Ce blog traite d'éducation, d'enseignement supérieur, du
Limousin et du Périgord, de Nantes et alentours, de
société, de ce que nous lisons, il pose des questions,
attend des réponses, informe. Espérons que personne ne
dira "quoras auras-tu'chabat de platussar ?" quand auras-tu fini de faire du blablaware ? "When will you stop quacking?" (blog joint :http://quoras-tu-chabat.hautetfort.com/)
"La boule de sable est un jeu de boules pratiqué exclusivement en bord de Loire1. Seules une petite quinzaine de sociétés de boule de sable existent en France, toutes comprises entre Nantes, Angers et Cholet.
Bien que l'origine du jeu soit incertaine, on attribue sa création aux
mariniers qui s'arrêtaient jouer sur les bancs de sable de la Loire. Le
but du jeu est de rapprocher ses boules en bois le plus près possible du
maître (petit ou cochonnet), dans des bacs de sable. Depuis 2012, la
boule de Sable figure à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel français2."
"C’est un jeu de lancer de boule. Le terrain mesure 13m50 de long et 2m50 de large. Aux deux extrémités se trouvent un bac de sable de 4m50 de longueur entouré de grillage sur 3 côtés. Les 4 mètres de la partie centrale sont laissés libres. Souvent la surface est goudronnée, mais elle peut aussi être recouverte de sable. Dans les bacs, le sable est réparti en couche d’environ 30 cm d’épaisseur. Les bords du bac sont en bois (planches) et comptent dans la surface de jeu. Les joueurs peuvent les utiliser pour faire des « rétros » (c’est-à-dire rebondir sur la planche pour revenir vers le « maître » : petite boule en bois d’un peu plus d’1 kg mesurant environ 13 cm de diamètre). Les joueurs se placent au bord du bac à sable opposé à l’air de jeu. Les 2 bacs se faisant face seront à tour de rôle aires de jeu fonctionnant ainsi sur un système « d’aller-retour ». Le premier joueur (tiré au sort) envoie le « maître », petite boule en bois mesurant environ 13 cm de diamètre. Il doit atterrir dans une zone située à 80 cm des deux côtés et 50 cm des deux bords (si le lanceur rate cette zone 3 fois de suite, c’est l’équipe adverse qui commence). Le joueur envoie ensuite sa première boule. Un joueur adverse lance la sienne et ainsi de suite, jusqu’à épuisement des boules. Les joueurs possèdent 1 boule chacun et ils s’affrontent en 2 équipes de 2, 3 ou 4 joueurs. Dans les tournois 1 contre 1, les joueurs lancent 2 boules et jouent en 11 points. Pour les équipes de 3, un joueur lance 3 boules. Si une équipe n’a plus de boules alors que l’autre en a encore, cette dernière les lance d’affilée. Les boules ne roulent pas, elles sont lancées. L’équipe gagnante est celle qui place une de ses boules le plus près possible du « maître ». En cas d’égalité, c’est à l’équipe qui vient de lancer de rejouer. Toutes les boules qui sont situées plus près du maître que celles des adversaires rapportent des points. Celles qui sont à l’extérieur des planches ou qui tapent dans le grillage sont éliminées. Une partie se joue en 15 points. Ce jeu s’apparente à la pétanque. Les boules sont en bois (chêne vert). Un ou deux trous sont parfois percés afin de faciliter le lancer en y insérant les doigts. Elles ont un diamètre compris entre 13,5 cm et 16,5 cm et pèsent de 1,6 kg à 3kg environ. Elles sont conservées dans l’eau afin d’éviter que le bois n’éclate, de ce fait elles sont peu transportées. Toutefois, elles restent fragiles et sont en général renouvelées après une saison (de février à novembre). Une boule coûte entre 6 et 8 € mais les boules sont fournies par les sociétés de boules de sable qui les conservent. Elles sont tournées sur un tour à bois spécial qui permet de les rendre régulières. Le maître est également en bois (parfois en plastique). Il s’agit en majorité d’un sport d’homme (même si quelques femmes le pratiquent) à cause de la force nécessaire pour lancer la boule. En effet, les boules doivent être lancées directement dans le bac de sable. Le terrain est ratissé et remis à niveau avant et après chaque partie afin d’égaliser le terrain. La société « les Amis de la Salle » compte environ 220 membres et la société « le Cercle Notre-Dame d’Anjou » compte environ 309 adhérents. Les femmes pratiquent peu ce jeu. Elles représentent environ 5% des joueurs.
Vocabulaire particulier signalé par M. Gautier :
Aller au cul du maître : Placer sa boule juste derrière le maître. Faire un coupe et passe : Séparer la boule du maître et prendre sa place. Cavaler : Faire passer sa boule par-dessus une ou deux autres.Bauger : Mesurer la distance entre les boules et le maître pour désigner l’équipe qui a le point. Bander ou faire un rétro : Se servir de la bande du fond pour revenir en arrière. Suivre la « Chalée » : Faire rouler sa boule dans une traînée de sable. Biser un cul : Ne pas faire un point au cours d'une partie »"
La Richesse de Nations du philosophe écossais Adam Smith,
publiée en 1776, est l’ouvrage le plus connu de l’histoire des sciences
économiques, souvent considéré comme un livre fondateur.
Peu de gens savent en revanche que cet ouvrage est "né" en Occitanie.
🧶
1764. Adam Smith, originaire de Kirkcaldy, près d’Edimbourg, est âgé de 41 ans.
Professeur de philosophie morale à Glasgow après avoir suivi les
enseignements de Francis Hutcheson dont il est un disciple, il est l’ami
d’un des grands penseurs du siècle : David Hume. 2/
Comme Hume, Smith est un représentant des Lumières écossaises.
Il a d'ailleurs publié un essai remarqué en 1759 : la Théorie des
sentiments moraux.
Dans ses cours, il aborde non seulement les sujets classiques de
philosophie morale mais aussi un thème en plein développement :
l’économie politique.
3/
La réputation de ce professeur original apprécié de ses élèves
parvient jusqu’aux oreilles de Charles Townshend, homme politique
britannique influent et futur chancelier de l’Echiquier.
