samedi 15 mars 2008

Mon histoire de l'informatique au département informatique l'IUT de Nantes

" J'ai la mémoir' qui flanche, Je ne me souviens plus très bien", Jeanne Moreau

- Je suis arrivé à Nantes à Pâques 1970. Pour faire un stage chez ICL. Où j'ai appris avec Monsieur Richard, qui l'enseignait à l'Iut, la méthode Cantor (qui allait de l'étude du système existant jusqu'à la programmation ... et qui ensuite avec ARMIN-PARM allait jusqu'à la génération de programes).

- L'IUT de Nantes avait alors 3 ans (il fut créé en 1967 avec deux départements : Génie Electrique et Génie Mécanique). Le département informatique avait 2 ans (il fut créé en 1968). Y étaient enseignants : Michel Cailler (prof de physique du métal), Ganachaud (fut professeur de physique ensuite à l'ENSM) qui faisait calcul numérique (cunu) et Fortran, enseignement que fit aussi Jacques Philippé qui partira ensuite à l'Ireste, devenue Polytech'Nantes. J.H. Jayez qui faisait comptabilité, assembleur, système, Y. Simon qui faisait économie et gestion, Abdalah (qui créa ensuite une entreprise au sein de l'ECN), F. Alliaume, M. Bensmaine qui enseignaient Cobol. Je ne sais plus si Yann Tanguy (qui devint président de l'U de Nantes. Le département informatique aura donné deux présidents à l'Universtié de Nantes) y enseignait déjà les "tec de co". Richard d'Icl enseignait la méthode Cantor. Parmi les enseignants permanents aucun n'avait suivi des études d'informatique au cours de sa scolarité (Briand et moi-même venions de la formation d'enseignants 'en analyse' de Montpellier, à l'IUT). C'est avec l'arrivée de Maurice Liscouët (qui avait fait des études d'informatique à la fac à Rennes, puis travaillé en compilation à la CII) que nous avons sans doute eu le premier.

- La rentrée 71 s'est faite au département informatique dirigé par Michel Cailler (il sera ensuite prof à l'ENSM, puis à l'ISITEM tout en étant le directeur du centre associé du CNAM à Nantes), prof de physique.

- J'ai été recruté en même temps qu'Henri Briand (qui venait comme moi de Montpellier) et que Pierre Levasseur.

- De Montpellier ? L'affaire mérite d'être racontée. Comme il n'y avait pas de formation à ce qu'on appelait "l'analyse" (on formait des "analystes programmeurs"), cas rare, le ministère a monté une formation d'enseignants du supérieur pour cela. Il y eu une formation à l'IUT de Montpellier, dirigée par Robert Reix, destinée aux matheux et aux économistes, et une formation à l'IUT de Toulouse pour les informaticiens, dirigée par Jacques Luguet. R. Reix publia son cours chez Dunod. A l'époque les livres d'informatique étaient très rares.
A Montpellier, nous n'avions pas eu de cours d'algorithmique, pas de méthode de programmation. Si ce n'est quelques pages dans le livre de Reix mais pas d'application.
Le cours de Cobol avait consisté en l'exposé des différentes commandes. Pour l'assembleur cela avait été pareil.

- A Montpellier tout le monde voulait rester dans le midi. On nous proposait des postes à Paris (au CNAM). Mais vu notre paye, personne n'était partant. Le département informatique de Lannion a envoyé un émissaire pour nous attirer. Il nous a dit qu'à Lannion nous pouvions disposer de l'avion du CNET gratis pour Paris. Prudent, j'ai dit que je ne voulais pas dépasser la Loire (c'était mon invariant !) et j'ai finalement eu un poste à Nantes (j'en avais aussi obtenu un à Limoges mais en GEA). C'était "scientifique" ! si on relie Montpellier à Poitiers, la droite passe par ma ville de naissance et par Nantes. Mais la rue Ml Joffre est au nord de la Loire. Rien n'est parfait !

