https://123dok.net/article/quelques-anecdotes-le-centre-de-calcul-coelacanthe.zgwk57l6
https://hal.science/hal-01126051
LE CENTRE DE CALCUL COELACANTHE
1963-1970
CAE 133, Haliotis, Périscope de visée astrale, situation tactique et autres témoignages.
Chronique rédigée par Claude Kaiser
@Claude Kaiser 2011
Avant-propos
Les événements qui font l’objet de cette chronique scientifique se sont déroulés de 1963 à 1970 dans le 15e arrondissement de Paris, dans des locaux situés 16 rue Émeriau et 10 rue Sextius Michel.
Nous avions été chargés de la programmation du premier système informatique temps réel embarqué à bord de navires sous-marins français. Le calculateur, alors tout récent, avait à peine le dixième de la puissance et de la mémoire dont on dispose aujourd’hui sur une carte à puce comme celle qu’on peut trouver dans certains téléphones portables, mais avait un encombrement et une consommation comparables à ceux d’un grand centre de calcul. C’était une époque où l’on était loin, très loin, de l’informatique telle qu’on l’a vécue en 2010, après 50 ans d’une évolution fantastique et unique dans l’histoire des sciences et des technologies.
Le lecteur de cette chronique devra faire un gros effort d’imagination, comparable à celui qu’on doit faire pour comprendre le travail d’un artisan ou d’un paysan du 18e siècle, avant l’apparition de l’électricité et de la mécanisation.
Pour aider le lecteur à faire ce saut en arrière dans le temps, quelques éléments de comparaison avec 2010 sont donnés en annexe.
Résumé
De 1963 à 1970, le STCAN conçoit et réalise avec des calculateurs embarqués à bord du premier sous-marin nucléaire français « Le Redoutable », deux nouvelles aides à la navigation, pour la première fois assistées par l’informatique. La première vise à recaler la centrale de navigation par inertie en faisant un point par relevé astral à partir d’un périscope de visée astrale (PVA). La seconde présente au commandement une situation tactique calculée à partir d’un ensemble de données provenant des appareils de détection sous-marine (microphones, sonars), électromagnétique (radar) ou visuelle (périscope habituel) et visualisée sur une console graphique. La programmation est réalisée au Centre de Calcul Coelacanthe, majoritairement par des scientifiques du contingent, encadrés par quelques jeunes ingénieurs du corps du Génie Maritime, quelques Ingénieurs de Direction de Travaux et par le futur commandant du Redoutable.
Nous présentons les acteurs, les applications réalisées, les calculateurs disponibles à cette époque, l’architecture matérielle qu’ils ont permis de composer, leur programmation compliquée, l’architecture logicielle spécifique et le moniteur temps réel original mis en place, la conduite de la programmation et le déroulement des essais, à Paris et dans les Arsenaux. Nous complétons par une réflexion sur les conditions enthousiastes dans lesquelles ce travail a été effectué, par une évaluation critique, scientifique et technique, par un retour d’expérience des utilisateurs, par un aperçu de la refonte faite 15 ans plus tard et par le riche bilan humain constaté historiquement. Quelques anecdotes terminent ces souvenirs d’une époque. Les annexes complètent la description technique et donnent un aperçu de carrières d’anciens du Centre de Calcul Coelacanthe.
Le site http://cedric.cnam.fr/~claude/HALIOTIS/ est consacré au Centre de calcul Coelacanthe et contient cette chronique accompagnée de quelques documents, de photos, et de la liste des acteurs.


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