"Dans son dernier livre, Pierre Jourde moque l’édition contemporaine à travers trois parodies désopilantes. Christine Ragot et Michel Klouelbecq s’y épanchent sur le canapé complice de François Tusnel…"
L’écrivain et essayiste Pierre Jourde n’a jamais caché son aversion pour la grande majorité de la littérature contemporaine. Cette fois, il a choisi la parodie : cet exercice nécessite un talent d’imitation (la parodie vient du grec parôidía, littéralement « chanter à côté ») dans lequel il excelle parfois, notamment dans la première nouvelle du recueil, la Grande Solderie. On jurerait entendre Christine Angot (« Ragot », dans le recueil), lorsque celle-ci, sommée de justifier le titre de son dernier roman,
Pourquoi la Meurthe-et-Moselle déclare avec une logique imparable : « Toujours des “parce que” par-ci, des “tu dois” par-là. Toujours des causes et des raisons, des règles, de la grammaire. Qui dit règle dit loi, qui dit loi dit obligation, qui dit obligation dit fascisme.Pourquoi la Meurthe-et-Moselle, c’est le refus du fascisme. »
Philippe Salers, en héros consensuel se prenant pour un rebelle, est criant de vérité, lui qui explique que « le complot du clergé tente depuis toujours d’étouffer [s]a voix, d’arraisonner le corps scandaleux de l’écrivain ».
Quant à Marie Boicussecq, elle est d’un arrivisme aussi déconcertant qu’amusant :
« Je
suis blanche, hétéro, malheureusement, mais je prends des cours de
danse africaine, et j’essaie de devenir lesbienne, ça fait plus
écrivaine. »
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