mercredi 7 juin 2023

Histoire de la formation de sage-femme

 Je viens d'apprendre sur Twitter par @Fraslin


"L'article de Capital suggère-t-il que les sages-femmes ne seraient pas capables de dépister sauf tardivement des cancers chez la femme ?

La durée de formation des sages-femmes est passée récemment de 5 à 6 ans. Elles sont parfaitement aptes "

Ma mère m'a parlé de ses études à Pellegrin à Bordeaux. Et je me souviens quand elle est partie avec des médecins de Saint-Yrieix pour suivre des cours d'accouchement sans douleurs dans ce même endroit. Elle m'en avait ramené un cartable. Ce devait être autour de 1960.

Quand je suis arrivé à Nantes elle m'a parlé de son séjour pendant la guerre. Il y avait des bancs de sable devant le château. Les travaux de comblement de la Loire étaient en cours. L'histoire se souviendra des 50 otages. 

"Cours des 50 otages : Son nom lui été attribué à la Libération, le par le conseil municipal dirigé par Clovis Constant, en hommage aux cinquante otages détenus en représailles après l'exécution à Nantes de Karl Hotz, feldkommandant des forces d'occupation stationnées dans la ville, le , abattu par un commando de résistants communistes. En représailles, l'occupant allemand procéda deux jours plus tard à l'exécution de ces 48 prisonniers à Nantes, à Châteaubriant et à la forteresse du Mont-Valérien.

Pour cet acte de résistance, la ville reçoit également la croix de l'Ordre de la Libération des mains du général de Gaulle, le , conformément au décret du qui élevait Nantes au rang de Compagnon de la Libération."

"Dans les années 1920, Karl Hotz est un cadre important de Brandt, une entreprise de travaux publics de Düsseldorf. En 1929, il est affecté avec une partie de l'effectif de cette société dans le cadre des travaux de comblements de la Loire et de l'Erdre réalisés à Nantes à cette époque. La participation de Brandt a lieu dans le cadre du plan Dawes, mis en place en 1924, pour le règlement de la dette de guerre allemande.

En préalable au comblement du cours inférieur de l'Erdre sur près d'un kilomètre (sur lequel sera aménagé par la suite le cours des 50-Otages), le percement d'un tunnel de détournement sous les cours Saint-Pierre et Saint-André est mis en œuvre. De 1929 à juin 1933, Karl Hotz supervise les travaux de ce tunnel. Une fois achevés, il regagne l'Allemagne." https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Hotz

Elle m'a aussi parlé des femmes qui dans les cafés buvaient leur muscadet à l'heure du petit-déjeuner.

Et des sœurs de la sagesse. Je ferai un temps des TD dans les locaux des sœurs de la sagesse, locaux situés à côté du Jardin des plantes. L'IUT était alors logé par l'ENSM et la place manquait. Et un jour, je suivrai une soutenance de thèse de docteur en médecine sur les sœurs de la sagesse dans les hôpitaux de Nantes. 

J'ai compris que ma mère était venu passer un examen d'assistance sociale. Dans le buffet où ma mère planquait les tubes de lait concentré Nestlé (qui lui étaient offerts par le représentant de Nestlé à l'hôpital) qui servaient lors de notre départ en camping avec la 2 CV, j'avais trouvé des documents relatifs à ce métier.

Une recherche sur la Toile, me fait tomber sur ce travail :

https://naitreenchantes.com/wp-content/uploads/HISTOIRE-DE-LA-FORMATION-DES-SAGES-FEMMES.pdf

"La loi d'août 1916 stipule qu'un seul diplôme de sage-femme sera délivré. Le niveau scolaire exigé correspond à celui des aspirantes sages-femmes de 1ère classe. Durant toute la période d'après-guerre des projets de réforme sont âprement discutés. Les propositions de 1922 puis de 1926, émanant de professeurs parisiens, sont repoussés par les représentantes sages-femmes car elles refusent « le spectre de la fonctionnarisation »
(cf.note : 19) . En 1930 Couvelaire accoucheur à Baudelocque préconise une formation en trois ans. Il propose que l'élève obtienne trois certificats : un d'infirmière, un de sage- femme, un de puéricultrice. Mlle Mossé estime que deux années suffisent pour obtenir «le double titre d'accoucheuse et d'assistante sociale de protection maternelle et infantile.»

Il faudra (une fois de plus ?...) attendre une période de guerre :1943, pour une réforme des études portées à trois ans. Elles consistent en une année d'études générales d'infirmière, trois semestres d'obstétrique et un semestre de puériculture. La création de la Sécurité sociale eut pour conséquence la migration massive des parturientes vers les cliniques et hôpitaux à partir des années cinquante. Ce fut fatal à la pratique de l'accouchement à domicile par les sages-femmes libérales, le salariat triomphait. Pendant ce temps on assiste à une baisse continue des effectifs : autour de 7000 dans les années 1980.
En 1973 les études de sages- femmes sont pour la première année, indépendantes des études d'infirmière. Après avoir intégré les hommes dans les écoles en 1982, les études passent à quatre ans en 1985. La rédaction d'un mémoire en est la principale nouveauté."

Scarlett Beauvalet- Boutouyrie, Naître à l'hôpital au XIXe siècle, Belin, 1999

Françoise Thébaud, Quand nos grand-mères donnaient la vie, P.U.L. 1986

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