https://scholar.lib.vt.edu/InterNews/LeMonde/issues/2002/monde.20020910.pdf
Une magistrate accuse la direction de
la PJ parisienne d’« entraver » une enquête
L’éviction du patron de la brigade financière d’une affaire sensible
provoque la colère de la juge Isabelle Prévost-Desprez
VOICI l’intégralité du courrier adressé, le 4 septembre, par la juge Isabelle Prévost-Desprez au sous-directeur des affaires économiques et financières de la pré-
fecture de police de Paris, Jean Gourba.
Sep 10, 2002
‘‘Monsieur le sous-directeur, j’ai ce jour
convoqué pour une réunion de travail M. Joël
Armand, commandant à la BRIF [Brigade de
recherches et d’investigations financières], qui fut char-
gé sous la conduite de M. Noël Robin, commissaire divi-
sionnaire chef de la brigade financière, de l’exécution
de mes commissions rogatoires dans le dossier
2050/98/9, contre De Fournas, Bouton, Cohen et autres.
Il m’a été demandé de reporter cette réunion au 16 sep-
tembre, M. Callies, chef de service, Mme Meyer Paes,
chef de groupe, absents tous deux, voulant y assister.
Cet incident me confirme malheureusement que le
traitement de cette commission rogatoire et de ce dos-
sier est entravé. Il apparaît que M. Joël Armand n’est
pas à même de diriger le groupe d’enquêteurs chargé
de ces commissions rogatoires. En effet, il n’est plus
mon interlocuteur pour les investigations en cours
(réseau Bismuth-Sebbag, notamment) et se trouve char-
gé de nombreuses tâches chronophages par ailleurs.
Vous savez que la cellule FIBI [First International
Bank of Israël] avait été créée en accord et sur décision
finale de M. Girel, directeur de la police judiciaire, pré-
fecture de police. Je n’ai eu qu’à me féliciter du travail
des enquêteurs dirigés par Joël Armand et Noël Robin
depuis trois ans. Vous m’avez fait connaître votre déci-
sion de ne pas autoriser M. Noël Robin, commissaire
divisionnaire chef de la brigade financière, à m’accom-
pagner en Israël, alors qu’il est à l’évidence l’interlocu-
teur privilégié des autorités policières israéliennes.
Nous avons réussi à obtenir une coopération judiciaire
internationale remarquable dans ce dossier.
Enfin, je souligne le fait que la brigade financière
exécute de nombreuses commissions rogatoires dans
les dossiers dits de délits initiaux au circuit de blanchi-
ment anciennement traité par la cellule FIBI et dévolu
entièrement aujourd’hui à la BRIF. La coordination
serrée entre l’exécution de ces diverses commissions
rogatoires était assurée par M. Robin [...]. Des dysfonc-
tionnements apparaissent déjà. En effet, alors que la
brigade financière a procédé à des interpellations
ayant conduit à des mises en examen, à des perquisi-
tions et saisies dans les dossiers de délits initiaux, la
BRIF n’a effectué corrélativement aucun acte dans le
dossier de blanchiment aggravé. Je n’ai même pas été
avisée d’un projet d’investigations en relation avec le
travail de la brigade financière, et ce depuis juin 2002.
Je ne peux que déplorer cette réorganisation qui
aboutit dans ce dossier lourd, complexe, à rendre inef-
ficace notre travail commun. Actuellement, deux mis
en examen sont détenus. Les avocats des 124 mis en
examen multiplient légitimement les demandes d’ac-
tes. Je suis tenue, vous le savez, par le délai raisonna-
ble d’instruction. Je vous notifie que j’ai décidé de
vous délivrer une nouvelle commission rogatoire spé-
cifiant l’ensemble des investigations restant à diligen-
ter avec un délai butoir raisonnable.
Je m’estime privée des moyens nécessaires au traite-
ment de ce dossier, et, en conséquence, il convient de
terminer les investigations sur les réseaux actuelle-
ment mis au jour et les banques mises en examen
avant avril 2003. J’aurai ensuite un délai de quatre
mois pour rédiger l’ordonnance clôturant cette ins-
truction. Je vous informe que la réunion au cours de
laquelle je délivrerai la nouvelle commission rogatoire
aura lieu le 17 septembre, à 15 h 30, et vous
prie d’agréer l’assurance de ma considéra-
tion."
Ah j'avais raté !
DEUX TOURISTES brésiliens et deux serveurs ont été victimes d'un léger malaise samedi soir, après avoir bu du Perrier dans une brasserie des Champs-Elysées. Les quatre personnes ont été conduites à l'hôpital, souffrant de brûlures gastriques. Les médecins, qui les auraient finalement soignées par un traitement léger, ont cependant préféré prendre toutes les précautions et demandé à ce que le lot qui se trouvait en réserve et d'où sortaient les bouteilles suspectes soit analysé. Il semble qu'il y ait eu plus de peur que de mal, quoique la plus grande prudence et discrétion aient entouré les faits, pour éviter sans doute le syndrome Coca-Cola. Le parquet a toutefois fait ouvrir une enquête, confiée à la brigade des affaires sanitaires et des libertés publiques de la police judiciaire. « En l'état actuel des investigations, aucune cause ni aucune responsabilité ne sont établies », indique le commissaire divisionnaire Jean Gourba, sous-directeur des affaires économiques et financières à la police judiciaire.
Quelle idée de boire du Perrier ! l'été le meilleur c'est la freinette !
https://lefenetrou.blogspot.com/2007/02/la-freinette.html
Mon compatriote lui est chevalier (au moins) de l'Ordre de la Légion d'Honneur. Mais bien qu'ancien escholier pictave comme moi, il n'est pas commandeur de l'Ordre du Vénéré Bitard (LST)
Il en fallait plus d'un Arédien boomer pour récolter des médailles dans l'ancien temps !
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