samedi 4 février 2023

Comment se fait-il qu'il y ait de l' actinium 227 à Clairvivre en Dordogne ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9-sanitaire_de_Clairvivre

Irène Joliot-Curie résida à Clairvivre -comme « malade hors
effectif » de juin à septembre 1940. Bien que sa santé fût
dégradée, ce repli en Dordogne n’était pas dû à sa maladie
mais aux circonstances d’alors, la Cité de Clairvivre étant à la
fois épargnée par la guerre, par l’occupation allemande et
située hors des principaux axes de circulation.

Le séjour d’Irène Joliot-Curie à Clairvivre est en fait lié au repli
en juin 1940 en « zone libre » de scientifiques français du
Collège de France -parmi lesquels son mari Frédéric Joliot.
Les épisodes de cet exode sont connus. A l’époque, l’école
française de physique nucléaire était une des plus avancées
du monde et que, sans la guerre, il est probable que l’équipe
Joliot-Curie au Collège de France aurait été 1ère à réaliser
une réaction nucléaire de fi
ssion contrôlée à partir de l'uranium

Quand Irène Joliot Curie a quitté l’Institut du Radium (impliqué aussi
dans des recherches de guerre) en juin 1940, en même temps que
Frédéric Joliot et la dernière équipe du Collège de France encore à
Paris, elle emportait des ampoules de radium, provenant du don fait
à Marie Curie par les femmes américaines, ampoules retournées
ultérieurement à l’Institut du Radium.

Marguerite Pérey, élève de Marie Curie et d’Irène, travaillait alors
sur l’actinium et ses dérivés, en particulier le francium qu’elle venait
de découvrir. Les traces d’actinium retrouvées à Clairvivre
conduisent à supposer que Marguerite Pérey, ne pouvant quitter
Paris, confia en juin 1940 tout ou partie de l’actinium dont elle
disposait (probablement en flacon, éventuellement en ampoule) à
Irène.

Irène fut reçue à Clairvivre par le médecin-chef d’alors, le docteur
Saïe qui lui donna un bureau près de « l’hôpital dispensaire » et mit
à sa disposition unpetit bâtiment semi-enterré- la filmothèque du
cabinet de radiologie - pour y entreposer ses produits.

Dans ce local, Irène Joliot-Curie entrepose des ampoules radioactives et
le radium ainsi que ses albums de photos. Comme elle n'a pas mené de
travaux expérimentaux à Clairvivre, l'hypothèse la plus plausible pour
expliquer l'origine de la contamination serait le bris accidentel d'une
ampoule d'actinium. Selon sa fille Hélène Langevin, cet incident aurait pu
intervenir entre le moment où Irène a rejoint Paris en sept.1940 et son
second passage à Clairvivre pour récupérer ses affaires en 1941.

Hélène Langevin estime en outre qu'Irène n'avait pas de motif de
déplacer les sources qu'elle n'utilisait pas. L'absence de contamination
dans les autres locaux conforte l'idée que cet incident ne lui serait pas
imputable. On peut penser que la contamination s'est produite lors de
l'intervention de personnes ne s'attendant pas à trouver des sources
radioactives. Ce qui est sûr c'est que parmi la liste des produits partis en
juin 1940 et comptabilisés à leur retour à l'institut du radium une ampoule
d'actinium manque. Cette ampoule contenait une solution d'actinium
purifiée sans ses précur
seurs ou des éléments d'autres chaînes radioactives

 


Conclusion

L'expertise de Clairvivre fut l'occasion de rappeler qu'avant le
procédé de formation d'actinium 227 par activation neutronique
du radium 226 mis au point en 1947, il était possible de produire
de l'actinium par des procédés de purification chimique dont les
principes remontaient à Marie Curie.
 

________________________________________________________________________________
Réunion du club histoire du 19 octobre 2011

https://sfrp.asso.fr/wp-content/uploads/2021/05/Affaire_Clairvivre_JL_Pasquier-2.pdf
 

Aucun commentaire:

 
Site Meter