" Comment le savoir sans l'apprendre ? Alors qu'on ne le sait pas encore, même en apprenant tous les jours ? ...
Par " imprégnation " nous dit-on C'était l'idée de l'ancien régime où l'aristocrate " savait tout sans jamais avoir rien appris ". Voltaire s'en est assez moqué. " Imprégné " par des " imprégnés ", on n'a plus de la langue et des mots que des fantômes et des caricatures. [...]
L' " imprégnation " ne donne que des faux plis. C'est pour ne pas rester de simples " imprégnés " que les ouvriers faisaient, jadis, leur tour de France et leur " chef-d'oeuvre ". L' " imprégné ", à la fois naïf et arrogant, est un monsieur qui prend son faux plu pour la règles, ses sentiments pour des idées. [...]
Une génération d' " imprégnés " donnera nécessairement naissance à une génération de moins " imprégnés " qu'elle-même qui donnera naissance à son tour à des moins " imprégnés " encore. Et ainsi de suite. Et ainsi de suite. On en viendra à n'avoir plus de connaissance que des calques si pâles qu'elle aura disparu. Après avoir créé la physique de l'atome, on finira pas inventer l'eau chaude. Ce sera la fin de la civilisation. "
Alexandre Vialatte, chronique du 13 décembre 1970
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Il y a 1 heure
3 commentaires:
Ceci m'a rappelé la chronique du rien et du n'importe quoi... sur l'imprégnation de la ficelle du saucisson.
http://perinet.blogspirit.com/archive/2008/05/22/presque-rien.html
Nous y étions d’une grande compétence et nul ne nous fit jamais prendre du je ne sais quoi pour quelque chose. Quand on partageait le saucisson, celui qui avait la tranche transparente savait sans nul effort que c’était du presque rien si on voyait le soleil à travers par beau temps, du rien si c’était par temps de brume. Quant à celui qui n’avait que la ficelle il comprenait très bien que c’était du je-ne-sais-quoi; pas tout à fait du rien: il y a dans la ficelle une imprégnation de charcuterie, avec du sel, du salpêtre, ou de la cendre; l’âme du saucisson, essence immatérielle, qui n’est ni le rien, ni le presque rien, mais le je ne sais quoi. Celui qui la recevait en partage ne faisait jamais l’erreur grossière de la prendre pour du presque tout.
A Cauchet dans la Creuse, il à été décidé de faire la gréve (...) Il n'y eu pendant l'année ni un mariage, ni un décès, ni une naissance. Et nul ne saurait dire jusqu'à quand cela durera. Tel que je connais les limousins, ça peut durer comme ça un siècle... chronique 663 . 25 janvier 66
A noter que dans la même chronique, Vialatte laisse une belle faute (enfin pour lui, pour moi ce serait juste une faute de plus) Accord du pronominal, bof !
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