« C’est en terre gallique que Strabon, le géographe contemporain d’Auguste, découvre un Dionysos insolite qui avait retenu l’attention du philosophe et de l’éthnographe Posidonius d’Apamée. (…)
« Posidonius affirme qu’il y a dans l’Océan une petite île qu’il situe sur l’embouchure de la Loire, et pas tout à fait en haute mer ; qu’elle est habitée par les femmes des « Namnètes », femmes possédées de Dionysos et vouées à apaiser ce dieu par des rites et toutes sortes de cérémonies sacrées. Aucun mâle ne peut mettre le pied sur l’île. En revanche, les femmes elles-mêmes qui sont toutes des épouses traversent l’eau pour s’unir à leurs maris et s’en retournent ensuite. La coutume veut qu’un fois l’an elles enlèvent le toit du sanctuaire et en remettent un autre le même jour, avant le coucher du soleil, chacun y apportant sa charge de matériel. Celle dont le fardeau tombe à terre est déchiquetée par les autres qui promènent ses membres autour du sanctuaire en criant l’évohé. Elles ne s’arrêtent pas avant que leur délire (luttè) ne prenne fin. Or il arrive toujours que l’une ou l’autre tombe et doive subir un pareil sort. »
Ce Dionysos insolite, trop hellénique pour être baptisé « celtique », laisse les géographes aussi embarrassés que les historiens. Que penser de « Namnètes », dont le nom vivrait encore dans celui de la ville de Nantes ? S’agit-il de l’île de Batz ou de l’île Dumet, dans l’estuaire de la Vilaine, à dix kilomètres en mer, ou encore, malgré la distance, de Belle-Isle-en-mer ? (…) » Marcel Detienne, Dionysos à ciel ouvert, Textes du XXe siècle, Hachette, 1996, ISBN : 2-01-011954-1, pages 67-69
vendredi 28 février 2025
Les Namnètes et l'île Dumet, par Strabon
Après avoir parlé de l'existence, parlons de l'essence ! Propos pour informaticien
Après avoir parlé de l'existence, parlons de l'essence !
Nous sommes dans une ville moyenne qui dispose d'un parc de véhicules à moteurs et un point de distribution de carburants. Plusieurs pompes accompagnées de volu-compteurs permettent un approvisionnement en essence, gasoil, GPL. Les volu-compteurs sont reliés à un périphérique écrivant sur une bande magnétique. Une imprimante permet d'éditer le contenu de la bande magnétique. Un clavier permet de saisir des données.
L'achat de ce système a été fait sans que le service informatique central soit consulté. Or cela fait plusieurs années que ce dernier a abandonné les lecteurs de bandes.
Il a été demandé au service informatique de concevoir une application dite "de gestion des carburants". Nous avons pris connaissance de cette application alors qu'elle était prête à être mise en service. Nous avons demandé au responsable du service informatique de nous faire visiter le point de distribution.
Nous allons présenter différents scénarios qu'il nous a été donné d'observer.
Un chauffeur vient faire le plein de super. Il introduit un badge dans un lecteur. Puis en utilisant un clavier ressemblant à celui d'une calculatrice, il saisit la valeur de l'index du compteur kilométrique de sa voiture.
Nous apprenons que les chauffeurs doivent systématiquement faire le plein.
Un autre chauffeur vient avec un camion qui transporte un lot de jerricans. Il se rend auprès du responsable du dépôt et lui donne un bon signé d'un chef de service pour un retrait de carburant. En contre-partie, le responsable prête au chauffeur un badge dit "badge de service". Le chauffeur remplit chacun des jerricans. Bien sûr, il ne saisit pas la valeur de l'index du compteur kilométrique de son camion, puis retourne le badge en indiquant la quantité de carburant retirée. Le responsable du dépôt, range le badge et saisit les informations.
Intervient alors le responsable du service informatique "Cela sera refusé par le logiciel. En effet, nous avons programmé qu'un véhicule ne pouvait faire une prise de carburant d'un volume supérieur à celui du réservoir du véhicule plus le volume d'un jerrican de secours."