Ce dernier, qui cherche un tuteur pour le fils de son épouse, le duc de Buccleuch, a apprécié l’ouvrage du philosophe.
4/
Townshend propose alors à Smith d’accompagner le jeune
aristocrate dans son voyage en France, comme il était d’usage dans
l’aristocratie britannique.
Smith, qui y voit une occasion de rencontrer les intellectuels français, accepte et quitte son Ecosse natale. 5/
Février 1764, Smith arrive à Paris avec son élève. Ils y
séjournent dix jours avant de prendre la route de Toulouse, l’une des
grandes villes du royaume et lieu de villégiature bien connu des
visiteurs étrangers.
Ils sont reçus par le vicaire général du diocèse et cousin de Hume, l’Abbé Colbert.
6/
Ce dernier, issu de la famille du célèbre contrôleur des
finances de Louis XIV, loue la personnalité du philosophe, "homme
d’exception", dont l’esprit et le cœur lui paraissent "remarquables". 7/
Mais Smith doit déchanter. Au bout de quelques mois, son constat
est amer. Lui qui espérait faire des rencontres stimulantes et qui
parle mal le français, noue peu de relations sur place.
Pire, il s’ennuie... 8/
Pour passer le temps, il décide alors de commencer un nouveau livre, consacré cette fois à l’économie politique.
Ce sera son prochain essai qu’il mettra douze ans à peaufiner : les
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, plus
connu sous le nom de La Richesse de Nations.
9/
Smith profite de son séjour dans le sud-ouest pour se rendre à
Bordeaux puis à Montpellier. Sa visite dans la capitale du Languedoc le
marque pour toujours.
La ville est alors le siège d’un parlement autonome et dispose d’une grande liberté par rapport au pouvoir central. 10/
Le visiteur écossais constate que la province est dotée de canaux, de ports et de routes de qualité.
Le Canal du Midi ("de Languedoc") en particulier lui semble exemplaire. 11/
Smith explique cela notamment par le fait que le canal est géré,
non par des commissaires royaux mais par un agent privé qui a intérêt
en le maintenir en bon état, en l’occurrence son concepteur Riquet.
Il en parlera dans La Richesse des Nations.
Extrait ⤵️ 12/
Autre leçon qu’il tire de son séjour dans le sud-ouest : les
villes qui dépendent du commerce comme Bordeaux, lui paraissent plus
florissantes que celles qui ne sont que des centres administratifs et
politiques comme Toulouse.
Idée qu’il développera là encore plus tard… 14/
Après 18 mois passés dans la région, Smith et son élève prennent
la direction de Genève. L’occasion pour le philosophe de se rendre à
Ferney et d’y rencontrer à plusieurs reprises le génie des lieux qu’il
admire tant : Voltaire. 16/
Après Genève, direction Paris où il arrive à la fin de 1765,
accueilli par Hume. Ce dernier l’introduit dans les célèbres salons de
la capitale, notamment ceux du Baron d’Holbach, de Madame de Geoffrin et
de Mademoiselle de l’Espinasse. 17/
Smith y fait la connaissance de grands économistes français de
l’époque. D’abord, François Quesnay et ses amis physiocrates, alors très
en vogue. Dans leurs travaux, ces derniers font de l’agriculture la
source unique de la valeur, idée que ne retiendra pas le philosophe
écossais. Ce dernier est en revanche d'accord avec eux sur les bienfaits
de la liberté des échanges.
18/
Il se rapproche également de certains Encyclopédistes, et
notamment de l’Abbé André Morellet qui deviendra l’un de ses amis
proches.
Leurs échanges viennent nourrir les réflexions de Smith sur la
supériorité de la liberté du commerce, sur la banque et sur la monnaie.
Morellet sera l’un des premiers traducteurs de La Richesse des Nations…
19/
Smith rencontre enfin Turgot, lui aussi en train d’écrire un
essai économique, Réflexions sur la formation et la distribution des
richesses, ouvrage qui sera publié quelques mois plus tard, en 1766,
soit 10 ans avant La Richesse des Nations.
20/
Les convictions de Turgot convergent grandement avec celles de
Smith et les deux auteurs peuvent être légitimement considérés comme des
pionniers du libéralisme économique.
Certains historiens de la pensée économique comme Schumpeter ou Rothbard
jugent même les travaux de Turgot supérieurs à ceux de Smith du point
de vue théorique.
21/
Octobre 1766. Smith quitte la France et rentre à Londres avant
de regagner l’Ecosse. Au-delà de ses rencontres, il a pu observer que
l’économie française prend du retard sur l’économie britannique, retard
qu’il attribue entre autres à son protectionnisme, à son pouvoir royal
très présent et coûteux, et à sa fiscalité trop pesante (la taille
notamment) qui empêche l’accumulation du capital.
Toute ressemblance...
22/
Une décennie après la fin du seul voyage à l’étranger qu’il
effectuera dans sa vie, Smith fera publier sa Richesse des Nations, cet
ouvrage de synthèse commencé en Occitanie qui changera pour toujours les
sciences économiques. Il s’éteindra en juillet 1790 à Edimbourg. 23/
De ce voyage déterminant, les hôtes de Smith retiendront l’image
d’un homme courtois, curieux, intelligent, affable, nuancé.
A sa mort, son ancien élève, le Duc de Buccleuch écrira : "je resterai
toujours sous le coup d’avoir perdu un ami que j’aimais et que je
respectais, non seulement pour ses grandes facultés, mais encore pour
ses vertus privées".
FIN
Volpone, pièce écrite par de Ben Jonson au début du XVIIe siècle
en Angleterre, est une comédie satirique qui se concentre sur les vices
et les excès de la société de l'époque, en particulier la cupidité et
l'avarice.
Le personnage principal de la pièce, Volpone, est un homme riche
et célibataire qui feint d'être mourant afin de tromper des courtisans
avides d'hériter de sa fortune fictive. Il fait croire à ces courtisans
qu'ils sont les plus proches héritiers potentiels en leur offrant des
cadeaux coûteux et en se montrant généreux avec eux.
Cependant, Volpone n'a aucunement l'intention de leur laisser
quoi que ce soit, et il se moque d'eux en les observant de manière
sournoise tandis qu'ils se battent entre eux pour lui plaire. Les
courtisans comprennent finalement la supercherie et se retournent contre
Volpone, mais celui-ci est finalement sauvé par l'intervention d'une
figure morale appelée Bonario.