- Lors de mon stage chez ICL, j'étais allé quelques jours à Rennes pour une formation du personnel de la Caisse d'Epargne (la Caisse d'Epargne, à Nantes, était elle aussi équipée d'ICL) à Cantor. J'y étais quand Rennes a été champion de France de foot ou a gagné la coupe (je ne sais plus). Proche de la C.E., il y avait l'agence Bull. Je suis allé y demander si Bull avait des cours de programmation. Et c'est ainsi ... que je suis entré en contact avec J.D. Warnier, que j'ai acheté ses livres aux Editions d'organisation. Je me souviens de la réaction d 'un collègue de l'IUT quand j'ai voulu qu'on enseigne enfin comment construire un programme (j' "étais mal" lors de mes premiers TD de Cobol !) : bof, c'est de la théorie des ensembles !
Heureusement, Pierre a apprécié. Il m'avait aidé à y voir clair dans la méthode Cantor. Cantor déjà ... je ne pouvais qu'apprécier les travaux de J.R. Abrial, Z puis B (nous avons été le premier établissement d'enseignement a avoir la licence de l'Atelier B). J'ai reçu un très bon accueil de l'équipe de la rue des Vinaigriers (centre de formation de Bull, à Paris). L'équipe est venue gratuitement nous faire une semaine de formation dans nos locaux à Nantes (alors que nous étions équipés d'IBM !). C'était l'esprit soixante-huitard. Différent de celui d'IBM. Ainsi LCP a été enseigné à l'IUT. Pierre a aussi enseigné Corig pour les mises-à-jour. Sur Corig, voir notre nécrologie de Robert Mallet.

- L'IUT (sauf le département GEA qui était logé dans des préfas là où aujourd'hui se trouve l'IMN, sur le campus sciences, sur son histoire lire . A côté de ces prépas, il y en avait d'autres qui servaient aux TP de psycho-physio. Je me souviens y avoir suivi des TP le soir après 19 heures quand j'ai fait psycho) était logé au 3 rue Ml Joffre par l'ENSM. C'est que les IUT avaient été refusés par la fac de sciences. Tous les chefs de département et bien des enseignants étaient issus de l'ENSM.
- Nos bureaux étaient dans le bâtiment de direction (là où se trouve le département Gea aujourd'hui) . Je me souviens du vestibule de la Salle des Actes, avec ses toges et mortiers. L'ordinateur IBM se trouvait dans la salle qui est aujourd'hui celle de réunion de GEA. Avec sa table traçante, son lecteur de cartes, ... cet ordinateur fonctionnait tout le temps. Par exemple, un ingénieur de la Nantaise de Fonderie venait y exécuter des calculs d'hélices.
- Je venais de l'IUT de Montpellier, lequel rue du Cardinal de Cabrières (près de la fac de médecine et de la cathédrale) était loin de la fac des sciences qui était hors la ville. A l'ENSM j'étais dans un lieu où il y avait toujours de l'activité, même pendant les "vacances", même pendant la nuit (des chercheurs couchaient sur place pendant des manips). Le milieu où l'on est plongé est important pour notre propre comportement.
- Quelques collègues étaient logés "au pigeonnier". Certainement que le pigeonnier ne respectait pas les normes de sécurité. On y accédait par une espèce d'échelle de meunier. Et en juin, juillet il y faisait fort chaud.

- Nous avons porté, de Montpellier à Nantes, les "classes de neige". La première eut lieu au VVF de Gourette. Michel Cailler avait exigé que tous les enseignants s'y déplacent. Il y avait cours le matin avant les cours de ski, le soir après le ski. Le soir, après le dîner, il y avait projet. Nous avons envoyé à Nantes les bordereaux de saisie. Au retour, les listings de compil attendaient.
D'autres départements ont eux aussi eu leur classe de neige. Après Gourette il y a eu Font-Romeu, Puigmal, Laguiole. Il y eu aussi une "classe de voile" à Lacaneau.