Or que venait de faire ce chauffeur ? Il venait de remplir des jerricans destinés aux jardins publics. Le carburant servirait à faire fonctionner les tondeuses à gazon...et non à faire fonctionner le camion qui transportait ces jerricans. Les tondeuses à gazon ne sont pas pourvues de compteurs kilométriques et leur activité n'est pas mesurée en kilomètres parcourus contrairement à ce que l'on fait pour les voitures.
Du fait de l'absence de critère commode rattachant la prise de carburant à l'activité, un contrôle humain avait été mis en place : le système de la fiche signée par le responsable du service. De plus, les badges qui n'étaient pas affectés à un véhicule étaient détenus par le responsable du dépôt de carburants.
Revenons à notre chauffeur.
De retour à son camion, il sort de sa poche un badge et suit la même procédure que le chauffeur de la voiture.
Arrive maintenant un camion du service de ramassage des ordures ménagères. Le responsable du service informatique me prévient : l'activité de ces véhicules est mesurée en termes d'heures. Ces véhicules possèdent un compteur horaire d'activité. En effet, comme les véhicules servant à dessiner des bandes blanches sur les chaussées ou les parkings, ces véhicules ont leur consommation de carburants plus liée à leur durée de fonctionnement qu'au kilométrage qu'ils parcourent. Au lieu de saisir l'index du compteur kilométrique du camion, le chauffeur doit saisir l'index du compteur horaire.
J'apprends qu'un nombre non négligeable de chauffeurs ne saisissent pas l'index du bon compteur. En conséquence, le logiciel peut trouver des activités à durée négative ou encore à kilométrage négatif (cas où lors de prises successives, le chauffeur change de compteur), peut trouver des durées incompatibles avec le carburant consommé.
D'après le chef du service informatique, certains chauffeurs font cela pour éviter que l'on puisse calculer des ratios significatifs de leur activité.
Question ? comment faire pour éviter que les chauffeurs puissent se tromper i.e. lire l'index kilométrique alors qu'ils devaient lire l'index horaire ?
Rédigé quand je faisais des vacations pour le Centre de Formation des Personnels Communaux.
Je préparais des études de cas pour l'école des cadres. Et allais séjourner dans des services en France.
J'ai aussi fait une étude sur les premières bases de données. Et j'ai appris qu'à Nice, sous Médecin, il y avait des postes d'inspecteurs des platanes. Bé oui ! ils allaient décoller les affiches de l'opposition !
Citations à l'usage du génie du logiciel
Age
« Pourquoi les annonces des journaux indiquent l’âge des morts, par exemple, et jamais celui des nouveau-nés ? » Bertrand Poirot-Delpech, Diagonales, Gallimard, 1995
Avoir (verbe)
Occupation allemande.
« On disait toujours : on les aura. Eh bien ! on les a. » Tristan Bernard, en 1942 cité par M. Chrestien in Esprit, es-tu là ?, Gallimard, 1957
Changement d’état
« Nous autres communistes, nous avons une position claire, nous n’avons jamais changé, nous ne changerons jamais : nous sommes pour le changement ! » Georges Marchais, 1980
Communication Homme-Machine
« Je vais vous présenter un film à la gloire d’un politicien. Si, après la projection, vous pensez vouloir voter pour lui, vous levez la main. » Dans mon film, je montrais un homme qui jouait avec un très beau chien. A côté de lui, il y avait sa femme ou peut-être son amie. Il caressait son chien et le commentaire disait que cet homme haïssait la guerre car il avait été grièvement blessé, qu’il désirait la paix, que le pays était en danger, bref qu’il était le seul à pouvoir unifier et protéger la nation…A la fin du spot, toutes les mains se sont levées. Je leur ai dit : « Gardez vos mains levées, je vous présente votre élu, Adolf Hitler. » Jacques Séguéla, Ne dites pas à ma mère…, Flammarion, 1979
Composition (Relation de)
« La présence d’un stérilet dans l’utérus permet d’affirmer qu’il s’agissait d’une femme. » Le Républicain lorrain, 18 mai 1983