Volpone est considéré comme un chef-d'œuvre de la comédie dorée,
qui se concentre sur les vices et les excès des personnages riches et
puissants de l'époque. La pièce est souvent considérée comme une satire
de la société de l'époque et de ses vices les plus criants. Elle a été
interprétée de nombreuses fois à travers le monde et reste une œuvre
populaire du répertoire théâtral."
"Ce film est une comédie, à la fois drôle, amère et noire, aux dialogues brillants, inspirée par la pièce élizabéthaine de Ben Jonson, Volpone
(1606), dont il reprend le principe de la machination comme support de
l'intrigue, mais au canevas initial de la pièce de théâtre, Mankiewicz a
ajouté une intrigue amoureuse, qui se passe dans une Venise
grise et pluvieuse. Dans le rôle principal, le réalisateur retrouve un
de ses acteurs fétiches, Rex Harrison, lequel joue le rôle d'un
personnage cynique, reclus dans le passé, retiré du monde moderne, un
peu à l'image de Mankiewicz lui-même, qui détestait Hollywood et le
monde du cinéma, et finit sa vie quasiment en reclus, en tout cas
complètement isolé dans le nouveau monde cinématographique. Comme son
maître Ernst Lubitsch,
Mankiewicz se plaît à jouer avec les apparences et les attentes du
spectateur, multipliant les leurres dans cette histoire de manipulation,
dont le personnage de Cecil Fox, qui a échafaudé tout un scénario,
n'imagine pas qu'il peut être pris à son propre piège. Au-delà de
l'intrigue elle-même, le film est aussi une interrogation sur la
recherche de la vérité des êtres, derrière les apparences, thème qui est
présent dans tous les films du réalisateur. Un autre thème important,
également récurrent dans la filmographie de Mankiewicz, concerne les
rapports entre le maître et les domestiques, et finalement c'est une
domestique, la dame de compagnie d'une des trois maîtresses de Cecil
Fox, qui tire les ficelles de l'intrigue"
Je me suis dit, faut que je revienne visiter le Musée du Vélo du Haut Limousin à Arnac-la-Poste, il y a de nouveaux vélos, nouveaux au musée, mais anciens !
Voici le dernier. Jacques Beyly nous en a donné les photos sur X. Pour les explications, rdv chez Jacques et Hélène.
(c) Jacques Beyly
Jacques doit bien savoir.
Mais je suis trop curieux, mon temps est compté ! alors je suis allé sur la Rentela. Il y a encore des boomers qui font des blogs. C'est périmé de nos jours. La vieillesse se rapproche de la jeunesse actuelle : elle ne lit plus longtemps, sinon elle s'endort. Avec X c'est vivant. On s'insulte et on est épaté par les conneries qu'on y lit ! (mais il y a de l'excellent qui a demandé du temps de rédaction)
""Achtung bicyclette" : vous souvenez-vous de ces mots employés par Jean Lefebvre dans Le Jour de gloire, un nanard de Jacques Besnard réalisé en 1976 ? La Gazette de Berlin, journal francophone basé en Allemagne, précise l'origine de l'expression.
Selon Marie Grégoire, journaliste, l'expression trouverait sa source
dans les affiches placardées dans Paris par les allemands durant
l'Occupation. Ces affiches (...) commençaient toujours par "Achtung,
Bekanntmachung", suivi d'injonctions. Les Parisiens, ne comprenant pas
le sens du deuxième mot ("Bekanntmachung" soit "avis"), l'auraient alors
transformé en "bécane à machin", puis en "bécane", pour en arriver à
"bicyclette", conclut l'auteur.
Pour compléter cette recherche, un de mes proches, Meusien pure souche
sexagénaire, se souvient avoir employé dans sa jeunesse l'expression
"Achtung bicyclette, pompe à vélo". C'était à Morlaincourt. On perçait
peut-être plus souvent sur ces routes vallonnées de l'Est."
L'autre dimanche, au parc du Grand Blottereau à Nantes, de splendides filleuls (des coulmelles) étaient au pied d'un palmier. Mais je ne les ai pas ramassées et mangées. Et pas acheté les toutes flétries au Super U et au marché. Je n'achète pas les champignons !
Dimanche dernier, on marchait sur les bords de l'Erdre. Il y avait foule. On a fait un écart et j'ai ramassé de beaux rosés des prés. J'ai bien vérifié, mais sur un seul, que la peau ne rosissait pas. Car dans la région de Nantes et de Rennes, j'ai découvert il y a des décennies qu'on avait un rosé dont il fallait éviter la dégustation si l'on voulait éviter les dégurgitation.
Ces rosés étaient comme des champignons de Paris. Dans ma jeunesse arédienne, j'en ai ramassé des tas, à Montluc. Et on faisait des conserves. On n'achetait pas de champignons de Paris. Dans les fermes, les mémés allaient les chercher quand elles faisaient le civet de lapin ou de lièvre.
Mais à la fin du repas, j'ai eu la tête qui tournait... et j'ai passé une partie de l'après-midi à dégurgiter. J'ai vu repasser mon repas. Je peux certifier que le repas ce n'est pas FIFO, First In, First Out, c'est LIFO, Last In First Out. En informatique, c'est une "stack", une pile.
Pourquoi ?
J'ai ramassé ces champignons à la clôture du terrain du Lycée Professionnel Jacques Cassard,
Y avait-il eu un traitement ? ou n'ai-je pas assez fait cuire ces champignons ? En tout cas, ils ne sentaient pas aussi bon que dans ma jeunesse. Mais l'homme (oups, et la femme !) ,vieillissent.
Ou y avait-il un ou des agarics jaunissants (agaricus xanthodermus). Je n'ai pas vérifié pour tous. Et pas vu à la coupe quand j'ai mis dans la poêle.
Quand j'étais membre de l'AMO, il était interdit de montrer et de parler des psilos !
La loi interdit de les ramasser, de les transporter, de les vendre.