- Les premières thèses de 3e cycle d'informatique ont été faites sur le thème de l'EAO appliqué à l'enseignement de la comptabilité. Je me souviens du bruit que faisaient les imprimantes (machines à écrire électriques à boule) dans la salle de td. Marc Bensmaine, François Alliaume, Jacques-Henri Jayez ont été les 3 premiers docteurs.
- Le professeur d'informatique de l'ENSM était le prof. Brillouet. Le premier labo d'informatique de Nantes est né dans nos locaux. Il s'appelait LIANA (Laboratoire d'Informatique et d'Analyse Numérique Appliquée). Plus tard, quand l'ENSM quittera le 3 rue Ml Joffre, il deviendra le LIANA ... Laboratoire d'Informatique Appliquée de Nantes. On savait déjà pratiquer la réutilisation !
- Pendant longtemps c'est à la bibliothèque de l'IUT que se trouvaient, à Nantes, les livres fondamentaux de l'informatique (dans les armoires du LIANA).
- Pour faire un DEA, il fallait s'inscrire à Toulouse, ou à Nancy...
- L'IBM 360 occupait les salles E2.. La climatisation avait sa place.
- La saisie des programmes était faite par une employée affectée à cette tâche. Une compilation par jour ! Et si c'était le cas de nos jours ?
- Avec Michel Cailler, le département informatique a été le premier de France à instituer des projets avec les entreprises. Je me souviens avoir publié un article sur notre expérience aux Forges de Basse-Indre (mon interlocuteur était Jacques Dupuis ... qui avait été étudiant avec Richard à Toulouse). Je me souviens aussi du projet "programmation des travaux en multi-programmation" pour le CIO, avec M. Robin comme correspondant. M. Robin ayant subi une opération chirurgicale, je me souviens qu'avec les étudiants nous étions allé travailler chez lui). A noter, comme c'est souvent le cas, que lorsque les projets sont rentrés officiellement dans le programme officiel des départements informatiques, ils sont devenus rabougris et bien loin des entreprises ! Je me souviens de nuits passées avec mon groupe d'étudiants dans le service informatique de la mairie (il y a prescription aujourd'hui et le chef de service Monsieur Marideau est décédé). C'était l'époque où il n'y avait pas plusieurs machines (machine d'exploitation et machine pour faire les études).
- Nous avons donné pas mal de cours aux fonctionnaires de la région (Préfecture, Conseil général).
- Le CILO (Club Informatique Loire Océan) dont je fus secrétaire m'a permis d'avoir pas mal de relations avec les informaticiens d'entreprises et d'administrations. J'ai publié "Les cahiers du CILO" et organisé des conférences. Nous avons ainsi fait venir Bouhot et son micro-ordinateur en kit : l'Alcyane (fabriqué par la société Jazz, connue pour ses réveils. Elle fabriqua aussi pour Tandy), organisé une série de conférences sur les bases de données, sur la programmation structurée, Jacques Fauvet, ancien directeur du Monde et président de la CNIL (Fauvet venait passer ses week-ends à La Baule), etc. http://www.education.gouv.fr/pid154/historique-des-ministres.html?page=0&person=58de Nous avons reçu la "caravane informatique" de 01-Informatique. Les conférences ont eu lieu au Centre Neptune, qui venait d'être construit (il est en cours de démolition aujourd'hui)
- Nous avons vécu la grande époque de la formation continue. Il y eu toutes les initiations à l'informatique. Nous avons utilisé les premiers micro-ordinateurs. Jacques Philippé y a consacré beaucoup de temps. Jean-François venait avec ses trois copies systématiques de fichiers (les disquettes 5, 5 pouces n'étaient pas fiables).
- J'ai fait des formations sur mesure dans des entreprises : Saupiquet, Banque populaire, Grandjouan ... et j'ai même fait de la formation continue dans mon petit appartement : il était très difficile d'avoir une salle à l'IUT quand on cohabitait avec l'ENSM !
- Avec le Plan Calcul, avaient été créés l'IRIA et le CEPIA (dans les locaux du SHAPE (Grand Quartier général des puissances alliées en Europe, créé par Einsenhower , Otan), domaine de Voluceau à Rocquencourt, à côté de Versailles). J'ai fait pendant plusieurs années, deux fois une semaine de cours de spécification, en automne et au printemps.

- Sous le ministère d'Alice Saunier-Seité, ce devait être donc en 76 ou en 78, le département informatique s'est distingué en France en faisant une grève des heures complémentaires. Il était habituel de rouspéter contre ces heures ... mais beaucoup de ceux qui étaient en poste faisaient plutôt la course aux heures complémentaires (et aujourd'hui ?). Comme des postes avaient été supprimés dans notre département (des collègues partirent à l'ENSM, à la fac), notre équipe décida la grève. Nous ne fumes pas suivis par les autres départements de Nantes et de France ! Nos étudiants ont fait des manifs en ville, tendu un calicot en travers la rue Ml Joffre. Et un jour, le Monde a publié un entrefilet en dernière page d'un de ses numéros. L'affaire devenait nationale. L'ordre de réquisition pointa son nez. La grève dût se terminer. C'est Alice qui avait dit "les IUT, c'est du maternage prolongé". Que dirait-elle aujourd'hui ?