Contrainte
« Nous demandons qu’en aucun cas le nombre des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture ne puisse dépasser un jour le nombre des paysans américains. » Projet de loi déposé aux USA par Robert Griffin, député du Michigan, 1964
Courtes (Phrases)
« Proust explique beaucoup pour mon goût : 300 pages pour nous faire comprendre que Tutur encule Tatave, c’est trop. » Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Milton Hindus, Cahiers de l’Herne
« La vie est trop courte. Proust est trop long. » Paul Valéry, Variété, Gallimard
Date
« Cette année, les fêtes du 4 septembre coïncident exactement avec la date du 4 septembre qui en est la date exacte puisque le 4 septembre est un dimanche. » Le Provençal, 2 septembre 1995
Etre
« Bleu. Qui est une couleur voisine du rouge, mais pas très… » Pierre Desproges, Dictionnaire superflu…, Le Seuil, 1985
Fatalité (Propriété de)
« Après dimanche, c’est lundi. Fatalement. » Libération, 31 janvier 1995
Gestion de version
« Cherche vélo neuf, même usagé. » La Publication libre de Daufont, 31 août 1947
Inconnu
« Il y a plus inconnu que le soldat : sa femme ! » Banderole déployée sous l’Arc de Triomphe par des militantes féministes, 26 août 1970
Interprétation
« Celui qui peut attribuer un chiffre à un texte est un con. » Slogan Mai 68, Sorbonne
Invariant
« Le nombre de voyageurs descendus dans une gare ne peut être supérieur au nombre de voyageurs existant dans le train au départ de la gare précédente. » Circulaire SNCF, 1952
« Les seins doivent être de grosseur moyenne et plantés de façon que l’intervalle qui les sépare corresponde exactement à l’espace qu’occuperait un troisième sein de même dimension. » Comtesse de Gence, Le Cabinet de toilette d’une honnête femme, 1908
« En 1989, sur 52 évadés, on en a repris 53. » Pierre Arpaillange, Ministre de la justice, à l’Assemblée nationale, avril 1990
Limite
« Les quarts d’heure ne durent que 5, 7 et 10 minutes au maximum. » Le Provençal, 20 août 1960
Mois
« L’administration aura désormais deux mois pour répondre au courrier des usagers : les fonctionnaires ont choisi juin et novembre ! » Laurent Ruquier, Le Mois par moi, débloque notes II, Michel Laffon, 1997
Propriété
« J’eus des ennuis lors de ma première demande de visa pour entrer aux USA quand je me décrivis de couleur rose. On me dit sévèrement que j’étais blanc. » Peter Ustinov, Chez moi, Stock, 1978
Relation
« Ce qui est difficile, ce n’est pas d’être grand-père, c’est d’être marié à une grand-mère. » Groucho Marx
Résurrection
« En observant un phénomène céleste, une jeune femme, Mme Renou, a perdu la vie : provisoirement, espère-t-on. » France-Soir, 26 février 1957
Suissesses
« Suissesses ; je suis épouvanté par la quantité de « s » absorbés par ce simple mot : six « s » pour dix lettres ! » Alphonse Allais
Sujet, verbe complément
« Conversation avec Modiano :
-Comment allez-vous ?
–Je, oui, je…
-Vous travaillez ?
– Oui, je, je…
- Ce livre, ça marche ?
–Je, je, oui…
Au bout d’un quart d’heure, il pronoce des verbes. Au bout d’une demi-heure, des compléments. Ainsi, sans doute, devient-on écrivain. » Mathieu Galey, Journal, Grasset
Texte court
« Les Dix Commandements de Dieu s’énoncent en 68 mots, la déclaration d’Indépendance américaine tient sur un feuillet, mais pour formuler l’ordonnance de la Communauté européenne sur les importations de caramels, il n’a pas fallu moins de 25 911 mots. » Revue protestante Idea, cité par A. Dag Naud et O . Dauztat, in Dictionnaire inattendu des citations, Hachette, 1983
Tout et parties
« A l’examen, il apparut que l’on se trouvait en présence de trois tibias et des débris d’un crâne humain, relativement ancien … Il faut alors établir qu’ils n’appartenaient pas tous à la même personne et provenaient par conséquent de cadavres différents. » Le Bien public, 14 février 1951
mardi 25 février 2025
"Qu'es dau brave trabalh !" (C'est du beau travail ! = Quel gâchis !)