J'en avais entendu parler la première fois par le prof qui en psycho-pharmaco à la fac de sciences (on avait ouf, pas que du freudo-marxisme en pyscho et des cours sur l' "envie de pénis" !) qui nous avait dit qu'il y en avait au pied de la colonne Louis XVI à Nantes.
Mon voisin, mon ami Fernand n'est plus. En mai, nous coupions les châtaigniers déracinés par la tempête ou crevés. Et c'était difficile. Les arbres avaient les branches enchevêtrées au sommet. Fernand savait faire. Et il a transporté le bois, l'a fendu. Il m'étonnait toujours par sa force. Il faisait oublier son handicap. Il m'avait raconté. Tout jeune, il était tombé dans le feu de la cheminée. Et sa main avait brûlé. Il a passé beaucoup de temps à l'hôpital de Saint-Yrieix, le docteur Jacques Boutard s'étant chargé de lui. Plusieurs opérations. Mais c'était dans l'ancien temps. Fernand m'a bien confirmé qu'il y avait un ascenseur qu'on tirait avec un câble à la main pour monter à la salle d'opération. Je me souviens de mon père ayant tiré ce câble. Etait-ce lors de l'accouchement de ma mère ?
Depuis quelques années il avait arrêté la chasse. Et depuis deux ans, ne prenait plus sa carte de pêche. Je le comprends ! pour pêcher quelque chose, il lui aurait fallu être sur les réseaux sociaux (il n'avait qu'un téléphone à cadran, le seul permettant d'avoir une sonnerie forte des années 60) afin de savoir quand étaient déversées des truites dans l'étang de Ladignac. Quand je suis revenu il y a 16 ans dans la maison des ancêtres, je pensais pêcher, j'avais acheté des balances pour les écrevisses. Je pensais gardèches, goujons, truite. Y en a plus !
Il restait les champignons. Le jardin. Faire son bois. Et il continuait à aller donner un coup de main ici ou là.
Fernand était un champion de l'écologie ! et n'a jamais attendu la prime pétassou de notre gouvernement ! Il savait réutiliser. Il avait son stock. Il était prévoyant ! Mais n'y connaissait rien en "jardin des ronces" et je n'ai jamais osé lui montrer le "jardin partagé" de St-Yrieix dont parlait le Populaire. Cependant je lui ai dit que les jardins des ancêtres rachetés par les "néo-ruraux" y ressemblaient.
Il m'avait coupé l'herbe cet été où j'étais dans l'impossibilité de marcher.
Quand j'ai pu revenir, il n'était pas chez lui, mais à l'hôpital de St-Yrieix. On est allé le voir plusieurs fois. Quand on est parti il semblait en forme et est revenu chez lui. Il a ramassé ses pommes de terre. Et m'a dit que dans le coin on n'avait plus de fêtes, de concours de belote, etc. Mais il y a deux semaines quand je l'ai appelé ça ne répondait pas. Je me suis dit qu'il devait être à nourrir les oies à côté... Eh non...
Quand Fernand m'a dit "je vais m'acheter cette tronçonneuse", je lui ai dit "si tu fais ça, je ne reviens plus ici !" Lorsqu'on a fait l'essai alors qu'il venait de la recevoir... en la démarrant en respectant le mode d'emploi, il a manqué y laisser son pied. Mais Fernand a su faire ! il n'a pas lu la Constitution et son principe de précaution. Il n'a jamais eu d'accident avec sa tronçonneuse (n'en tirez pas une loi !). Et sans lui, je pense que la maison aurait reçu un châtaignier sur le toit ! Il savait faire. Je suivais ses consignes. Il choisissait le point où planter la barre de mine pour accrocher le câble. Et faisait le début de la taille sur le tronc.
" Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis"
... à condition, mon frère, que tu penses à peu près la même chose, parce que sinon, ça va mal finir pour moi.
Saint-Exupéry, d'accord,
mais complété par Karl Popper :
"La tolérance illimitée ne peut que conduire à la disparition de la tolérance. Si nous accordons une tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas prêts à défendre une société tolérante contre les assauts des intolérants, alors les tolérants seront détruits, et la tolérance avec eux". (La Société ouverte et ses ennemis). @JZefka
Le concept de Société Ouverte est important car il est au
centre des activités des ONG du milliardaire George Soros (Open Society
Foundation) et de l’idéologie du ‘politiquement correct’ dominant toute
la gauche occidentale depuis mai 68. Si Karl Popper n’est pas
l’inventeur de l’expression, il est à l’origine de sa définition
actuelle : « J’appelle société close la société magique ou tribale, et
société ouverte, celle où les individus sont confrontés à des décisions
personnelles » (p. 199).
Sa première cible est Platon qui fait
l’objet du tome I de l’ouvrage. Ce volume fait 342 pages dans la
présente édition, mais un tiers du livre est constitué de notes assez
copieuses pour être considérées comme des scolies. Elles peuvent être
ignorées en première lecture.
Déconstruire la pensée de Platon
peut paraître une gageure -la barre est haute- mais l’auteur démontre de
manière assez convaincante que le philosophe a souvent utilisé des
procédés malhonnêtes pour faire paraître comme socratiques
(démocratiques et humanistes) des idées qui en étaient les opposées.
Platon illustre pleinement la vision historiciste qui fait horreur à
Popper. La société est régie par des lois objectives qui la mène depuis
l’âge d’Or, celui où le dieu Cronos gouverne le Monde jusqu’à l’âge de
Fer des humains au cours d’une grande année cosmique de 36000 ans. La
société de l’âge d’Or est parfaite, immobile (l’immobilité est un
attribut du divin, donc le Bien), et tout mouvement constituera une
dégénérescence fatale (le Mal). La société platonicienne est une société
de classe (ou de castes) : au sommet de la Cité les gardiens, juste au
dessous les guerriers et tout en bas le peuple esclave. La justice doit
veiller à ce que chacun reste dans son rôle et y trouve son bonheur (!).
C’est une société patriarcale, raciale et collectiviste : femmes et
enfants sont mis en commun. Il est difficile de ne pas y voir
l’archétype des systèmes totalitaires modernes. Il faut passer au crible
les livres de Platon pour comprendre les procédés rhétoriques qui ont
amené depuis 2000 ans au pinacle de l’humanisme, avec récupération par
l’Église, un penseur qui était d’abord le porte-parole d’une oligarchie
implacable cachant souvent son jeu.
