mercredi 10 janvier 2007

L'anglais en français

Je me souviens de l'époque où le Ministère de l'Education nationale (derrière ce nom, (what under a name ? (Shakespeare, Roméo et Juliette) qui se cache ? des enseignants sans doute, oui, oui !) a inventé le "latin en français". Comme le latin c'est difficile (et subsidiairement peut avoir une utilité, ne serait-ce qu'être une activité amusante : mon père qui a arrêté ses études en seconde, était capable de faire sans papier crayon une version latine de son petit-fils, et passait les dimanches pluvieux à faire des versions latines), la démago-pédago (ce n'est pas nouveau) a consisté à créer un "cours de latin" où les élèves étudiaient des textes d'auteurs latins mais écrits en français ! Peut-être manière de ne pas désespérer les profs de latin comme il ne fallait pas désespérer Billancourt.

J'ai été président (et je n'en suis pas plus fier pour ça ! comme dit la chanson) d'un jury d'un bac où il y avait une épreuve d'anglais. Lors de la table ronde d'avant jury où les correcteurs faisaient un bilan des notations, les profs d'anglais nous ont dit que les copies (pardon, 90 % au moins) étaient lamentables : les textes écrits par les élèves (pardon "les étudiants", il n'y a plus d'élève qu'à l'X et Normal Sup !) étaient incompréhensibles et bourrés de fautes d'orthographe. Et que ce mauvais résultat de l'anglais était dû au français. Si on avait demandé aux élèves d'écrire de l'anglais peut-être que les résultats auraient été meilleurs. Alors comme le doute profite à l'accusé (pardon, l'élève), on a pu satisfaire nos responsables (de quoi, de qui ?), et "remonter les notes".
Vous avez bien lu. L'épreuve (un terme à supprimer, Monsieur le Ministre, chers collègues et amis, pourquoi ne pas dire "le travail", tourment, torture !) consistait à répondre en français à des questions écrites en français sur un texte en anglais.

Vous me direz que l'anglais n'avait sans doute aucune importance pour le bac en question (c'est sûr vu ce que je viens de vous dire). En fait il s'agissait d'un bac, je cite de mémoire, "Réception accueil". Etait membre du jury une responsable d'office de tourisme. Bien sûr, que pour l'accueil, l'anglais est parfaitement inutile !

Comme le bac était "pro", vous imaginez le locuteur posant sa question en anglais et obtenant une réponse en français ! "pro" vous dis-je !

Pour info, le rectorat m'avait adressé une lourde enveloppe avec un texte présentant ce baccalauréat comme sanctionnant un très haut niveau de qualification, blabla, blabla.

Le blablaware fait monter le niveau de la pile de textes.



De la même veine :
la suppression des enseignements de "cosmologie" (dans le cadre des maths), l'année de l'envoi du spoutnik par les soviétiques !
C'est merveilleux la centralisation. Une connerie tout le monde en profite. Ils ne savent pas ce qu'ils loupent ceux qui vivent dans un état fédéral

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En effet, ça laisse songeur... Après ça, les élèves ont une très haute idée de leur valeur... Plus dure sera la chute!

 
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