samedi 9 mai 2009

Pierre Michon

J'ignorais qu'il vivait à Nantes. Je lis sur le site maville.com :
" Dans « Le roi vient quand il veut » (Albin Michel), l'auteur Pierre Michon, qui vit à Nantes depuis onze ans, explique son travail et fait le point sur son oeuvre littéraire en trente entretiens. Rencontre.

Son premier roman « Vie Minuscules » paru en 1984 et salué par la critique le lance dans l'arène de la littérature à l'âge de 37 ans. Réputé pour ses textes courts, ce fils d'instituteurs, né en 1945 dans la Creuse, a écrit une douzaine d'ouvrages. Au mois de novembre 2008, Pierre Michon publiera un texte sur « La Terreur » (Verdier), dont le proconsul, Jean-Baptiste Carrier - il fit noyer cinq mille Nantais - fut l'une des plus sinistres figures.

La rythmique du chariot

« J'ai longtemps écrit sur une machine à écrire, une « lettera 32 » de marque Olivetti. Ça a duré jusqu'en 1991, jusqu'au livre « Rimbaud le fils ». C'est mon grand-père qui me l'avait offerte quand j'ai passé mon bac en 1963. Pour faire une correction avec une machine, c'était un sacré boulot. Quand l'ordinateur est arrivé, j'ai eu tendance à gaver le texte dans un premier temps, parce que c'était facile, ça allait tellement vite. Mais l'ancienne machine avait aussi un côté très appréciable. On savait quand on avait fini une ligne, la machine c'était quelque chose de physique, il y avait cette rythmique du chariot. Je ne pourrais pas dire ce que ça a changé dans mon écriture. Aujourd'hui, il y a encore le crayon entre une feuille imprimée et la machine, c'est un va-et-vient. Ce n'est pas un choix idéologique si j'écris court, ça c'est fait comme ça, c'est tout. J'ai transformé ma vie en consolation de ma mère. « Vies minuscules » a été écrit en partie pour elle [...] J'ai souvent eu envie d'écrire une chanson mais c'est un genre très difficile si vous voulez être efficace. La distance d'une chanson est très courte. J'écoute du jazz des années trente, du classique. Ma copine chante dans les choeurs de l'opéra de Nantes. »

Six mille livres par an

« Le roi vient quand il veut », c'est un peu le point sur ce que j'ai écrit, c'est du baratin avant tout, une retranscription orale, pas de la littérature. Ca me permet de faire connaître davantage mes livres qui, dans l'ensemble, sont plus intellectuels, plus confidentielles. « Le roi vient quand il veut » a boosté les ventes des autres livres. Combien j'en vends ? Depuis que « Vies minuscules » a été inscrit à l'université et dans les classes préparatoires, celui-ci se vend, bon an mal an, à cinq ou six mille exemplaires. »

Moyens d'existence

« Je n'ai rien contre les livres de poche, au contraire. Si Julien Gracq ne voulait pas entendre parler de mettre ses livres en poche, c'est parce qu'il n'avait pas besoin de ça pour vivre. Il avait un salaire de l'Éducation nationale. La raison d'être de Julien Gracq était de paraître marginal alors qu'il était central. Je n'ai pas d'autres moyens d'existence que ce que j'écris. La vente des livres en poche multiplie par dix les ventes. Ce sont les jeunes gens qu'il faut toucher, c'est l'avenir. »

Les anges et la Terreur

« La Creuse, c'est sinistre, ici il y a le côté océanique qui est exaltant et puis tout ce passé des marins sur le quai de la Fosse. J'aime la Loire. La Révolution est une période qui me fascine. Il y a des anges avec leurs trompettes sur le beffroi de l'église Sainte-Croix à Nantes. En 1793, à l'intérieur, il y avait le club des Jacobins, c'était des coupeurs de tête. À la rentrée, je vais publier un livre, un petit bouquin sur la Terreur. Chez Verdier. »

Propos recueillis par Stéphane Pajot

Presse-Océan"

Je suis assez d'accord avec lui sur ce qu'il dit de la Creuse. Il pourrait dire la même chose de la Haute-Vienne. J'y suis attaché. Mais ça nous donne l'image de ce que va être la France dans quelques années : une nation de vieux. La dernière fois que je suis allé à la foire de St-Yrieix, la moyenne d'âge devait être de 85 ans ! et j'ai toujours en tête la réflexion de ma mère au super marché : "Tu as vu, il n'y a que des vieux !" Ma mère avait alors 87 ans !

P.S. 1
sur le blog de Pierre Assouline

P.S. 2
A la médiathèque Floresca Guépin je n'ai trouvé en rayon aucun livre de Pierre Michon. Mais je n'ai pas consulté le fichier.

P.S. 3
Des avis sur le site de J.C. Bourdais
http://www.jcbourdais.net/journal/21sept07.php

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