https://www.youtube.com/watch?v=pvegn6ewaFU
Pour en savoir beaucoup plus lisez :
https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2015/11/19/mes-memoires-daredien-1946-1964/
extrait :
La rue des Barris et la rue Pardoux-Bordas
Ces deux rues méritaient l’attention. J’ai pu constater que la rue des Barris est citée dans des mémoires, comme celles de Charles Joseph Verneilh-Puiraseau publiées en 1837 à Limoges sous le titre « Mes souvenirs de 75 ans »
La rue des Barris prolongée par la rue Pardoux Bordas est une des voies les plus anciennes de Saint-Yrieix. La rue monte du Couchou à la Place de la Nation. « Rues très pittoresques, animées, passagères où de nombreuses activités artisanales et commerciales existaient. » nous écrit Mme Chameau. Nous continuons de la citer.
Au 32 rue Pardoux Bordas, là où la rue se termine pour entrer sur la place de la Nation, existait un commerce de parapluies Madame Lapierre et Fils. Elle vendait de nombreuses variétés de parapluies, et faisait les réparations si besoin était. Elle excellait pour faire sa réclame sur le trottoir à haute voix.
Suivait la boulangerie de Monsieur et Madame Veyri, cédée ensuite à Monsieur et Madame Fredon, connue des arédiens pour sa pâtisserie à l’ancienne.
A côté il y avait le restaurant « Au bon coin » tenu par la famille Boissard, puis Pizzani et enfin par Monsieur et Madame Thuilleras. Ce restaurant était fréquenté par les ouvriers et, les jours de foire, par les forains qui avaient installé leurs bancs sur la place, et les gens des campagnes environnantes. L’accueil y était fort sympathique et on s’y sentait en famille.
A l’angle de la rue de l’Aiguillette, rue qui rejoint la rue , et des la rue Pardoux Bordas, une fontaine approvisionnait en eau potable tous les habitants du quartier qui s’y ravitaillaient à l’aide de seaux qui étaient vite vides, l’eau ne coulant pas encore au robinet dans les maisons. Il n’était pas besoin de faire des campagnes publiques pour économiser l’eau !
Sur le côté droit de la rue en descendant, il y avait un atelier de menuiserie occupé par Monsieur Georges Thuilliat. Il côtoyait celui d’ébénisterie de Monsieur Louis Chameau, spécialiste des meubles rustiques et Louis XV en chêne ou en merisier. Sa devise était « L’amour du travail bien fait ». En face, un magasin d’épicerie et fruits et légumes était tenu par Monsieur et Madame Dupinet. Il jouxtait celui de Monsieur Barnic, artisan sabotier qui vendait aussi galoches et pantoufles. Barnic cordial et bavard, connaissait bien l’histoire de Saint-Yrieix. Il remplissait un rôle d’écrivain public, aidant à remplir les feuilles de déclarations de revenues par exemple. Je me souviens que quand il fut en retraite, mon père lui a demandé à quoi il occupait son temps. Et Barnic lui a répondu qu’avec sa collection de timbres il pouvait voyager dans le monde entier tout en ne quittant pas la rue des Barris. A côté se trouvait le magasin un commerce de chapellerie et de dépôt de journaux. L’association n’est pas fréquente ! Mais en Limousin on pratique la polyvalence des fonctions depuis longtemps. Ainsi à Bourdoux, le cousin René Tallet était à la fois paysan, cafetier et coiffeur. En face, la très bonne boucherie-charcuterie Gandois proposait d’excellents boudins. Dois-je préciser qu’ils étaient aux châtaignes ? A côté, le cordonnier René Durand exposait une magnifique collection de chaussures miniatures qu’il avait confectionnées. Elles représentaient les modes de toutes les époques. Un petit musée que je ne manquais pas à chacun de mes passages. Nous arrivons à un personnage connu dans tout Saint-Yrieix. C’est la « mère Tarade ». Je ne sais pourquoi mais à Saint-Yrieix, on utilisait volontiers le qualificatif « mère » et « père » pour désigner certaines personnes. Je n’ai pas bien analysé le pourquoi de ce privilège de certains habitants. Ils n’avaient pas la médaille de la famille nombreuse ! On peut penser parfois à une connotation péjorative. Mais ce n’était pas, il me semble, le cas général. Au collège, on parlait du « père » ou de « la mère » X ou Y quand on désignait un professeur qui avait l’âge de nos parents. Ce ne devait pas être agréable pour les élèves enfants de ces professeurs. Revenons à la « mère Tarade ». Elle était