Il me semblait avoir mis sur un blog cet extrait de l'excellent " Notre occitan " de Jean-Pierre Reydy, p. 90. Je ne le retrouve pas. Je l'avais "avec doute" mis sur mon blog de la plateforme " hautetfort", blog qui a disparu.
Quand j'ai créé un blog sur Hautetfort, je devais avoir lu " Hautefort " ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Hautefort et comme j'avais lu Henry Miller : https://lefenetrou.blogspot.com/2025/01/henry-miller-et-la-dordogne.html
je ne me suis pas inquiété !
Tiens ! il semble que la plateforme existe toujours : https://www.hautetfort.com/
"Qu'es dau brave trabalh !" (C'est du beau travail ! = Quel gâchis !)
Dans le domaine stylistique, on remarque la fréquence des tournures ironiques sur le modèle ou l'intonation de celles qui ont été citées précédemment
: " Mai plan ! " "Eu ne vai gaire redde ! " " Qu'es dau brave trabalh ! "Tu ses propre ! " " Tu ses bien malinat ! "( "Tu es bien culotté ! ou attifé ! ". Celle façon de faire semblant de dire le contraire de ce qu'on pense, sur un ton qui contredit le contenu de la phrase, est un procédé très courant utilisé pour montrer sa désapprobation ou sa réprobation. De nombreux étrangers, qui ignorent cette manière de s'exprimer un peu tordue et chargée d'affectivité, la trouvent excessivement déroutante. Évidemment, le ton de la phrase acquiert une importance primordiale, car c'est lui qui donne le sens.
On peut se demander si le recours quasi systématique à l’ironie pour exprimer une opinion négative n'est pas plus qu'un manière de parler et s'il ne traduit pas un état d'esprit et un comportement. On était volontiers narquois ou goguenard à la campagne. La crédulité n'était pas un défaut très répandu. Il faut dire que nos ancêtres paysans avaient, par le passé, appris à leurs dépens qu'il valait mieux se montrer circonspects.
L'emploi immodéré de l'adjectif indéfini quauque (quauqua, qauques, quauquas), là où le français emploierait un article défini (un, une, des), introduit une approximation et marque ainsi une volonté de distanciation du locuteur. Cette observation rejoint donc les remarques précédentes.
Cependant l'utilisation fréquente de l'antiphrase n'est pas toujours le signe d'un caractère méfiant ou retors, mais simplement d'un désir de rendre le discours amusant et plus intéressant. Comme notre cuisine, nos paysages et nos routes, notre façon de nous exprimer ignore la platitude. Ainsi, un bûcheron ou un scieur diront qu'un arbre est "droit comme mon coude quand je me mouche (drech coma mon cobde quand me moche !) : La créativité de nos ancêtres dans le traitement ludique du langage était peut-être naguère une manière de compenser l'indigence de leur vie intellectuelle et artistique.
Voici, dans un extrait de dialogue, un exemple d'euphémisme, assez comparable à l'understatement britannique :
"An-t'ils 'chabat de vendenhär ? " "Ont-ils fini les vendanges ? "
" Oc-es, mai qu'era prësque bräve ! " "Oui, et la récolte était presque belle ! " On veut dire tout simplement qu'elle était excellente !
ou encore: " 'La juega prësque biën ! " "Qu'est-ce qu'elle est bonne musicienne ! "
" Qu'es prësque bön ! " "C'est délicieux !" "
Jean-Pierre Reydy, Notre occitan, Institut d'estudis occitans dau Lemosin, ISBN 978-2-9523897-3-0
"
Jean-Pierre REYDY est né en 1947 près de Nontron (Dordogne), à la limite du « parler en è » (zone où le a long du dialecte limousin est prononcé è). L’occitan était la langue des quatre familles de métayers qui travaillaient, mangeaient, buvaient ensemble, quand les malheurs vinrent précipiter la fin de leur mode de vie.
