mardi 15 avril 2008

Extrait de l'entretien avec Barbara Kingslover cité sur ce bloc-notes

"Pourquoi certains peuples ont-ils besoin d’un mot en particulier mais d’autres non. La façon dont je me sers des mots est en partie sensorielle. Je ne me contente pas de l’aspect sémantique d’un mot. Je me sers aussi de la connotation et de la saveur d’un mot. Je dis toujours à mes enfants qu’il n’existe pas deux mots absolument identiques. Et elles passent leur temps à essayer de prouver le contraire. Ma fille de neuf ans vient me trouver avec deux mots. Elle me dit : « ‘Freedom’ et ‘liberty’ : en quoi ces mots sont-ils différents ? » Mais ils le sont. ‘Freedom’ vient de l’allemand, et ‘liberty’ du latin. Et ils expriment des notions différentes. Ce qui est en libre, ou gratuit, n’est pas forcément libéré. Vous savez, ces mots diffèrent en profondeur. Par conséquent, pour moi, écrire consiste à déceler la vérité propre à chaque mot et à les arranger de la meilleure façon possible. Et cela implique de les goûter, de le soupeser, de les écouter dans mon oreille interne pour entendre leurs connotations. Les associations ont beaucoup d’importance. Je me sers constamment de mots qui sont empreints d’un usage autre que celui que j’en fais, dans une berceuse ou un cliché ou une expression idiomatique. Et en utilisant ce mot, cela apporte un peu de cette autre signification, qu’on le veuille ou non."

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