dimanche 3 avril 2011

La fille du puisatier (Pagnol) de Daniel Auteuil, excellent, excellent !

J'ai vu ce matin en avant-première "La Fille du puisatier" - d'après
Pagnol (et Raimu). Un correspondant m'adresse son analyse. Je peux la signer !



" Vous vous doutez que j'ai plus qu'apprécié ces sentiments naïfs et romanesques, qui emportent nos imaginations si loin de [...] !

J'ai également énormément apprécié la reprise du rôle de Raimu, par Daniel Auteuil, qui semble s'être enfin sorti de l'enfer de la drogue (cocaïne). Tant mieux, car c'est un acteur brillant. Jean-Pierre Darroussin, dans le rôle de Monsieur Mazel, est grandiose, comme à son habitude. Quel acteur !
Kad Merad m'a beaucoup fait rire, à ma grande surprise. Il est vraiment touchant, et juste. J'ai trouvé le beau Nicolas Duvauchelle un peu tristouille. Mais c'est vrai que dans le film de Raimu, ainsi que dans le roman de Pagnol, Jacques Mazel a assez peu de personnalité. Quant aux femmes : elles sont toutes extraordinaires et si pleines de vie, comme toutes ces femmes provençales ! J'ai particulièrement apprécié celle qui joue la cruche, et qui finit par épouser le compagnon puisatier Felipe (Kad Merad). Et le bébé : quel ange!!!

Enfin, Auteuil a choisi de ne pas montrer les scènes d'amour charnel.
Inutile de vous préciser, là encore, que ce choix de mise en scène - en plus d'être d'une intelligence et d'une sensibilité remarquables - me satisfait particulièrement. L'époque ne s'y prête pas (les années 1910), pas plus que le lieu (la Provence des papés et des "principes" !)

Je rappelle que la réplique d'Auteuil, qui a fait frémir toute la salle, est de Marcel Pagnol :

"On devrait toujours se méfier des gens qui vendent des outils, mais qui ne les utilisent pas."
"


Grande émotion pour moi. Les phrases me revenaient en tête. J'ai écouté si souvent les films de Pagnol sur disques 33 tours. Mon correspondant continue :

"
Les grandes phrases du film sont de Pagnol :

(de mémoire)

- "Je n'ai peut-être pas d'honneur, mais j'ai tellement d'amour que ça remplacera" (Felipe, lorsqu'il propose d'épouser la fille-mère et d'adopter l'enfant.)

-"Tu l'as vu deux fois et tu l'as aimé, ce garçon ? Mais moi ta mère, je l'ai regardée pendant cinq ans avant de l'aimer ! ... c'est vrai qu'aujourd'hui, avec le progrès, ça va plus vite".

- "Il ne m'a rien promis, mais moi je lui ai tout donné" (Angèle parlant de son amoureux).

- "Les femmes parlent beaucoup et ne réflechissent qu'après". (Machisme provençal)

- "Cet enfant s'appelle comme moi : c'est moi qui lui ai envoyé le nom par-dessus toi, parce que le nom, c'est moi qui l'ai !" (appréciez le français imagé de Pagnol !).

- "Une fille, ça s'appelle Amanda, Noémie ou Isabelle ; un cadet ou un troisième garçon, ça s'appelle Pierre, André ou Paul ; mais un premier né de Provence, on l'appelle par le nom de la famille !"

et le très provençal (mais peu français) :

"Je suis venu pour dire que c'est grave."

etc.

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