Notre envoyé spécial nous informe :
Énorme bourde du jury de l'agrégation d'Histoire, aux épreuves écrites du concours, la semaine dernière. Le jury a fait plancher les candidats sur un texte du secrétaire du chancelier de France Jean de Gerson (début du XVe siècle), qui s'avère être un FAUX. Le document a été écrit par un vendeur de manuscrits véreux, au XIXe siècle.
C'est évidemment un énormissime scandale. Du jamais vu. Un séisme. Compte tenu de la nature de l'épreuve, les copies sont évidemment in-no-ta-bles ! (puisque les candidats ont commenté un texte fictif, avec des noms de personnages de fantaisie).
Je vous recopie un article de la revue en ligne Historia :
"Il n'y a absolument aucun doute sur l'énorme bourde du jury cette année en médiévale. Vérification faite, dans son livre Le concile de Constance au jour le jour, P. Glorieux introduit le texte sans cacher son caractère fictif. Le dernier paragraphe de son introduction, à la p. 8, dit ceci : "malgré toutes les recherches il n'a été possible jusqu'à présent de retrouver ni texte original ni références ou cotations quelconques. Aucun catalogue ne les mentionne et les répertoires classiques gardent aussi le silence à leur propos. C'est d'ailleurs pourquoi, devant cette carence, je me suis permis de prêter ma plume au secrétaire de Gerson. Parcat lector".
Aucune ambiguïté...
Des sources bien informées m'ont dit que le jury a été alerté par des médiévistes depuis un certain temps déjà et qu'il a réagi avec beaucoup d'arrogance : il préfère essayer d'étouffer l'affaire, donc ne pas faire de communiqué pour l'instant en espérant que la chose va passer inaperçue... Des membres du jury seraient intervenus auprès d'autres universitaires pour exiger l'omertà, menaces de rétorsions à l'appui...
Bravo la probité universitaire ! C'est vraiment une honte."
Communiqué d'un journaliste de France Culture, spécialisé dans l'Histoire.
" Alerté par un mail d'un agrégatif, j'ai tenté de contacter dès ce lundi matin plusieurs membres du jury de l'agrégation, dont Catherine Vincent, mais aucun ne m'a – à la fin de cette journée – répondu. Les historiens que j'ai pu joindre ont confirmé que le texte donné à l'épreuve d'agrégation n'était pas un authentique document médiéval, mais ont tous demandé l'anonymat. Même le candidat qui a attiré mon attention sur cette histoire n'a pas souhaité donner son nom. Plusieurs explications se conjuguent probablement. Un souci de ne pas fragiliser le travail intense des candidats à l'agrégation qui ont passé cette épreuve. Une volonté de ne pas accabler les responsables de la bourde dans un contexte de malaise collectif dans la recherche et l'Université. Mais sans doute aussi – et c'est plus grave – des injonctions informelles pour taire l'affaire, au moins jusqu'à la fin du déroulement de l'épreuve."
Et
" La Présidente du jury de l'agrégation d'Histoire est révoquée, par décret du Ministre de l’Éducation Nationale.
Un I.G. a été nommé en remplacement. "
Notre commentaire :
- BHL va peut-être fonder un club des Intellectuels Rois de la Bourde
- Ah ah ! les épreuves d'agrég moins fiables que Wikipedia ah ah !
- Umberto Eco pourrait nous faire un bon roman à succès, un Nom de la Rose II des pratiques universitaires
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Il y a 8 heures
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