Dans les derniers chapitres, à
la lumière de ces idéologies, Popper expose les luttes politiques entre
les démocrates comme Périclès et les oligarques partisans de Sparte à
l’époque de la guerre du Péloponnèse. A cette époque déjà, les
politiciens n’étaient pas francs du collier. Pour l’auteur,
l’affrontement entre partisans de la société ouverte (individualiste) et
ceux de la société close (tribale) forme l’enjeu majeur de l’humanité.
Grand texte. A lire absolument même (et surtout) si on n’est pas
sorosien."
@Fraslin " Patrice IkéapatheDonc Patrice a une plaque pour indiquer son cabinet.
Les gens lui amènent les meubles en kit afin qu'il les monte ? Je m'étonne aussi du concept de "déménagement et débarras" en cabinet. " "Il remonte les gens qui se font démonter chez les ostéopathes."
Le mobilier vs l'immobilier !
La mobilité c'est j'en suis sûr le terme qui va remplacer l' "Agile" !
Je vais pouvoir remonter à vélo. Vélo "musculaire" comme on dit de nos jours !
On trouve ce qu'il nous faut dans les "Maisons de santé". Nos élus font ce qu'il faut. Et on voudrait diminuer les crédits essentiels !
Quant à l'Ikéapathie, j'approuve ! qui de nos jours a des meubles en chêne et merisier dont il a suivi la transformation des arbres en planches. On est à l'époque du mou youesse ! Lancé en France par José Bové. Idéal pour une population vieillissante et des jeunes pressés. Les bennes de nos déchetteries reçoivent maintenant autant de meubles Ikea de 5 ans d'âges que de meubles de boomer de 70 ans et plus !
"Les naturopathes affirment que la maladie
est pour l'organisme un moyen de se purifier, et que la guérison
résulte d'une augmentation de la « force vitale » du patient. La
naturopathie prétend qu'il existe une telle « force vitale »
qui est censée aider à la guérison de l'organisme pour n'importe quelle
maladie, mais cette notion n'a aucun fondement scientifique.
À cet égard, on peut classer la naturopathie parmi les théories vitalistes16. Elle fait donc partie des approches vitalistes et se dit « holistique »,
ce qui signifie qu'elle prétend soigner absolument tous les maux du
corps et de l'esprit (voire de l'âme) au moyen d'une même approche."
"La réflexologie est une pratique se présentant comme thérapeutique et utilisant le massage. Elle repose sur le précepte pseudo-scientifique que chaque organe, partie du corps ou fonction physiologique correspondrait à une zone ou un point sur les mains, les pieds ou les oreilles (appelée « zone réflexe »,
d'où le nom de cette pratique). Selon ses praticiens, un toucher
spécifique sur ces zones permettrait ainsi de localiser et dissiper des « tensions » ou des « blocages »
et de rétablir le bon fonctionnement du corps. Néanmoins, l'idée qu'il
existerait des voies réflexes entre une aire donnée du pied, de la main
ou de l'oreille, et un organe particulier est une croyance sans
fondement biologique. "
"La sophrologie est une pratique pseudo-scientifique1,2 utilisée par plusieurs courants comme méthode de relaxation, psychothérapie, pratique psycho-corporelle et technique de développement personnel. Elle est créée à partir de 1960 par le neuropsychiatreAlfonso Caycedo, celui-ci la définissant comme une « nouvelle école scientifique qui étudie les modifications de la conscience humaine3 ». La CIPPAD la qualifie de « psycho-technique
inventée au début des années soixante par Alfonso Caycedo, et
conduisant à un état modifié de conscience voisin des sensations perçues
dans les instants qui précèdent l’endormissement »"
"La jurisprudence récente a permis de clarifier cette discussion
sémantique, en différenciant les massages thérapeutiques (réservés aux
masseurs-kinésithérapeutes) et les massages de bien-être, dont
l'exercice est libre. Afin d'éviter toute ambiguïté sur le champ
d'action de son activité, le praticien en massage bien-être indique
souvent que les massages proposés n'ont pas un but thérapeutique. Il est
à noter que les esthéticiennes qui ont le monopole du terme modelage
(modelage = terme désignant le fait de faire des massages sans employer
le terme massage qui avant été réservé au seul kinésithérapeute) peuvent
également employer le terme massage dorénavant (depuis les différentes
jurisprudences) pour réaliser des massages bien-être.
À la suite des clarifications jurisprudentielles, le nombre
d'organismes de formation proposant des formations en massage bien-être a
fortement augmenté. Cette augmentation a généré un accroissement
sensible du nombre de praticiens en massage bien-être, ainsi que de la qualité de leur formation"
Il manque l'acupuncture, la médecine biodynamique, la lithothérapie, la pipeautique quantique. le magnétisme, etc.
J'ai connu dans ma jeunesse les vrais osselets. On mangeait le chevreau à Rameaux. Et on récupérait les osselets. On les mettait dans la fourmilière. Et on avait des osselets tout propres.
Puis on a vu arriver les osselets en métal. Ils faisaient mal à la main.
Le petit-fils le plus jeune (8 ans) connaît le jeu d'échec depuis sa tendre enfance (moi, je l'ai appris dans le couloir de la Cité U quand j'ai acheté un jeu d'échec, que j'ai toujours, et qu'on y a joué avec les amis, que j'ai toujours), mais ne connaît pas les osselets.
Je n'ai plus mes vrais osselets, alors j'en ai acheté. En métal. Il y en a aussi en plastique.
"Les osselets se rencontrent dans tout le bassin méditerranéen1. Une peinture à l'encaustique du peintre Alexandre l'Athénien appelée Les Joueuses d'osselets a été découverte à Herculanum. Le jeu se joue avec de petits os qui ont une forme particulière (ils composent le tarse ou l'astragale du très jeune mouton
ou d'autres animaux), leur permettant de se glisser à la racine des
doigts (les osselets artificiels du commerce sont beaucoup plus petits
que les osselets naturels). C'est un jeu très populaire en Grèce antique. Socrate prend les osselets (talus en latin, et astragalos en grec) comme exemple lorsqu'il raisonne avec Théétète sur l'idée de quantité (Théétète, 154c).