aimable, serviable. Elle avait rendu des services pendant la guerre pour des ravitaillements, clandestins, en tous genres. Avec son âne et sa carriole elle parcourait ville et campagne en lançant son cri bien particulier, Peaux de lapins, peaux de lapins. Elle faisait ce qu’on appelle aujourd’hui du « vide grenier ». Sur le chemin du collège, je passais devant sa caverne d’Ali Baba, une pièce délabrée qui débordait sur le trottoir. L’âne régalait petits et grands avec ses roulades et ses braiments dans la rue. En face se trouvait un assureur, Monsieur Bureloup. A côté, c’était la boutique de l’étameur, Monsieur Gadoneix. Un correspondant m’a écrit : « j’allais aider l’étameur Gadoneix avec son fils à passer un coup de coton sur les cuillères et fourchettes rutilantes sortant du bain d’étain. Plein de choses me reviennent. J’ai aidée la mère Tarade en tirant sa charrette depuis les casernes jusque chez elle. Je l’entendais bien crier quelque chose en patois derrière moi mais ne comprenant pas – je suis né en région parisienne – j’ai continué ma BA et le lendemain j’avais une nouvelle réputation : le parigot ramassait les peaux d’lapins po… ». Claude m’a raconté que, lors du décès de Gadoneix, l’archiprêtre Parouty s’est déplacé rue des Barris avec un enfant de chœur. Sans doute des obsèques d’une classe supérieure. Je me suis déjà posé la question de savoir si ce Gadoneix était le grand-père de Pierre Gadoneix, directeur puis président de Gaz de France et d’Edf. Une deuxième fontaine se trouvait à côté. Elle alimentait la rue des Barris qui commence. Dans un immeuble attenant exerçait un menuisier monsieur Mazy. Une couturière, madame Laroche pédalait sur sa machine à coudre. Devait se situer à cet endroit l’emplacement de la porte de Saint-Yrieix.
En face, une petite épicerie que madame Chameau désigne par « chez Mme Reine ». Il me semble qu’il s’agissait de Mme Vaniouls, nom qui s’écrit peut-être comme le Banyuls qu’elle ne devait pas manquer de vendre. Suivait une échoppe de rempailleuse de chaises, madame Dupuy, personne affable et bavarde. Les enfants y récupéraient des pailles pour faire des bulles. Une extrémité de la paille était fendue longitudinalement en quatre morceaux qui étaient repliés à angle droit. La bulle de savon tenait ainsi suffisamment longtemps pour pouvoir être soufflée et atteindre une belle taille. A côté il y avait le petit café de Madame Vallade, rendez-vous des joueurs de cartes, toujours accueillis avec plaisir par la patronne qui leur servait à boire. Les voisins étaient Mr et Mme Guyonaud (dits Ricou) avec leur épicerie à l’approvisionnement varié. La clientèle des enfants était nombreuse. Ils y trouvaient bonbons, roudoudous, réglisse en bâtons et en en rouleaux noirs et surtout les caramels gagnants. On y achetait aussi boules, guirlandes de Noël et santons pour la crèche. Ils avaient une activité secondaire : ils tenaient un stand de tir à la carabine et de nombreux jeux simples dans les fêtes foraines. En face, Monsieur Fondeur fabriquait des articles de pèche et était spécialiste des mouches qu’il confectionnait avec des plumes de coq. Son voisin était un cordonnier, Monsieur Roux. A côté, à l’angle de la rue des Barris et de la rue se trouvait la boucherie de Mr et Mme Descamps, qui deviendra la laiterie Steiner quand Steiner quittera la Halle de la place du marché. En face se trouvait la célèbre boulangerie Bordes à côté du menuisier Pagnon. Et à la suite, un magasin de vêtements, principalement des bleus de travail de la marque Adolphe-Lafont, une marque qui existe toujours, tenu par Mr Soulier. Il me semble qu’il faisait les foires et marchés. Puis on trouvait un petit café attenant et un artisan carreleur, Monsieur Toralba. Un marchand de sabots, Mr Mas faisait face à un petit magasin de légumes. Et on trouvait encore un atelier de menuiserie, celui de Mr Monteilhet qui avait un magasin avenue Marceau à côté de chez mon copain B. Faurel. On trouvait enfin la famille Auzémery, père et fils, artisans plombiers. Le magasin qui faisait l’angle avec l’avenue Marceau était du côté gauche en descendant, le magasin Massias, cycles et matériel de pêche. C’est là que j’ai acheté mon solex avec ma première paye. Lui faisait face, le restaurant Audevard.