Ses études au collège de Nontron, à l’Ecole normale d’instituteurs d’Angoulême, puis à Poitiers et à Paris le menèrent au CAPES et à l’agrégation d’anglais (1971) ainsi qu’à une licence de russe. Il enseigna longtemps l’anglais au lycée de Châtellerault, puis au lycée du Futuroscope, et acheva en 2007 sa carrière à l’université de Poitiers. Spécialiste de l’enseignement des langues et de l’anglais scientifique, américaniste, il rédigea en 1996 un cours d’anglais pour adultes du CNED. Encouragé par le linguiste et écrivain limousin Yves LAVALADE, il commença en 2004 à utiliser ses connaissances pour décrire sa langue maternelle, l’occitan de son village, qu’il n’avait jamais cessé de parler (Notre occitan – 2006). La nouvelle Les mains du bourreau parut en 2007 dans Lo Bornat. Le Chemin de la Fontaine puis Vilajalet (2007) suivirent, dans le but, selon son expression, de "faire renaître la "langue" de nos aînés devenu langue moderne". Jean-Pierre REYDY s'est retiré dans sa maison de famille, commune de Javerlhac (Dordogne). "
Pas loin de là il y a Hautefaille. C'est la zone du "croissant linguistique"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Croissant_(linguistique)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Hautefaye
C'était sous le règne de Louis Philippe 1
Avez-vous lu Alain Corbin
Alain Corbin, Le Village des « cannibales », Paris, Flammarion, coll. « Champs / Histoire » (no 333), , 204 p. (ISBN 2-08-081321-8).
et Jean Teulé ?
Jean Teulé, Mangez-le si vous voulez, Paris, Julliard, , 129 p. (ISBN 978-2-260-01772-1).
dimanche 23 février 2025
Visitez l'abbaye de Saint-Gildas-les-Bois, ne pas confondre avec l'abbatiale de Pierre Abélard à Saint-Gildas-de-Rhuys
Ce n'est ni celle de Saint-Gildas-de-Rhuys de mon Pierre Abélard, le philosophe du Pallet
https://www.wikiwand.com/fr/articles/Abbaye_Saint-Gildas_de_Rhuys
" L'abbatiat d'Abélard (1125-1133)
Peu après l'an 1100, sous le règne de Conan III de Bretagne, l'abbaye semble manquer de moyens. Les moines cherchent alors un abbé puissant et reconnu capable de les aider.
Ils font appel en 1125 à Pierre Abélard, réputé dans certains milieux, notamment en tant que fondateur de la scolastique, mais également détesté par d'autres pour certaines de ses remises en cause de dogmes établis. Il ne réussira pas à relever l'Abbaye. Abélard explique dans un courrier (en latin) qu'il n'est pas volontairement venu en Bretagne, mais pour fuir les conflits qu'il connaissait dans ses fonctions précédentes. Il y décrit les moines qu'il doit diriger comme pauvres et victimes d'un seigneur voisin tyrannique, mais également comme très indisciplinés. Il s'inquiète et s'indigne en particulier de leur mode de vie peu en rapport avec leur fonction monastique : ces moines, selon Abélard, passaient plus de temps à la chasse et à des activités matérielles qu'à la prière et à l'élévation de l'esprit :
« Les portes de l’abbaye n’étaient ornées que de pieds de biche, d’ours, de sanglier, trophées sanglants de leur chasse. Les moines ne se réveillaient qu'au son du cor et des chiens de meute aboyant. Ils étaient cruels et sans frein dans leur licence, »
Abélard évoque chez ces moines « des
habitudes de vie notoirement rebelles à tout frein […] Les moines
m'obsédaient pour leurs besoins journaliers, car la communauté ne
possédait rien que je pusse distribuer, et chacun prenait sur son propre
patrimoine pour se soutenir lui et sa concubine, et ses fils et ses
filles. Non contents de me tourmenter, ils volaient et emportaient tout
ce qu’ils pouvaient prendre, pour me créer des embarras, et me forcer,
soit à relâcher les règles de la discipline, soit à me retirer. Toute la
horde de la contrée étant également sans lois ni frein, il n’était
personne dont je puisse réclamer l'aide »
Pierre Abélard, sous la pression des moines mêmes qui selon lui
n'acceptaient pas la discipline monastique, craignant pour sa vie, il
doit finalement s'enfuir (en 1133). Il reste de son souvenir le nom d'une petite rue à Saint-Gildas. "
Ni celle d'Adélard Guézennec, Père abbé de l'abbaye de St Gildas de la Quenelle !