- Suite au déménagement de l'ENSM sur les bords de l'Erdre, le centre de calcul a quitté le 3 rue Ml Joffre. Alors nous avons vécu 1) le transport des cartes perforées sur la mobylette du vaguemestre , puis l'IUT a acheté une fourgonnette 2) puis le télé-batch processing.
- Il y eu les appareils de saisie sur disquettes (je crois me souvenir que c'était des 8 pouces) qui ont remplacé la perforatrice de cartes. Il devait y en avoir trois ou quatre. Les étudiants ont pu alors faire eux-même la saisie (pour les corrections). Il y eu même des td pour apprendre ! La saisie de masse était faite par une personne spécialisée.
- Enfin, nous avons eu notre propre ordinateur. Il y eu l'IRIS de la CII.
- Suite au projet qui aurait consisté à avoir à l'IUT un centre de calcul ICL qui aurait aussi servi au département informatique de l'IUT, le département informatique a déménagé dans la partie de l'ex ENSM qui était celle où se trouvait le labo de RDM (la reudeumeu disaient les étudiants) (Résistance de matériaux) car me l'a rappelé Maurice, il y avait une porte de secours qui aurait pu être utilisée pour l'accès à du personnel extérieur à tout moment. Nous y sommes toujours.

- Pendant plusieurs années, j'ai fait des cours à l'aumonerie militaire, chez les soeurs de la sagesse, au restaurant Chanzy, à la Cité universitaire Chanzy. Il n'y avait pas assez de place dans les locaux de l'ENSM.

- Le département informatique a toujours eu des étudiants en CPST (Promotion Supérieure du Travail). Cours de 18h à 20 h et le samedi matin. Dans les années 70, nous avions aussi des enseignements le samedi matin en formation initiale.

- Le Centre Associé du CNAM de Nantes a été créé à l'IUT par Michel Cailler en 1986. Son secrétariat (Mme Bonnin) était 3 rue Ml Joffre. Puis il occupa les locaux de l'ex hôpital militaire (maintenant CREPS), puis un immeuble, puis ses locaux du Bvd Guy Mollet.
Je me souviens des cours que j'avais le samedi après-midi dans les locaux de la formation continue à la fac des Lettres...dans le cadre de l'Intec. Pendant quelques années, les enseignants du département informatique de l'IUT sont beaucoup intervenus au CNAM. Je me souviens des mémoires de probatoire. Et de quelques mémoires d'ingénieurs.

- Le département a eu une "Année Spéciale", appelée ensuite "APPC" (Année Post Premier Cycle). Nous y avons reçu pas mal d'étudiants venant du Deug biologie. Nous avons même eu une docteur en biologie comme étudiante. J'ai beaucoup apprécié les premières promotions. Je demandais aux étudiants de faire les cours à ma place. Je leur fournissais mon matériel (notes, transparents). J'étais à leur disposition pour la préparation. J'étais aussi leur meilleur étudiant. Je posais pas mal de questions. Ainsi j'étais sûr qu'au moins chaque étudiant connaîtrait un morceau du cours. Il m'est arrivé de suivre un exposé, lors de la conférence Génie logiciel de Toulouse, fait par une étudiante qui était sortie de l'IUT il y avait 2 mois. J'ai eu droit aux félicitations de son employeur. C'était il y a bien longtemps ...
J'ai pu créer de nouveaux enseignements en APPC car j'étais le seul à intervenir dans ma matière. Ainsi j'ai introduit l'enseignement des méthodes formelles Z, puis B, les algèbres de processus. Ce qui a été ensuite enseignés à toute la promotion et ... dans d'autres établissements nantais de Bac + 2.

