jeudi 13 novembre 2008

Aristote et Platon, la poule, l'oeuf et le cheval

" En caricaturant un peu, on pourrait dire que Platon s'était tellement concentré sur les formes éternelles ou les 'idées' qu'il ne prêtait guère attention aux phénomènes naturels. Aristote, qui contraire, s'intéressait à ces phénomènes naturels, que l'on pourrait aussi appeler les cycles de la vie. (...) Platon pensait (...) que les idées étaient plus réelles que les phénomènes naturels. Il y avait d'abord l'idée de cheval, puis tous les chevaux du monde arrivaient au trot et défilaient en ombres chinoises sur le mur de la caverne. L'idée de poule venait donc tout à la fois avant la poule et avant l'oeuf. Aristote trouva que Platon avait posé le problème à l'envers. Il reconnaissait avec son maître que le cheval pris séparément 'flottait' et qu'aucun cheval ne vivait éternellement. Il reconnaissait aussi que la forme du cheval est éternelle et immuable. Mais l'idée du cheval est seulement un concept que nous autres hommes avons créé après avoir vu un certain nombre de chevaux. L'idée ou la 'forme' du cheval n'existe pas en soi. La 'forme' du cheval est constituée, selon Aristote, par les qualités propres du cheval, ce qu'en d'autres termes nous appelons l'espèce cheval. (...) Aristote n'est donc pas d'accord avec Platon quand celui-ci affirme que l'idée de poule précède la poule. Ce qu'Aristote appelle la 'forme' de la poule est présent dans chaque poule, ce sont ses qualités spécifiques, comme celle par exemple de pondre des oeufs. "

[Gaarder 95]

Pour le cheval voir Le nom de la rose.

1 commentaire:

JoëlP a dit…

Si l'idée de la poule précède la poule, l'idée de l'œuf précède l'œuf mais comme on ne sait pas si l'œuf précède la poule, on ne peut pas savoir si l'idée de l'œuf précède la poule ce qui pose un problème conceptuel sérieux.

Vous me suivez?
Non?
Alors parlez en à votre cheval, il doit bien avoir son idée.

 
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