C'est celle qui a vit naître à la Gendarmerie de St-Gildas-les-Bois ma chère et tendre. Dans des conditions que de nos jours on dirait scandaleuses !
https://en.wikipedia.org/wiki/Saint-Gildas-des-Bois
Date : 22/11/1993
Immeuble inscrit MH
Date : 02/07/2003
ARCHITECTURE ET ART
Description architecturale
Plan: Construite selon un plan en croix latine et orienté, l'abbatiale est formée d'une nef à trois vaisseaux et à six travées, d'un transept saillant et d'un chevet polygonal.
Epoque et styles
XVIIIème
XVIIème
XIIème
XIXème
Principales étapes de construction
Travaux de 1060 à 1100.
Dès 1080, l'Abbatiale devient le lieu de culte de Moines Cisterciens.
Le monastère perdurera jusqu'en 1790, les derniers moines périront noyés dans la Loire.
Après la révolution, l'église abbatiale deviendra une simple paroisse.
Histoire et dates importantes
Au milieu du XVII ème, le jubé a été offert par Anne d'Autriche au
moment de la naissance de Louis XIV en remerciement d'une prière à
Sainte Anne pour la naissance d'un garçon. Un autre jubé aurait été été
offert au même moment à Sainte Anne d'Auray.
Le jubé a été déplacé
en 1880 lors de travaux de réaménagement et se trouve aujourd'hui à
l'entrée de la nef. Les stèles des moines ont également été déplacées à
ce moment là pour être positionnées dans le chœur.
En 1944, un
convoi de carburant allemand stationne dans la communauté religieuse,
est signalé aux alliés qui interviennent trop tard, le convoi est
reparti mais trois bombes tombent sur le chœur de l'abbatiale, la poste
(même endroit qu'aujourd'hui) et le haut du bourg, derrière la statue de
Jeanne d'Arc.
Les dégâts dans l'Abbatiale sont importants, le
clocher prend feu et finit par tomber dans le chœur avec sa charpente et
les cloches. Les boiseries coté droit du chœur seront détruites et
reconstruites à l'identique par la suite dans les années 60. Les vitraux
d'origines ont tous été détruits par le bombardements et le feu qui en a
résulté.
En 2010, en présence du Président du Sénat Monsieur Gérard LARCHER et
du Sénateur Maire de Saint Gildas, Monsieur André TRILLARD, les nouveaux
vitraux, œuvre de l'artiste Pascal CONVERT, sont inaugurés.
Eléments remarquables
Stalles
Choeur
Vitraux
Jubé, iconostase
Etat de conservation
Entretien nécessaire
Bibliographie
Base mérimée: PA00108797
Petit dictionnaire à l'usage du lecteur novice d'Abélard / A Little Dictionary for the Novice Reader of Abelard
Maintenant notre dictionnaire est à votre disposition. Vous pouvez l'imprimer, le lire.
ici :
https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2025/02/23/petit-dictionnaire-a-lusage-du-lecteur-novice-dabelard-henri-habrias/Vous pouvez aussi acheter (je ne reçois pas un kopeck)
https://pur-editions.fr/product/16/pierre-abelard
Pierre Abélard, Colloque international de Nantes JOLIVET JEAN (aut.)
Théologien, logicien, dialecticien, musicologue, Abélard reste un grand savant dont l'œuvre mérite d'être étudiée et enseignée. Neuf cents ans après sa mort, sa pensée, ses travaux, les polémiques savantes qu'il a nourries avec les grandes voix de son temps continuent de fasciner les chercheurs et les érudits. Le présent livre marque sur plusieurs points une étape nouvelle dans la connaissance de cette haute figure.
