Jacques Chailley conclut que la musique française se meurt de part la loi de la confiture de nouilles. " Pour faire, disait Pierre Dac, de la confiture de nouilles, vous choisissez des nouilles de telle ou telle grosseur, empaquetées de telle ou telle façon, vous les faites macérer trois jours dans un bouillon composé de ... (suivaient trois pages de recommandations choisies), et pour finir, vous jetez le tout par la fenêtre, parce que la confiture de nouilles, tout le monde peut le dire, c'est une saleté."
"Seulement, explique Jacques Chailley, à force d'ingurgiter de la confiture de nouilles sans oser dire que ce n'est pas bon, le public a fini par prendre le parti le plus sage. Quand on lui annonce un plat nouveau, il va au restaurant d'à-côté. Et si par hasard le plat nouveau est bon, il n'y a plus personne pour le demander et pour l'expérimenter. C'est ainsi que se meurt la musique de notre vingtième siècle.
Voilà ce que disent les mauvaises langues. "

Alexandre Vialatte, chronique du 6 janvier 1953, suite

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnold_Sch%C3%B6nberg

https://www.musicologie.org/publirem/a_propos_de_jacques_chailley.html 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chailley 

La recette de la confiture de nouilles par Pierre Dac lui-même

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