Ils sont à l'origine des dés sous le nom d’astragaloi,
comportant quatre faces planes, deux larges et deux étroites. Dès
l'antiquité, le jeu se jouait également comme jeu d'adresse de
lancement, le penthelita2.
À l'époque moderne, on ne joue plus guère avec de vrais osselets,
mais avec des copies en métal ou en plastique, plus petits, et donc
plus faciles à manipuler"
Mais d'où viennent les osselets de ma jeunesse ? je sais, du chevreau ! mais d'où dans le chevreau ? je ne m'en souviens plus.
Le musée le plus visité de Suisse me donne la réponse.
" L’astragale est un os du tarse postérieur chez les mammifères. Appelé
également talus, il sert de pivot pour étendre ou fléchir la cheville,
et donc pour marcher et sauter. Dès l’époque préhistorique, on
transformait ces os en pendentifs. Ils étaient également utilisés à des
fins ludiques mais aussi rituelles, pour prédire l’avenir. Il semble que
leur forme ait de tout temps fasciné.
Un astragale de mouton, de chèvre, de bœuf, de chevreuil et de cerf
comporte quatre faces planes. Suivant le principe aléatoire, il atterrit
forcément sur l’une de ses quatre faces lorsqu’on le lance ou qu’on le
roule. On en a confectionné des imitations en or, en argent, en bronze,
en plomb, en verre ou en terre cuite, que l’on utilisait aussi comme
pendentifs ou comme dés.
Au Moyen-Orient et au Proche-Orient, il n’est pas rare de trouver des
astragales de mouton dans des tombes d’enfants. Leur nombre était
proportionnel à l’habileté de ces derniers car les osselets des joueurs
défaits revenaient au gagnant. Il traduit aussi la taille du troupeau de
moutons que possédait la famille car chaque fois qu’une bête était
abattue, la collection de l’enfant s’enrichissait de deux nouvelles
pièces.
Grâce aux sources iconographiques et écrites dont nous disposons,
nous savons comment l’on jouait aux astragales dans l’Antiquité. A
l’époque romaine, les jeux de dés étaient très prisés: on inscrivait un
chiffre allant de 1 à 4 sur chacune des faces de l’os. Et comme
aujourd’hui, on obtenait la valeur figurant sur la face sur laquelle le
dé s’arrêtait. Lorsqu’on lançait quatre astragales, le nombre des
combinaisons possibles s’élevait à 35. Deux d’entre elles revêtaient une
valeur particulière: le « coup de Vénus » (quatre chiffres différents),
qui permettait à son auteur de gagner à tout coup. La combinaison
1-3-4-6 était notamment considérée comme un symbole de chance et donc
souvent inscrite dans le plomb des ancres marines. Par contre, le «
chien » (quatre fois le 1) était toujours perdant. On polissait parfois
les faces où figuraient le 1 et le 3 afin d’améliorer la probabilité de
réaliser un score élevé. Bien avant l’invention de l’ordinateur, on
manipulait donc visiblement la fréquence statistique pour forcer sa
chance…"
"Chacune des quatre faces d’un osselet porte un
numéro (de 1 à 4). Mais chacune de ces faces correspond à une valeur (1,
3, 4 ou 6) en fonction de la probabilité qu’aurait l’osselet de tomber
dessus (rappelez-vous que, à la différence d’un dé, la forme et la
surface des quatre faces d’un osselet varient considérablement). Le
texte de notre blog fait donc référence aux valeurs et non pas aux
numéros des faces. La combinaison 1-3-4-6 signifie que chacun des quatre
osselets est tombé sur une face, et donc sur une valeur différente."
Le talus (anciennement appelé l’astragale) est un des os clé du pied. Il
assure le lien entre l’articulation de la cheville et celle du pied et
accueille l’insertion de ligaments importants stabilisants la cheville.
C’est par son intermédiaire que s’effectuent les mouvements de
flexion/extension du pied.
Si l’œuvre éblouit, l'homme était détestable. Charles Baudelaire ne
respectait rien, ne supportait aucune obligation envers qui que ce soit,
déversait sur tous ceux qui l'approchaient les pires insanités. Drogué
jusqu'à la moelle, dandy halluciné, il n'eut jamais d'autre ambition que
de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre
grâce à la poésie. Dans ses vers qu'il travaillait sans relâche, il a
voulu réunir dans une même musique l'ignoble et le sublime. Il a écrit
cent poèmes qu'il a jetés à la face de l'humanité. Cent fleurs du mal
qui ont changé le destin de la poésie française"
Voici un avis de lecteur :
"Avec sa verve habituelle, Jean Teulé ne déçoit pas en publiant Crénom, Baudelaire !, hommage vibrant au plus grand des poètes.
Pourtant, tout au long du livre, il ne ménage guère son héros, cet homme
qui ne pouvait exprimer son génie que drogué, halluciné, toujours très
désagréable avec les gens qu'il croise.
Sa chute au sortir de l'église Saint-Loup
de Namur, en 1866, ouvre ce roman plein de surprises et
d'enseignements, ouvrage qui permet de lire ou relire les vers du poète,
ce qui est parfait.
Sans délai, le voilà à cinq ans, complètement accroché à sa mère,
Caroline (33 ans). Sa passion pour elle marque à jamais sa personnalité.
Son père a 34 ans de plus que Caroline et décède le 10 février 1827.
Pendant dix-neuf mois, Charles vit une relation passionnelle avec
sa mère qui se remarie avec Jacques Aupick (39 ans), un officier. Cette
rupture est très dure à vivre pour l'enfant, traumatisé par ce qu'il
vit comme un abandon.
