samedi 3 janvier 2015

Le bouquin des méchancetés - Et autres traits d'esprit François Xavier Testu

Le bouquin des méchancetés - Et autres traits d'esprit
François Xavier Testu
Philippe Alexandre (Préfacier)

La méchanceté est un art à la condition d'être drôle et inspirée. Préfacé
par un maître du genre, Philippe Alexandre, cet ouvrage offre le florilège
le plus complet et jubilatoire qui soit des traits d'esprit, saillies,
épigrammes et autres "vacheries" qui ont jalonné l'histoire littéraire,
mondaine et politique de l'Antiquité à nos jours. Certaines époques et
certains milieux se sont particulièrement illustrés dans cet exercice
vivifiant : les cercles littéraires des XVIe et XVIIe siècles, les salons
et la cour de France au siècle des Lumières, le monde politique et la
société mondaine de la IIIe République, l'Angleterre postvictorienne, la
grande période hollywoodienne de l'entre-deux-guerres...



Autant de moments où la liberté d'esprit et une lucidité aiguisée se sont
exprimées sans crainte de démystifier et tourner en ridicule les figures
installées du conformisme intellectuel et de l'académisme pontifiant.
Parmi les experts en la matière, on trouve de grands hommes d'Etat.
Clemenceau, l'un des plus féroces, disant à propos du président de la
République, Félix Faure, qui venait de mourir En entrant dans le néant, il
a dû se sentir chez lui." Churchill, tout aussi impitoyable, au sujet de
son successeur Clement Attlee Un taxi vide approche du 10 Downing Street,
Clement Attlee en descend..." De célèbres dramaturges ou comédiens firent
eux aussi profession de rosseries en tout genre.

Ainsi Sacha Guitry, commentant en ces termes l'élection à l'Académie
française de l'un de ses confrères : "Ses livres sont désormais d'un ennui
immortel." Ou Tristan Bernard, disant d'une actrice en vogue "Pour se
faire un nom, elle a dû souvent dire oui. Le répertoire rassemblé et
présenté par François Xavier Testu fourmille de mots de la même veine, de
formules souvent hilarantes et toujours assassines, qui constituent autant
de trouvailles irrésistibles.

On les lira avec la même délectation qui a animé les meilleurs esprits de
leur temps.

Extraits:

«Quand je pète c'est lui qui pue»: Clemenceau au sujet de George Mandel,
son directeur de cabinet.

«M. Ampère n'a qu'un moyen d'être Tacite, c'est de se taire»: Barbey
d'Aurévilly au sujet de Ampère qui se voulait historien.

«Madame, elle n'est ni fille, ni repentie»: Bautru à la Reine au sujet de
Ninon de Lenclos qu'Anne d'Autriche voulait faire entrer dans l'ordre des
Filles repenties.

«Son espérance a déçu la nôtre, sa foi ne déplacera jamais les montagnes
et sa charité n'enrichira personne»: Hector Berlioz au sujet de la cantate
de Rossini intitulée L'espérance, la foi, la charité.

«Celui-là il faut lui marcher dessus: d'abord il ne comprend que ça et en
plus il paraît que ça porte bonheur»: Jacques Chirac au sujet de Nicolas
Sarkozy.

«Elle devrait faire parler son lit. Ce serait tellement plus amusant»:
Tristan Bernard au sujet de Sarah Bernhardt dont on découvrait la passion
pour faire tourner les tables.

«J'admire qu'il soit si lourd en étant si plat»: Anatole France au sujet
d'Émile Zola.

«Ses oreilles lui donnent l'air d'un taxi aux portes ouvertes»: Howard
Hughes sur Clark Gable.

«C'est de la prose où les vers se sont mis»: Rivarol au sujet des poèmes
de François de Neufchâteau

«Commencez par signer, que je sache dans quel sens ça se regarde»: Rodin
au jeune Picasso venu présenter une de ses toiles au maître.

1 commentaire:

JoëlP a dit…

La phrase de Chirac mériterait d'y figurer.

 
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