Voici ce que Fénelon (fin du XVIIe siècle, archevêque de Cambrai) disait aux hommes trop complaisants envers eux-mêmes (et son discours s'adressait nommément au roi). Voici donc ce qui les attend, dans l'autre vie :
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"Tu as été vertueux, mais tu as rapporté toute ta vertu à toi-même et non à Dieu qui te l'avait donnée. Car tu voulais jouir du fruit de ta propre vertu et te renfermer en toi-même : tu as été ta propre divinité. Mais Dieu qui a tout fait ne peut renoncer à ses droits : tu l'as oublié, il t'oubliera ; il te livrera à toi-même, puisque tu as voulu être à toi, et non pas à lui. Cherche donc maintenant, si tu le peux, ta consolation dans ton propre cœur. Te voilà à jamais séparé des hommes, auxquels tu as tant voulu plaire ; te voilà seul avec toi-même, qui étais ton idole : apprend qu'il n'y a pas de véritable vertu sans le respect et l'amour de Dieu, à
qui tout est dû. Ta fausse vertu, qui a longtemps ébloui les hommes faciles à tromper, va être confondue. Les hommes, ne jugeant des vices et des vertus que par ce qui les choque ou les accommode, sont aveugles et sur le bien et sur le mal : ici, une Lumière divine renverse tous leurs jugements superficiels (...)
A ces mots, ce philosophe, comme frappé d'un coup de foudre, ne pouvait se supporter soi-même. La complaisance qu'il avait eu autrefois à contempler sa modération, son courage, ses inclinations généreuses, se changent en désespoir. La vue de son propre cœur, ennemi de Dieu, devient son supplice : il se voit et ne peut cesser de se voir ; il voit la vanité des jugements des hommes, auxquels il a voulu plaire dans toutes ses actions.
(...) Les Furies des enfers ne le tourmentent point, parce qu'il leur suffit de l'avoir livré à lui-même et que son propre cœur venge assez le Dieu méprisé. Il cherche les lieux les plus sombres pour se cacher à lui-même ; il cherche les ténèbres, et ne les peut trouver : une lumière importune le poursuit partout ; partout les rayons perçants de la Vérité vont venger la Vérité, qu'il a négligé de suivre. Tout ce qu'il a aimé lui devient odieux, comme étant la source de ses maux, qui ne pourront jamais finir. Il se dit en lui-même : "O insensé ! je n'ai donc pas connu ni les dieux, ni les hommes, ni moi-même ! Non je n'ai rien connu puisque je n'ai jamais aimé l'unique et véritable bien ; tous mes pas ont été des égarements ; ma sagesse n'était que folie ; ma vertu n'était qu'un orgueil impie et aveugle : j'étais moi-même mon propre idole".
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*J’ai une nouvelle fois su faire montre de ma capacité à hausser mon niveau
de jeu dans les moments importants. Il s’agissait d’orchestrer la rencontre
e...
Il y a 1 heure
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