L'autre jour, à la "boite à livres" du SuperU de mon quartier, j'ai trouvé ce livre ! je connaissais le titre, et bien sûr les phrases d'Henry Miller.
"
Rien ne m’empêchera de croire que cette grande et pacifique région de
France est destinée à demeurer éternellement un lieu sacré pour l’homme
et que, lorsque la grand-ville aura fini d’exterminer les poètes, leurs
successeurs trouveront ici refuge et berceau.
" Cette visite à la Dordogne fut pour moi, je le répète, d'une importance capitale : il m'en reste un espoir pour l'avenir de l'espèce, et même de notre planète. Il se peut qu'un jour la France cesse d'exister, mais la Dordogne survivra, tout comme les rêves dont se nourrit l'âme humaine."
C'est sans doute à cause de Miller qu'il me faut préciser de nos jours où on est très américanisés (même si on est aussi très faux-culs avec les Youessas !) que mon Henri s'écrit avec un "i" et non un "i grec" ! Pour Miller le '"i grec" se justifie par le contenu de ce livre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Miller
" Henry Miller a été durant sa jeunesse un grand admirateur de l’écrivain Knut Hamsun ainsi que de Blaise Cendrars, qui fut également son ami et un des premiers écrivains de renom à reconnaître son talent littéraire "
Cendrars est un de mes écrivains préférés
https://lefenetrou.blogspot.com/2022/08/quelle-ville-de-dordogne-relie-gaston.html
Quelle ville de Dordogne relie Gaston Monerville, Jean Galmot, Nantes, La Guyane et Blaise Cendrars ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Colosse_de_MaroussiMais je n'avais jamais eu le livre entre les mains. Miller est allé à Domme et il a profité du point de vue. Lisez ...
On est revenu à Domme il y a deux ans. Nos voisins étaient en vacances au bord de la Dordogne. Quelle vue !
" Quelques mois
avant la guerre, je décidais de prendre de longues vacances. Depuis
longtemps j'avais envie, entre autres, de visiter la vallée de la
Dordogne. Je bouclais donc ma valise et pris le train pour Rocamadour où
je débarquais de bonne heure, un matin, vers le lever du soleil, la
lune brillant encore d'un éclat vif dans le ciel.
Coup
de génie, de ma part, cette idée d'explorer la région de la Dordogne
avant de me plonger dans l'illumination millénaire du monde grec. Rien
que le coup d’œil sur la rivière noire et mystérieuse, du haut de
la magnifique falaise debout à l'orée de Domme, suffit pour vous emplir
d'un sentiment de gratitude impérissable.
Pour
moi, cette rivière, ce pays appartiennent au poète Rainer Maria Rilke.
Ce n'est pas plus la France que l'Autriche, ni même que l'Europe : c'est
la terre d'enchantement jalousement marquée par les poètes et qu'eux
seuls ont le droit de revendiquer comme leur. Ce qui se rapproche le
plus du paradis, en attendant la Grèce. Le paradis des Français,
mettons, par manière de concession. Un paradis, en fait, dont
l'existence doit remonter à des milliers et des milliers d'années.
Je
suis convaincu que c'était bien cela pour l'homme de Cro-Magnon, malgré
le témoignage fossilisé des formidables grottes, qui indique des
conditions de vie plutôt stupéfiantes et terrifiantes. Rien ne
m'empêchera de croire que si l'homme de Cro-Magnon s'installa ici, c'est
qu'il était extrêmement intelligent, avec un sens de la beauté très
développé. Rien ne m'empêchera de croire que le sentiment religieux
avait déjà atteint en lui un haut degré de développement et qu'il a
fleuri en ces lieux, alors même que l'homme vivait comme une bête au
fond des cavernes. Rien ne m'empêchera de croire que cette grande et
pacifique région de France est destinée à demeurer éternellement un lieu
sacré pour l'homme et que, lorsque la grand-ville aura fini
d'exterminer les poètes, leurs successeurs trouveront ici refuge et
berceau.
Cette
visite à la Dordogne fut pour moi, je le répète, d'une importance
capitale : il m'en reste un espoir pour l'avenir de l'espèce, et même de
notre planète. Il se peut qu'un jour la France cesse d'exister, mais la
Dordogne survivra, tout comme les rêves, dont se nourrit l'âme
humaine. "
Et avant-hier le voisin à qui j'avais porté ce livre, est allé me chercher le sien !
Ce me rappelle la devise du
https://simple.wikipedia.org/wiki/Trinity_College_Dublin
Perpetuis futuris temporibus duraturam or
“It will last into endless future times”



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