Quelques années plus tard, alors qu'il est élève au lycée
Louis-le-Grand, il en est exclu. À vingt ans, Louis-Philippe étant au
pouvoir, il traîne dans les cabarets, clame qu'il veut être poète,
dépasser Racine et Hugo. C'est après avoir agressé son beau-père que
celui-ci l'envoie sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud, à Bordeaux pour un an
de navigation. Il vit très mal cette punition. Mélancolique, boudeur,
il est horrifié par le piégeage d'un albatros par les matelots et rédige
un poème magnifique :
« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers. »
Toujours coiffé d'un chapeau très original et vêtu comme un dandy, il se
paie une prostituée pour qu'elle le dépucelle. Résultat : une
blennorragie, la chaude-pisse ! Un peu plus tard, dans Le Quartier
latin, une actrice noire l'époustoufle. Cette mulâtresse originaire des
Caraïbes, est grande, une tête de plus que lui. C'est elle, Jeanne
Duval, qui sera sa muse, celle avec
laquelle il vit les plus forts moments de sa vie et les plus
douloureux, lors des ruptures. Elle lui fait cadeau de la syphilis, la
grande vérole, et Charles est pris dans l'engrenage infernal de la
drogue : shit, laudanum, opium, avalant des doses impressionnantes pour
être bien et surtout doper son inspiration géniale. J'ajoute qu'il
dépense sans compter et qu'il est sans cesse la proie des huissiers et
dépend de la générosité de sa mère.
Ainsi, au fil des chapitres enchaînés nerveusement, Jean Teulé m'a fait souffrir avec les déboires de Baudelaire,
m'a enthousiasmé avec ces vers d'une force extraordinaire, m'a révolté
devant l'attitude des bien-pensants qui iront jusqu'à le condamner et
interdire plusieurs poèmes des Fleurs du Mal. Ici, je salue le
formidable courage de son imprimeur, Auguste Poulet-Malassis. Il ira jusqu'à se ruiner pour publier ce poète qui le touche beaucoup.
J'ajoute que Jean Teulé
sait bien faire ressentir la vie dans Paris au XIXe siècle, des plus
beaux salons aux bas-fonds, qu'il démontre bien les bouleversements
créés par Haussmann et surtout permet à son lecteur de rencontrer, dans
le désordre : Félix Nadar, Edouard Manet, Charles Asselineau – son plus fidèle ami -, les frères Goncourt – pas à leur avantage-, Hector Berlioz, Daumier, Gustave Courbet - d'une patience infinie -, Gustave Flaubert, Gustave Doré, Alfred de Musset, Barbey d'Aurevilly, Gérard de Nerval, Eugène Delacroix que Charles Baudelaire,
jamais de bonne humeur, croise chez la délicieuse Apollonie Sabatier
qui tient salon le dimanche. Voilà une belle brochette d'immenses
artistes pour faire honneur au plus grand des poètes qui meurt le 31
août 1867, à 46 ans !" https://www.babelio.com/livres/Teule-Crenom-Baudelaire-/1246584#!
De nos jours, les jeunes doivent comprendre ces histoires. Mais lisent-ils du Baudelaire ? En récitent-ils ?
Je vous en conseille la lecture. Et vous me direz si les portraits de Baudelaire et de Jeanne Duval "collent" aux descriptions de Teulé.
Est-ce que dans les "points de deal", on se promène avec "Les fleurs du mal" sous le bras ?
Avec Jean Teulé, tout est clair ! mais je ne vais pas vous citer les textes qui éclaircissent !
J'ai relu mon Lagarde&Michard sur le XIXe siècle, il y a bien plusieurs pages sur Baudelaire, 26 pages et 3 dessins de Baudelaire représentant Jeanne Duval.
Alors qu'Alexandre Dumas n'est pas dans le Lagarde&Michard !
"Enivrez-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour
ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous
penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un
fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez,
l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à
l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui
gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau,
l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour
n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous
sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
Un exemple de texte de Baudelaire cité par Jean Taulé
Quelques lignes de Jean Teulé (rappelons que le livre a été publié en 2020 !)
[...] déchiffrant l'un des quatrains griffonné d'une écriture qu'elle sait contrefaite, elle [Jeanne Duval] tombe en arrêt :
Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose;
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose."
- Corps blanc et rose ? ... Quel corps blanc et rose ?! Pour qui écris-tu ça, fumier ? Le nom de cette pute ?!
Jeanne roule des yeux féroces et grince des dents derrière l'amant dans le reflet du miroir qui se retourne, bien emmerdé :
- Mais depuis quand tu lis mes vers, toi ?
- Ordure ! Tu as une maîtresse ... au corps blanc et rose ! Raciste !
- Moi ? ...Oh, et puis tu me fatigues. Arrière, la muse trop académique ! Je n'ai plus que faire de toi, bégueule ! [...]
- Je m'en vais ! déclare-t-elle en jetant l'encrier plein et ouvert à la tronche du poète qui s'en trouve aspergée. [...] Charles, lui, se tournant à nouveau devant la glace, contemple son visage dégoulinant d'encre noire qu'il étale, gants ôtés, sur ses joues, son front, son nez, ses paupières, ses oreilles, et tout autour du cou. Il s'en frotte également les mains alors que Jeanne revient (c'est souvent chez les Baudelaire) en s'écriant :
- S'il faut maintenant devenir blanche pour t'inspirer ! ... Dégage du miroir, cabot ! A force de t'y trouver beau, tu vas l'user !
Et c'est à son tour de se peinturlurer la figure et les doigts d'un fard couvrant blanc, comme celui d'un clown, [...] "
"[...] déjà que mon premier éditeur pour le compte rendu du Salon annuel de peinture et de sculpture s'appelait Jules Labitte... que mon second éditeur est Poulet-Malassis, que mes Fleurs sont distribuées par la librairie religieuse Cosnard & Cie ... Labitte, Poulet-Malassis, Cosnard ... si mon défenseur s'était nommé Chères fesse d'ange...
- Le substitut du procureur chargé de votre réquisitoire, informe l'avocat, s'appelle Pinard.
- "Oh, je suis maudit ! " s'exclame Charles (enfin catastrophé par quelque chose, il était temps), alors qu'Asselineau pleure de rire mais le poète se reprend :
- On ne craint rien. Ils ne vont pas tout faire détruire. Quant à brûler des livres, cela ne se fait plus excepté chez les fous qui veulent voir flamber du papier. "
Sur Baudelaire à Bruxelles, il aurait fallu que Teulé lise Vialatte !
" Baudelaire s’était trompé. Il méprisait les Belges parce qu’il les croyait insensibles au mystère de la poésie. Il les avait jugés en bloc sur le public de ses conférences. Or, il n’était venu qu’un Belge aux conférences de Baudelaire. C’était trop peu.
