lundi 26 août 2013

Pourquoi Roberto Alagna a-t-il autant de séduction, et une telle émotion vibratoire ?

"Pourquoi Roberto Alagna a-t-il autant de séduction, et une telle émotion
vibratoire ? Lorsqu'il émet un son fondamental qui prend naissance sur ses
deux cordes vocales, il entraîne immédiatement la formation de
fondamentaux phoniques dits secondaires ou harmoniques. Ces harmoniques
forts, plus puissants que d'autres grâce à la qualité de réverbération de
la caisse de résonance (le thorax et l'abdomen) sont appelés les formants.
La voix de Roberto Alagna possède douze harmoniques alors que vous et moi
(qui ne chantons pas) n'en possédons que quatre à six. Mais la qualité des
harmoniques ne suffit pas. Il faut également une qualité d'harmoniques qui
n'existe que chez certains d'entre eux. Dans le bel canto, ces harmoniques
renforcés (formants) sont les 2e, 3e, 4e, 10e, 11e et 12e harmoniques. Sur
douze harmoniques, Roberto Alagna a donc six formants. Les "singing
formants" sont les formants situés au niveau des harmoniques de 2800 Hz
chez l'homme, et de 2300 Hz chez la femme. Ce sont eux, précisément, qui
apportent la brillance de la voix. Les formants du chanteur donnent la
beauté et la puissance de la voix. Ils permettent aux chanteurs de
projeter leur voix à plusieurs centaines de mètres, mais nécessitent un
entraînement intensif et une remarquable technique vocale. Seuls quelques
chanteurs dans le monde y parviennent : Roberto Alagna, bien sûr, mais
aussi Luciano Pavarotti, Maria Callas ou Renée Fleming.
Mais ne soyons pas désespérés. Nous avons tous des formants lorsque nous
parlons, lorsque nous chantons. Ils sont simplement moins nombreux..."

Dr. Jean Abitbol (ORL), L'Odyssée de la voix, Champs Sciences, 2005, p.
175-176.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Ah parce qu'Alagna chante du "Bel Canto" ? Avant de donner une leçon d'acoustique connue de tous les amoureux de la voix, il faudrait employer les termes adéquats. Bel Canto ne veut pas dire "beau chant", mais évoque une période et un style de chant bien précis, qui en gros commence avec Haendel et se termine avec Bellini, voire les premiers ouvrages de Rossini. Quant à Alagna, ses dernières prestations évoquent plus le "Mal Canto" !

Aredius44 a dit…

Je ne donne pas de leçon d'acoustique ! Je ne suis pas physicien. Je cite un médecin dont le livre m'a plu.
Quant à Roberto Alagna, j'ai beaucoup aimé le concert de lui que j'ai suivi à Nantes. Je ne suis pas un expert. J'ai appris sur le personnage en lisant votre blog.


 
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