L'éditeur écrit des bêtises. Nous sommes ce qu'en informatique (au moins), on appelle des "éditeurs". En philo, on dit "sous la direction". Et Jean Jolivet et moi-même nous sommes les éditeurs ou les "directeurs" !
En allant à Saint-Gildas-de-Rhuys à l'abbaye de Pierre Abélard, passez par celle de Saint-Gildas-les-Bois, et par La Roche-Bernard. A la crêperie La Sarrasine, mangez une galette aux noix de Saint-Jacques, une crêpe miel citron, buvez du cidre. Et achetez pour un euro le petit livre "Les Bihans, des origines à nos jours" d'où nous avons extrait cette page. Les bihans, ce sont "les petits".
Rappel : à Nantes et à La Roche-Bernard, une crêpe c'est au blé, une galette c'est au sarrasin ! on n'est pas dans le Finistère mais dans le Morbihan.
samedi 22 février 2025
Le dernier livre de Gilles Armange, Trois temps pour une valse
Le monde vacille, il est grand temps de s'évader, quoi de mieux qu'un bon bouquin ?
Le cru 2025 vient de sortir, évasion garantie : « Trois temps pour une valse », une histoire de fou, ça tombe bien !
Pour lire confortablement, cliquez sur l'image.
En vente sur Iggybook : https://gilles-armange.iggybook.com/fr/ et un peu partout : 4,99 €
Et il y en a eu d'autres ! on a dû vous en parler ici ou ailleurs
Gilles Armange que j'ai connu à la librairie Beaufreton (1), passage Pommeraye, a créé la Librairie Informatique, partie de la Librairie Médicale et Scientifique de Nantes, en face du CHU. Une librairie que j'ai beaucoup fréquentée.
Et ce qui était extra c'est que Gilles nous prêtait des livres. S'ils ne nous plaisaient pas, on les lui rendait. S'ils nous plaisaient, on faisait un bon de commande...
C'était économique, pas de gâchis. Mais un jour, il a fallu passer des marchés. Et voila...
Et nous n'avons plus de Librairie Informatique. Elle était la meilleure du monde. Lors des colloques internationaux, des universitaires de France et d'ailleurs faisaient leurs provisions. On y avait tous les LNCS ! par exemple.
https://en.wikipedia.org/wiki/Lecture_Notes_in_Computer_Science
Et j'y ai même acheté, L'art de chier dans les bois. Il m'a servi dans mon petit bois de ma combe à Jumilhac !
Pas sûr que ce soit celui-ci ! d'ailleurs le titre n'est pas le même. Ou ma mémoire ...
Et la Librairie Vent d'Ouest (j'y trouvais tout Abélard) a fermé.
Cependant, Nantes a encore des librairies en centre ville, Durance, Coiffard, et quelques autres petites. Ce n'est pas le cas de villes plus grandes. J'ai pendant longtemps toujours visité les librairies quand je visitais une ville. Et à Toulouse j'ai vu les disparitions ! Mais la librairie occitane est toujours là près du Capitole.
Aujourd'hui, plus de place à la maison. Alors on utilise les BM. Mais parfois on ne trouve pas ce que l'on cherche.
(1) Je lis cette histoire que je me permets de reproduire ici (tout disparaît sur la Toile, souvent le meilleur !) Merci nos journaux régionaux, pardon, la PQR (rien à voir avec le livre ci-dessus, lisez plutôt les propos torcheculatifs de François Rabelais).
Suite à la publication de cette photographie, Christophe Bouhier, lecteur d'Ancenis nous a fait parvenir ce témoignage.
