"Pour le meilleur et pour le pire, je suis un universitaire. Je le revendique, sans la moindre arrogance, mais sans aucune honte non plus, contrairement à la plupart de mes collègues professeurs de littérature française, qui ne tiennent pas trop à ce que cela se sache, parce que dans le microcosme médiatique ce statut qui a perdu beaucoup de son lustre porte tort comme un brevet d'obscurité. Le professeur - ou, comme on préfère dire aujourd'hui en un raccourci de commisération éloquent, le "prof" - ne saurait être, aux yeux des habitués des plateaux de télévision, qu'un besogneux, un esprit étriqué et désespérément terne. Et, il va sans dire, un triste gagne-petit. A seize ans, je suis tombé dans La Chartreuse de Parme, et j'ai aussitôt su que c'était et que cela resterait pour moi le plus beau roman du monde. Mon vœu le plus cher, dès cet instant, était que la vie qui m'attendait soit celle de Fabrice del Dongo. Et tout cela, tout ce travail de mimétisme, pour en venir à pérorer pendant quarante ans devant des étudiants distraits, et corriger à la chaîne des copies médiocres truffées de fautes d'orthographe... Plus dure sera la chute ! J'étais pitoyable ! mais je ne renie pas cette chose immense, mon Stendhal, qui a orienté tout mon parcours universitaire et sur quoi, quand tombe le crépuscule de ma vie, j'aimerais une dernière fois revenir (...)" Philippe Berthier (prof. émérite à la Sorbonne), Avec Stendhal, éd. de Fallois, 2013.
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*L’écrivain en veut à ses semblables de vivre avec si peu d’imagination. Il
doit tout inventer.*
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Il y a 3 heures
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