- Il y eu l'époque où les IUT pouvaient profiter d'Erasmus. Les textes maintenant nous mettent en position défavorable. J'ai beaucoup apprécié de faire des cours à des collègues et étudiants venant de plusieurs pays ... et aussi d'aller suivre des cours de collègues en Grande-Bretagne, au Portugal, en Grèce. Joseph Barsics (Seraing, Belgique) était l'animateur du groupe.
Je me souviens du cours sur Niam et Z fait à Nantes, et des étudiants belges qui avaient achetés des fûts de bière car ils trouvaient que les bars à Nantes fermaient trop tôt. Les Espagnols, eux, semblaient ne pas se coucher. Le groupe des Anglais n'était en fait composé que ... d'un seul Anglais, le prof, les autres étaient des étudiants français, espagnols, etc. étudiants au Royaume-Uni . Il y a eu aussi des projets européens liés à l'enseignement (co-financés par la Région des Pays de la Loire) comme celui que j'ai mené sur l'enseignement de la mesure du logiciel.

- Il y eu l'époque (terminé il y a trois ou quatre ans) où mes étudiants allaient faire des tp d'automatisme au labo d'automatique.

- Un jour deux collègues britanniques (University of Teesside à Middlesbrough, Middlesbrough a gardé son pont suspendu, alors que Nantes l'a perdu) sont venus nous visiter. Ils étaient francophiles et l'un était francophone. Dans leur département informatique, le corps enseignant avait décidé d'utiliser Z comme lingua franca. Ils savaient que Z, qui avait été porté à Oxford chez T. Hoare par J.R. Abrial, était né en France. Ils pensaient qu'avec Z ils auraient la clé pour des relations fructueuses avec des collègues informaticiens français. Heureusement, ils sont passés par Nantes. Depuis, nous échangeons. Ils ont publié dans toutes les conférences sur Z puis sur B. Ils ont été membres de jury de thèse à Nantes, nous avons été membres de viva voce chez eux. Certains de nos étudiants ont poursuivi leurs études chez eux.

- Et j'allais oublier les livres publiés. C'est J.H. Jayez qui publia le premier : Compréhension automatique du langage naturel, le cas du groupe nominal en français, Paris, Masson, en 1985. C'était le travail de sa thèse. En ce qui me concerne, ils étaient le résultat de bien de versions de polycopiés. Il fut une époque où je pouvais y remercier nommément des étudiants. Le dernier livre a été publié ... en anglais. Nous n'avons plus assez de lecteurs en France pour maintenir une édition scientifique et technique. Dommage.

- Il y eu aussi les conférences que j'ai monté à Nantes. La première eut lieu à la Manu toute neuve. Il y en eu ensuite au CCO (Tour de Bretagne), au CCASS, au musée Dobrée, à l'IRIN. Le thème était le génie logiciel. Putting into practice methods and tools for information system design, tel était le titre de la série. J'ai eu le plaisir de faire venir à Nantes des personnalités comme Michaël Jackson, Jean-Raymond Abrial, et bien d'autres.

- Côté recherche, il y eu diverses tentatives. Il y eu le FILIN (Fédération des Laboratoires d'Informatique de Nantes) ... je ne sais plus si elle vécut. Avec Mike Griffiths, nommé prof à la fac, il y eu la création en 1996 de l'IRIN (Institut de Recherche en Informatique de Nantes, ECN, Univ de Nantes) - directeur Mike Griffiths puis Jean-François Nicaud - avec des enseignants/chercheurs de l'Iut, de la fac, de l'ECN, et la construction d'un bâtiment sur le campus de sciences. Ce bâtiment loge aussi le département informatique de la fac. Nous avons eu enfin un DEA en informatique.
- Puis, sous la direction de Frédéric Benhamou, il y a eu la création en 2004 du LINA (FRE-CNRS- Univ de Nantes -EMN) (Laboratoire d'Informatique de Nantes Atlantique), LINA qui est devenu cette année (2008) UMR (Unité Mixe de Recherche CNRS n° 6241. Son directeur est maintenant Pierre Cointe, prof à l'Ecole des Mines de Nantes.

- Les premiers professeurs d'université en informatique à Nantes ont été M. Brillouet, Michel Lucas (qui venait de Grenoble. Il a été prof à la fac puis à l'ECN), Mike Griffiths (qui était aussi passé par Grenoble) ...

- Les premier thèmes de recherche des enseignants en informatique du département informatique ont été le traitement automatique du langage naturel, les méthodes d'analyse.