« Mon père était en relation avec M. Le Pautremat, le directeur ; c’est lui qui est tout à gauche sur la photo. Nous nous étions connus à un pèlerinage, le 8 décembre 1968, à Kérézinen ; son épouse était très malade. Elle partit peu après. Quelques années après, il épousa la fille Beaufreton, professeur de lettres ( Ses deux sœurs, on les appelait Kita et Carena, sans doute pour Christine et Catherine, ce sont elles les deux dames au milieu sur la photo. Elles s’occupaient de la papeterie, « Plein Ciel », il m’en reste encore quelques cahiers. C’était une famille avec des valeurs, genre patrons chrétiens, exigeants mais généreux. Je leur dois mon premier salaire, je leur en suis très reconnaissant, j’ai toujours mes bulletins de paye, au smic horaire, mais c’était formidable. C’étaient des jobs d’été très recherchés. La librairie était sur six niveaux : le matin de bonne heure, les livreurs bloquaient la petite rue en pente du Puits d’Argent, et il faillait vite décharger les lourds colis qui encombraient rapidement l’entrepôt. Le reste de la journée se passait à vérifier les commandes reçues. Ensuite ceux-ci partaient dans les étages par un monte-charge.
« Nous avions vingt ans »
Au niveau suivant, les bureaux et la compta avec M. Hastings, au-dessus l’étage correspondant au niveau supérieur du passage Pommeraye, avec l’entrée clients, les beaux livres. Plus loin les classiques, la papeterie, et à chaque bout deux escaliers en fer et en colimaçon, l’un pour redescendre et l’autre pour monter au niveau des livres scolaires et l’atelier de reprise et réparation des livres anciens, avec la colle faite maison ! C’était plus rigolo que l’austère garage du bas, avec les jeunes filles, même si M. Le Pautremat ne voyait pas ces flirts d’un bon œil…Nous avions vingt ans ! Tout là-haut la mezzanine, et sa chaleur suffocante sous le toit, avec la réserve. Un interphone qui grésillait plus qu’il ne fonctionnait…censé éviter de trop monter et descendre.
Quelques anecdotes. Face à l’entrepôt, il y avait des garages ; l’un d’eux était occupé par le célèbre pâtissier Touz de la rue Crébillon ; il fallait parfois aider Madame, la Touzine, à manœuvrer, et la fille, la Touzette venait discuter avec les garçons en apportant quelques douceurs. L’été 76, celui de la sécheresse, se termina par un épouvantable orage : la rue du Puits d’Argent transformée en torrent...En bas, à l’angle de la rue de la Fosse, il y avait une Perception ou Trésorerie. Nous voyons arriver affolée une femme qui faisait le ménage à la trésorerie., il pouvait être 18h. Le toit avait cédé, et tout le haut était inondé, les papiers baignaient dans 20 cm, il n’y avait pas d’ordinateurs à l’époque. On appelle les pompiers, oui, si vous croyez qu’on a que vous, on est débordé… Mais c’est la Trésorerie … On arrive ! Le monte-charge servait à tout ; l’un de nous fit le pari de monter dedans…Il se mit en position fœtale. Malheureusement, à l’arrivée, à l’accouchement, par une rare déveine, ce fut Mr Le Pautremat lui-même qui ouvrit ! Je crois que le pauvre fut viré… Une autre fois, ding, voilà le monte-charge qui arrive ; j’ouvre : dedans, reposait majestueusement la caisse ! On avait dû se tromper d’étage n’y avait qu’à se servir. Mais l’époque était encore à l’honnêteté.
Écrivez-nous à « En quête d’histoires », 15, rue Deshoulières 44 000 Nantes. stephane.pajot@presse-ocean.com
L'été 76 ! Nous avions prévu de faire le canal de Nantes à Brest en Tabur Yak II, lors des vacances de Pâques nous avions parcouru le trajet pour noter où s'alimenter, coucher, comment passer le barrage de Guerlédan... Nous étions habitués à remonter l'Erdre et à camper sur ses rives.
Mais l'Erdre l'été a été couverte de moisissure, ça sentait mauvais. Le projet fut abandonné.
https://lefenetrou.blogspot.com/2007/03/de-nantes-brest-par-le-canal_18.html
Elle est toujours là !
https://lefenetrou.blogspot.com/2013/12/une-balade-le-long-de-lerdre-du-cote-de.html



























