samedi 8 février 2020

La cigale et la fourmi, petit traité d'économie et de droit des successions

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant. »
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, La Cigale et la Fourmi


" A chacun selon ses besoins "

On constate que certains ont beaucoup de besoins et d'autres beaucoup moins.
Quand je demandais quelque chose, mon père me disait, réfléchis. Tu vas t'en servir quand ? combien de temps ? pour quoi faire ? Ne peux-tu faire la même chose avec ce que tu as déjà ? Et ensuite, où le mettras-tu ? Attends quelques jours. Il se peut bien qu'alors tu n'en aies plus envie. Et que tu auras envie de quelque chose de plus important pour toi.

Quand nous avons fait notre premier " voyage organisé ", nous avons fait comme tous les participants, nous avons acheté ce que le guide, de manière habile, nous poussait à acheter. On a ainsi acheté comme presque tout le groupe, un tapis. On a négocié le prix. C'est presque honteux qu'on l'a payé avec une telle réduction. Quand je suis passé Place Graslin à Nantes,


j'ai vu un tapis fort ressemblant, mieux fait, plus grand chez un spécialiste nantais. Et le prix était moitié de ce que nous avions payé au Maroc !
Ce tapis au bout de quelques mois a été roulé et mis dans le grenier !
Depuis, nous n'achetons plus rien. Si l'envie nous prend, on dit à l'autre : que va-t-on en faire ?

Quant aux cadeaux offerts ils finissent au mieux dans un vide-grenier, plus souvent dans les déchetteries.

Quand j'étais étudiant et moniteur à la fac à Poitiers, mon premier contact avec un Inspecteur des Finances
fut quand il me demanda d'être payé sans être déclaré ! (nota : je ne faisais que rassembler les documents pour le paiement des heures des intervenants extérieurs).
Il devait avoir beaucoup de besoins, et une éthique professionnelle beaucoup moins exigeante. Inspecteur des Finances n'est pas ce qu'il y a de plus mal payé dans notre Administration ! Et quel exemple donné à un jeune étudiant !
Quand je travaillais j'ai constaté que des collègues avec deux fois plus de revenus que moi, se plaignaient. Ils trouvaient qu'ils ne gagnaient pas assez. Mais ils ne venaient pas déjeuner avec nous au restaurant administratif. Ils allaient manger dans des restaurants en ville. Et ils avaient besoin d'une voiture chère (plusieurs fois le prix de celles de nombreux autres collègues) qu'ils puissent exposer dans la cour de l'établissement.

Quand on a des enfants, on peut souvent faire le même constat.

En France on a une loi étonnante. Quand on l'apprend à nos interlocuteurs ils sont tous fort surpris.

Lors d'un décès, si le défunt a donné des sommes d'argent aux héritiers, on effectue un "rapport" : le rapport est effectué pour le montant au moment de la donation.


Si un des héritiers s'est servi de la somme pour acheter un immeuble par exemple, il faudra  prendre en compte sa valeur au moment de la succession.  On sait  que l'immobilier  a tendance à prendre de la valeur marchande.  Pas partout ! En Limousin et en Périgord, il y  a  des milliers de maisons à vendre depuis bien longtemps. A chaque séjour j'en vois de nouvelles.  Dans la famille on avait même décidé de donner la maison de ma grand-mère maternelle. Et on n'a pas trouvé de personne intéressée. Mes parents me disaient "on ne va pas vous laisser les assurances et les impôts ! ".  Finalement elle fut vendue et magnifiquement restaurée. Jugez-en vous même :


Pour la 2Cv qui était en train de disparaître à Bourdoux, j'ai eu la chance de trouver quelqu'un à qui la donner. Et maintenant je la vois tous les ans faire le tour de Nantes. Elle est magnifiquement restaurée.


Si l'autre héritier a fait la fête, a fait des tours du monde, etc et qu'il ne lui reste plus rien du don (les souvenirs échappent encore au droit, quoi que ... une thèse serait bienvenue) , il va profiter de l'investissement de l'autre héritier , si cet  autre héritier a fait un bon investissement i.e. un investissement qui a pris de la valeur (valeur marchande bien sûr ! la valeur sentimentale c'est autre chose. Et de nos jours, comme la gratuité, ça ne vaut plus rien !)

