extrait :
"J’étais sur le point de tout plaquer quand, 3 mois après mon arrivée, on proposa de m’affecter à l’informatique. La DTRI voulait faire d’une de ses stations radio-électriques, dans la Brie, un centre de calcul moderne. Elle manquait de volontaires. L’informatique, n’était-elle pas un peu fille de la philosophie et n’avais-je pas suivi un enseignement de logique formelle ? On me forma en 10 jours : cours de LCP (Laws of Computer Programming) chez Honneywell-Bull, rue des Vinaigriers à Paris.
C’était l’époque où les programmes se présentaient sous la forme de plusieurs centaines ou milliers de cartes perforées soigneusement rangées dans un bac qu’il fallait porter en salle machine. Gare aux chutes ou aux déclassements. Les programmes étaient écrits sur des formulaires spéciaux et encodés par des " perfo-vérifs ". Ils devaient suivre une logique purement séquentielle, avec un début et une fin clairement marqués. Le nombre des instructions était limité. Le " go to " primait impérativement le " perform ".2
A Noiseau, c’était la vie de château, cantine, cafétéria, tennis, ping-pong, jardins potagers à la disposition du personnel. Nous, les pionniers de l’informatique, nous étions un peu les rois et forts d’une bonne section syndicale, nous faisions à peu près la loi. J’animais la section CFDT, puis je pris ma place dans le syndicat, réputé pour son gauchisme, et en devint quelque temps le secrétaire national.3 Nous revendiquions plus d’effectifs, plus de formation, moins de sous-traitance, l’arrêt de la privatisation rampante…"
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