Madame Chameau termine en remarquant que la convivialité était omniprésente. Souvent les gens sortaient leurs chaises sur les trottoirs et bavardaient gentiment en attendant la tombée de la nuit. Mais c’est avec tristesse qu’elle voit tant de maisons fermées, délabrées, abandonnées et la rue déserte. Aujourd’hui la municipalité a rénové cette rue. Un beau travail. Mais chaque fois que nous la parcourons, nous sommes bien seuls ! Il faut dire que nous avons constaté que dans la région, la voiture est reine. On marche bien moins en pays arédien que dans une ville importante où il faut au moins se déplacer vers les stations des transports en commun ou vers les parkings. Et comme la rue du Pont est une rue piétonne, Madame Chameau a peu d’espoir de voir sa rue animée par les passants.
Des vidéos avec Jean-Louis :
https://www.youtube.com/watch?v=rmnC31LptPA
Jean-Louis, 75, has lived in the heart of the Limousin countryside since childhood. Born in Saint-Yrieix-le-Perche, in Haute-Vienne, he continues the farming and rural traditions inherited from his father and grandfather. Ancestral tools, livestock farming techniques, abandoned sacred sites—Jean-Louis shares all these anecdotes and thoughts on social media, where he has over 300,000 followers. He hosted us for a day for neo.
https://www.youtube.com/watch?v=r9hGUjOAWLM&t=308s
Je corrige Jean-Louis ! la foire c'était toutes les deux semaines le vendredi (comme de nos jours, mais de nos jours il n'y a plus de bestiaux et le marché au cadran de Bourdelas n'a pas vécu plus de 2 ans !) le deuxième et le quatrième du mois.
Les "gros veaux" de St-Yrieix partaient à l'embouche en Italie.
Mon ami Marc Dutheil m'a raconté que ses parents partaient à la foire à pied de Payzac et que quand le tacot passait, ils se planquaient dans le fossé pour ne pas montrer qu'ils économisaient en allant à la foire à pied.
Je me souviens avoir vu des paysans arriver très tôt le matin à pied avec leurs bêtes sur la route de Montluc.
"Originaire de Saint-Yrieix-la-Perche, en Haute-Vienne, Jean-Louis Marginier a passé toute sa vie dans son village natal, à une quarantaine de kilomètres de Limoges. Très jeune, il entre dans la vie active : de 14 à 20 ans, il travaille comme plâtrier avant d’effectuer son service militaire, au cours duquel il passe son permis poids lourd. À son retour, il est embauché comme routier aux carrières de Corgnac, en Dordogne, où il entame une carrière dans le transport routier, métier qu’il exercera jusqu’à sa retraite"
Ne dîtes pas aux habitants de St-Yrieix qu'ils habitent un village ! ceux de Glandon, Jumilhac, Ladignac, Coussac, etc que vont-ils penser ?
St-Yrieix, un village où on a un Centre Hospitalier avec IRM etc, un lycée, des Ehpad (c'est tendance en Périgord-Limousin), un centre aqua-sportif comme celui où je vais à Nantes, une collégiale qui ressemble à une grande cathédrale, ... mais des routes vicinales.
On y fabrique même des
https://arediennedeclotures.com/
comme on en voit à Pénestin et Assérac sur la côte.
Et on a une carrière de pierres exploitée par une entreprise... bretonne ! ils ont du courage les chauffeurs qui doivent venir chercher la pierre à St-Yrieix. D'ailleurs maintenant, j'ai appris pourquoi la scierie de Bourdoux ne fabrique plus de palettes (en sapin !) : il ne se vend plus assez de pierre de St-Yrieix.
https://www.cupastone.fr/gneiss-saint-yrieix-batiment-nantes/
Ouf à Nantes on en utilise ! c'est très bobos, il paraît même que c'est anti-tags ! ben dame !
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