 

C'est la raison pour laquelle les notaires préconisent de faire une donation-partage.

"A contrario, les donations simples sont rapportables à leur valeur au jour de la succession, ce qui peut créer des soucis entre vos héritiers.

Par exemple, si vous avez donné 50.000 euros à chacun de vos deux fils, que l’un a tout dépensé pendant que l’autre les plaçait dans un bien immobilier qui vaut 200.000 euros à votre décès, votre enfant « fourmi » sera supposé avoir reçu 200.000 euros et non 50.000 euros comme son frère. Si les 50.000 euros avaient été transmis via une donation-partage, la valeur de cette donation serait figée dans le temps."

Nous sommes à une époque où les jeunes ont appris à avoir beaucoup  de  besoins immédiats. Avec mes copains de la Cité U nous ne sommes jamais allé au café. Au cinéma seulement quand notre femme de ménage qui était ouvreuse nous offrait des places.

Les anciens collègues en activité rencontrés lors des vœux m'ont dit que les étudiants le vendredi matin arrivaient  sans être passés par leur lit. Leur état indiquait qu'ils avaient eu beaucoup de besoins en boissons alcoolisés et autres substances.

Dans les caddies des supermarchés il est rare de voir des paquets de pâtes, de farine, des sacs de pommes de terre. Parler de "vin bouché" comme on le faisait dans notre jeunesse arédienne ferait rigoler.
J'ai entendu sur la radio nationale que les systèmes de reconnaissance faciale allaient permettre d' " accélérer nos vies " !
Ce qu'on appelait en économie, " le détour de production" c'est trop long !
Ah oui, on est écolo de nos jours. Allez dans les déchetteries et vous verrez !
Mais c'est de la " destruction créatrice ".


La planète aime ça.

D'ailleurs avoir une voiture de 13 ans d'âge, c'est très mal vu. Pire si elle a peu de km au compteur car on ne l'utilise que quand on en a vraiment besoin. Sinon on est à vélo. Il y a 13 ans on vous disait de prendre un diesel même si vous rouliez peu. C'était pour la planète. Ça consomme beaucoup moins que le moteur à essence et ça émet beaucoup moins de C02. Bé maintenant... C'est que construire des voitures, les détruire c'est tout bon pour la planète.
Je découvre que Jacques Offenbach a mis la fable en musique.


Vous avez écouté ?

Savez-vous que vous n'auriez pas dû ! vous auriez dû aller acheter le disque et le mettre dans votre appareil.

"Savez-vous quelle quantité d’énergie consomme l’envoi d’un simple e-mail ? Avec une pièce jointe, c’est l’équivalent d’une ampoule basse consommation allumée pendant une heure (soit 24 Wh selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Ademe), sans pièce jointe, c’est cinq fois moins : 5 Wh. Et en 2016, c’est 2 672 milliards d’e-mails (hors spam) qui ont été envoyés dans le monde, sachant que la production électrique de 15 centrales nucléaire pendant 1h équivaut à l’envoi de…seulement 10 milliards de mails (selon les données du reportage). La facture énergétique donne le tournis, les chiffres sont tellement gros qu’il devient impossible de se les représenter concrètement. Et là, on ne parle que d’e-mails, mais internet c’est également des vidéos mises en ligne, la consultation constante de sites internet, des réseaux sociaux, du téléchargement massif, l’interrogation de moteurs de recherche, des données sauvegardées sur le cloud, etc…
Internet, le troisième consommateur mondiale d’énergie (après la Chine et les États-Unis) "

Avec notre éolienne de Rilhac-Lastours,
Bon, ça fait beaucoup de béton, mais dans le coin, on n'est pas les rois du bétonnage !

on ne va pas aller loin sur la Rentela ! et il va falloir payer des souffleurs d'hélice.

Mais captant difficilement le téléphone, je ne fréquente pas le Oueb quand je suis au pays. La nature me donne assez de travail ! Quand on a le dos cassé, on mange et on va se coucher avec un bouquin. Et on dort. On se lève quand le soleil passe par les volets fendus (bé ils ont 100 ans passés)
Intéressant ce graphique pour savoir quand souffle le vent dans le coin.

http://eol87.fr/wp-content/uploads/2014/01/prod_eol87.png

Quant aux capteurs solaires, cet automne et cet hiver, ils chôment beaucoup !

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