- Les chefs du département informatique de l'IUT de Nantes :

- Michel Cailler, professeur des universités en physique du métal
- Le directeur de l'IUT (Charles Bouchy), directeur de l'IUT assurant l'interim
- Jean Erceau, professeur des universités en informatique
- Jacques-Henri Jayez, maître de conférences à l'époque. Il est devenu directeur de l'IUT, puis Président de l'université
- Henri Briand, professeur des universités en informatique
- Maurice Liscouët, maître de conférences en informatique
- Thierry Brugère, agrégé de maths
- Jean Grelier, agrégé de gestion
- Maurice Liscouët
- Jean Grelier, actuel chef de département

L'an dernier, l'IUT de Nantes a fêté ses 40 ans.

Le département a connu des deuils parmi ses enseignants. Carol Desjardin fils du chansonnier Maurice Horgues, Caroline, prof d'anglais, américaine qui chantait comme Joan Baez, Yves Simon (il était entré au département un an avant moi), Tahar Khammaci.

Les livres publiés par les enseignants du département informatique :

Jayez J.H., Compréhension automatique du langage naturel, le cas du groupe nominal en français, Paris, Masson, 1985.
J.H. Jayez, Liscouet, M, Gal, A, Levasseur, P, Jayez, JH; Walle J.M. :
Compréhension Automatique du Langage Naturel, Le cas de l'interrogation simple en Français, Masson 1986
André Vitalis, (est aujourd'hui professeur à Bordeaux) Informatique, pouvoir et libertés, Economica, 1988
Rolland Guihur (a quitté Nantes pour l'Université d'Angers), Procédures de tri, programmes en Basic et en Pascal, Masson, 1983
Jean-Paul Debenat (maintenant à la retraite. Enseignant d'anglais puis de techniques de communications, continue de publier :
J-C Pichon, J-P Debenat, Saint-Neron, e-dit, 2000
J-P Debenat, Sasquatch et le mystère des hommes sauvages, Le temps Présent, 2007
Avions et pilotes, entre histoire et légende (Album), 2007
de Jean-Paul Debenat (Auteur), Vincent Roussillat (Illustrations), Christian Ravel (Préface) , Edition du Mont
Christian Jacquemin, (aujourd'hui au CNRS, Limsi, Orsay) Logique et mathématiques pour l'informatique et l'IA, 109 exercices corrigés, Masson, 1994
Thierry Brugère, Alain Mollard, Mathématiques pour informaticiens, Ellipses, 2003
Didier Kueviakoe, Guide du DSI, Editions d'organisation, 2006
Pierre Jourde et Didier Kueviakoe, Système d'information de gestion, DCG8, Editions d'organisation, 2007
Nos livres sont listés ici

Ont enseigné au département informatique et actuellement sont en poste dans d'autres universités :

- Michel Augeraud (est prof à l'IUT de La Rochelle)
- Christian Jacquemin (est au Limsi)
- Denis Maurel (est prof à Tours)
- Michel Leclere (est à Montpellier)
- Tassadit Amghar (est à Angers)
- et pas mal d'ATER (Attachés d'Enseignement Supérieur et de Recherche) et moniteurs qui sont devenus maîtres de conférences (dont des anciens étudiants du département informatique, comme Pascal Poizat (qui est MdC à Evry, détaché à l'INRIA), Francky Trichet (MdC à Nantes)


A suivre :

- histoire de ce qui fut appelé sur les emplois du temps : "Méthodologie" , "Analyse", "ACSI" (Analyse et Conception de Systèmes d'information), "Spécification"
- histoire de l'enseignement de la programmation
- histoire des langages de programmation enseignés (Cobol, Fortran, Gap, Assembleur, Smalltalk, Prolog, C, C++, Ada, Java)
- les ordinateurs
- l'origine géographique des étudiants
- depuis quand il y a presque plus d'étudiantes en informatique (alors que nous en avons eu autant que d'étudiants)


Les ordinateurs :
- Quand je suis arrivé au 3 rue Ml Joffre, il y avait dans un couloir le système de programmation amovible d'une tabulatrice (ressemblait à un vieux central téléphonique)+
- l'IBM 360
- l'IRIS 6140
- le VAX
P.S. : Merci de me corriger si j'ai fait des erreurs ...
Il va le falloir consulter les archives, si elles existent

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