dimanche 7 janvier 2018

Il y a 3 ans disparaissait Bernard Maris, lisez son "Les Sept Péchés capitaux des universitaires"



" Derniers des privilégiés, les universitaires sont les héritiers d'un monde disparu. Mélancoliques, ils écoutent les coups de bélier du futur annoncer l'effondrement de "la Vieille", l'Alma Mater, la fille historique de l'Eglise : l'Université. De ce monde drapé dans son indépendance mais soucieux de se retrouver toujours du côté du manche, Bernard Maris dresse un inventaire d'une impitoyable mais cocasse férocité. Avec d'autant plus de fougueuse jubilation que cet univers est le sien.
Satire cruelle et réaliste, cette galerie de portraits témoigne à nouveau du talent dévastateur de l'auteur de Des Economistes au-dessus de tout soupçon "

Extrait :

extrait :


Ce livre est épuisé sur papier. On le trouve sur la Toile en e-book. Il date de 1991.
Mais la censure douce et molle me semble encore très puissante. Chut.
C'est comme les lignes de Houellebecq dans Soumission qui parlent des universitaires. Elle n'ont pas été reprises par nos .... qui savent ce qu'il est bon de faire connaître.

"Sa nomination comme professeur se passa non sans difficultés, précisent ses collègues du LEREP (Laboratoire d’études et de recherches en économie de la production, dont il fut le directeur de 1994 à 1996), car l’hétérodoxe qu’il était trouva difficilement grâce aux yeux de ses pairs, qu’il avait fustigés avec une cocasse férocité, quelques années auparavant, dans deux livres : Des économistes au-dessus de tout soupçon ou la grande mascarade des prédictions (1990) et Les Sept Péchés capitaux des universitaires (1991)."

"Dans Des économistes au-dessus de tout soupçon, Bernard Maris « traque les sophismes, lieux communs, approximations, contre-vérités qui constituent la trame des oracles que nous dispensent nos économistes. […] L’économiste, en cette fin de XXe siècle a, dans notre société, le statut du médecin au XVIIe. … [Les économistes] sont les descendants directs des Diafoirus père et fils. Née de l’utilité, l’économie est devenue la science de l’inutile. Une fausse science au demeurant, plutôt l’exercice préféré des casuistes contemporains. Comme leurs religieux prédécesseurs, ils nous racontent savamment des choses invérifiables. Ils se sont progressivement installés dans une fonction magique, substituant la dictature du chiffre au discours politique et tarissant ainsi le débat démocratique. »"

Ce qui me rappelle ces "fonctions de production" où l’epsilon expliquait 90% de phénomène. Ou cette loi écrite en formule mathématique niveau sixième, complément farfelue, lue dans plusieurs notes de bas de page de thèse et dans un article de LA revue française... Bien que peu doué en maths, je n'avais osé la reprendre lors de mon mémoire de DES. J'ai écrit à l'auteur de l'article original qui, m'apprit-il, était paru dans la Rouge et la Noire, la revue des polytechniciens. L'auteur était devenu un personnage très important de l'économie publique française. Il m'a envoyé l'article original. Et bien d'autres papiers qui me furent très utiles. L'article  avait été mal recopié...Personne ne lui avait fait remarquer les co(q)uilles. C'est que les coquilles sans q, ça ne se dit pas dans la bonne société universitaire.

Je vous conseille la lecture de ce bel hommage de Mireille Azzoug

Les Sept Péchés capitaux des universitaires - Cover image

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