samedi 4 février 2023

La migration des Bretons en Périgord et en Limousin

 https://www.ouest-france.fr/bretagne/plouvien-29860/dans-son-nouveau-livre-michel-le-goff-raconte-la-migration-des-bretons-dans-le-sud-ouest-47b002ae-5db5-11ed-9336-4415ab5cbad8

Michel Le Goff, originaire de Plouvien (Finistère) raconte la migration des Bretons dans le sud-ouest de 1921 à 1960, le sujet de son dernier livre, paru en novembre 2022.

Cette période de notre histoire est quelque peu oubliée : l’émigration en Périgord. De 1920 à 1960, 15 000 Bretons ont migré vers le sud-ouest. Michel Le Goff est allé sur leurs traces en Dordogne et en consultant les archives de l’office central de Landerneau. Il publie le résultat de ses recherches au moyen d’un petit livre de 130 pages intitulé Une histoire d’hier pour le monde d’aujourd’hui.

Dans ces années-là, les familles bretonnes étaient des familles nombreuses, partager la terre entre les enfants n’était pas viable. Dans le Sud-Ouest, la terre ne manquait pas ; les bras, eux, si.

Quitter le pays était une solution, mais Si tu vas travailler à Paris, ​avertissait une grand-mère, tu deviendras alcoolique, fainéant et communiste ! Dans le Léon, terre des prêtres, c’était impensable. S’appuyant sur l’Église et l’office central, quelques fortes personnalités du clergé et du monde syndical, Saïk Tynévez, le Comte De Guébriant, Mgr Duparc, Lanchès vont organiser huit convois d’agriculteurs avec leur cheptel, par train. Le voyage durait trois jours.

Un premier groupe de 37 personnes sera bien accueilli en gare de Bergerac, le 13 juillet 1921. Ces agriculteurs découvrent un climat, le métayage, les bœufs, la vigne, le tabac… Une terre trente fois moins chère qu’en Bretagne. Une terre déchristianisée où l’Église voulait faire revivre la pratique religieuse. On a parlé breton en Dordogne durant quatre décennies, on a chanté Patronez dous ar Folgoad (Douce patronne du Folgoët) au pardon à Saint-Aubin-de-Cadelech. Les écoles, les commerces, les foires revivaient. C’était une forme de colonisation par des migrants organisés et solidaires. Progressivement, l’influence de l’Église a diminué, celle de la Jeunesse agricole chrétienne s’est syndicalisée, les Bretons se sont insérés et les locuteurs en langue bretonne ont diminué », résume Michel Le Goff par le mariage entre la crêpe et la truffe ! La descendance est estimée à 55 000 personnes aujourd’hui.

Dans son livre La migration des Bretons dans le sud-ouest de 1921 à 1960, Michel Le Goff constate les évolutions, analyse les échecs, les réussites, en sous-titrant « Une histoire d’hier pour le monde d’aujourd’hui ». Les chapitres courts qui rendent la lecture aisée. Il revient sur une période où la Bretagne perdait ses forces vives, avant le slogan V iv re et travailler au pays .

Contact : tél. 06 89 44 96 28, ou par mail à : michel-charles.legoff@orange.fr ; livre disponible à la boulangerie et dans les librairies et supermarché du Léon, 15 €

 

https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/recit-l-emigration-oubliee-des-bretons-du-perigord-fd77a552-9c89-11ed-92eb-e890e5f5f960?utm_source=fluxpublicactu&utm_medium=fluxrss&utm_campaign=banquedecontenu 


Longtemps, la misère et la surpopulation ont contraint des Bretons à quitter leur terre natale. Exemples les plus fameux de ces colonies d’expatriés : les Bretons de Paris et ceux d’Amérique. La migration vers les campagnes du Sud-Ouest est moins connue, bien qu’elle ait tout de même concerné plus de 2 000 familles léonardes durant l’entre-deux-guerres, formant aujourd’hui une diaspora d’environ 50 000 Bretons du Périgord. Le magazine « Bretons » revient sur cette émigration oubliée.

Les Années folles : c’est ainsi que les livres d’histoire qualifient le plus souvent la décennie de l’après-armistice du 11 novembre 1918. Une période qui, dans l’imaginaire collectif, est celle de l’euphorie, de l’hédonisme, de la légèreté et de la fête. Ce fut effectivement une époque bénie de libération créatrice et d’insouciance retrouvée, après plus de quatre effroyables années de conflit.

Mais la grande majorité de la population ne ressentit pas spécialement d’effets bénéfiques au quotidien. Pour la classe ouvrière, il faudra attendre les avancées sociales du Front populaire, la décennie suivante, pour bénéficier enfin de meilleures conditions de vie. Pour la masse paysanne, si les débuts de la mécanisation permirent certes de soulager un peu la charge de travail aux champs, le modèle dominant restait une agriculture de survie.

En Bretagne particulièrement, l’effet combiné d’un taux de natalité encore très important et d’une terre cultivable non extensible à l’infini plongea des familles entières dans la misère, les poussant à l’exode contraint. Un phénomène accentué par ce qui fut appelé la « crise des fermages » et qu’explique l’historien Michel Le Goff, auteur de La Migration des Bretons dans le Sud-Ouest , 1921-1960, récemment publié aux Éditions Skolig al Louarn.

« En 1914, dans le contexte de mobilisation générale, l’État décida du gel des fermages, un type particulier de bail rural très commun en Bretagne liant les grands propriétaires terriens avec les fermiers locataires, autorisés à cultiver la terre sous contrat. Traditionnellement, le fermage est payé une fois par an à la Saint-Michel, le 29 septembre. La guerre terminée, ce moratoire sur les fermages est annulé en 1921. Avec l’effet de rattrapage, le prix des terrains connaît alors une forte inflation et bon nombre de paysans se trouvent en incapacité de payer ce qu’ils doivent. »


La situation est si dramatique qu’elle finit par inquiéter en haut lieu. Le 1er février 1921, le député du Finistère nord Vincent Inizan interpelle à l’Assemblée nationale le ministre de l’Agriculture, Edmond Lefebvre du Prey. « Des centaines, des milliers de familles paysannes vont se trouver sans abri, sans foyer », alerte l’élu de centre droit.

Au congrès national annuel des syndicats agricoles de France qui se tient à Strasbourg la même année, François Tinevez, administrateur de l’Union des syndicats agricoles du Finistère, et Hervé Budes de Guébriant, président de l’Office central de Landerneau (coopérative d’achat de matériel agricole et de semences, connue aujourd’hui sous le nom de Triskalia), font part de leur inquiétude à leurs homologues d’autres régions.

Ailleurs dans l’Hexagone, la situation est parfois radicalement...

 

Je vais me procurer ces deux ouvrages et les faire acheter par ma bibliothèque, pardon, ma médiathèque ! 

 

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