Ne cachons plus la vérité : les Belges sont chose prodigieuse.
(La spirale de la poésie – La Montagne – 26 octobre 1954) "
J'ai retrouvé Lourcine !
" Le premier hôpital sur le site date de 1832, avec la création d'un refuge pour les orphelins du choléra. L'hôpital de Lourcine, du nom de la rue de Lourcine, est inauguré le 2. C'est à l'origine une annexe de l'hôpital du Midi (hôpital Cochin) destiné aux femmes atteintes de maladies vénériennes2. En 1893, sous l'impulsion de Samuel Pozzi, l'hôpital Lourcine-Pascal prend le nom de Paul Broca (1824-1880), célèbre chirurgien et anthropologue, et est orienté vers la gynécologie."
La première fois ce fut à Poitiers. Les chevaliers de l'Ordre du Vénéré Bitard (Loué Soit-il !) chantaient la chanson de Lourcine. Jean Teulé ne devait pas la connaître, il l'aurait cité dans son livre ! Mais il va beaucoup plus loin dans son livre que cette chanson pour oreilles chastes.
De l’hôpital, vieille pratique,
Ma maîtresse est une putain,
Dont le vagin syphilitique
A vérolé l’quartier Latin.
Mais moi, vieux pilier de l’école,
Je l’aime à cause de son mal,
Oui de son mal.
Nous sommes unis par la vérole,
Mieux que par le lien conjugal
Oui la vérole nous assemble :
Sous les mêmes lois, tous les deux.
Nous vivons, nous souffrons ensemble,
Plus heureux que les demi-dieux.
Tous les matins, choquant nos verres,
Nous buvons le Van-Swieten,
Le Van-Swieten,
Et nous partageons en frères
Les pilules Dupuytren
Délassement de l’innocence,
Je regarde chaque matin
Si quelque nouvelle excroissance
Ne vient pas orner son vagin.
Tandis qu’avec un œil humide,
Elle me jette un timide regard,
Timide regard,
Sur mon corps que les syphilides
(3)
Ont tachées comme un léopard
Goutte à goutte, de sa matrice,
Comme d’un alambic fêlé,
Son urine suinte et glisse
Le long de son cul tout pelé.
Son con est une casserole
Où fermentent en écumant,
En écumant !
La chaude-pisse et la vérole
En leur fétide accouplement
Sa bouche est un cloaque immonde,
Toujours bavant, toujours puant,
Où tous les vits de ce bas monde
Ont craché leur foutre gluant.
Elle n’est que lèpre et pourriture
Et les chiens qui, dans le ruisseau,
Dans le ruisseau !
Prendraient sa viande en pâture
S’empoisonneraient jusqu’aux os
Ses cuisses ont des reflets verdâtres,
Ses seins sont flasques et flétris,
Dans son con les morpions jaunâtres
Sur le fumier ont leur logis.
Mais moi, j’aime mon amante
Et je voudrais jusqu’à demain,
Jusqu’à demain :
Lécher de mes lèvres brûlantes
Le foutre de son vieux vagin
Quand nous serons las de la terre,
Nous cesserons tout traitement,
Et, rongés par un vaste ulcère,
Ad patres, nous irons gaiement.
Mais nous ferons une supplique,
Pour être tous les deux portés,
Tous deux portés,
Dans un musée pathologique,
A la section des vérolés
(1)
1.MÉD.,vx.Plumasseau ou plumaceau.Tampon de charpie utilisé comme pansement.Couvrir avec des plumaceaux imbibés d'esprit-de-vin camphré, et des cataplasmes de plantes aromatiques macérées dans du vin (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p.328).On applique un linge fin enduit de cérat, un plumasseau de charpie, deux compresses (Nélaton, Pathol. chir.,t.1, 1844, p.37). TLF
(2) AXONGE, subst. fém. A. − Substance grasse, blanche, molle et homogène, obtenue par fusion de tissus adipeux,
utilisée en pharmacie et en parfumerie comme excipient dans les
onguents et pommades, en cuisine sous le nom de saindoux, dans
l'industrie comme enduit
(3)Les éruptions de la syphilis secondaire
Ces lésions sont variées et trompeuses car elles prennent divers aspects. La syphilis secondaire se manifeste par:
une roséole (ou roséole syphilitique). Des petites taches roses de 5 à 15mm sont dispersées sur le tronc de la personne infectée. Elles disparaissent en moins de 10jours;
des syphilides papuleuses. Les papules
caractérisant le stade secondaire sont des formations en relief de
couleur cuivrée. Elles ne démangent pas et sont contagieuses
lorsqu'elles sont ulcérées. Elles peuvent être présentes sur:
le visage,
les membres et le tronc,
les plantes des pieds, les paumes des mains,
les organes génitaux (les syphilides excoriées sont très contagieuses);
d'autres lésions qui rendent le diagnostic difficile. Celles-ci peuvent avoir la forme d’acné, de dermatite séborrhéique,
d’une alopécie (perte de cheveux) en plaques, de perlèches
(inflammations cutanées localisées aux commissures des lèvres), etc. (Ameli)
Notons que nous savions jeunes ce qu'était la vérole. C'est en sciences nat qu'on a appris au collège que c'était la grande vérole. La vérole c'est celle apprise au collège avec la vaccination de Jenner. La variole. https://fr.wikipedia.org/wiki/Variole
"Une ordonnance à la main droite et dans l'autre un sachet de papier contenant de l'iodure de potassium à sucer, du mercure dont il devra se frictionner tout le corps quotidiennement, et un flacon de laudanum (5), Charles, un peu sonné (il y a de quoi !)[...]
Inventé au XVIe siècle par le médecin suisse Paracelse, ce remède à base d'opium pour lutter contre la douleur, se prépara sous diverses formes, avant que le médecin anglais Thomas Sydenham (1624-1689) n'en propose une formule efficace et simple à produire, qui se généralisa jusqu'au XXe siècle.
Limousin et Nantais
Membre du Club des Vialattiens notoirement méconnus
http://vialatte.lamontagne.fr/annee_vialatte/
contact : aredius44 à yahoo point fr
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