dimanche 8 septembre 2024

Mémoires d'un rat, Les commentaires de Ferdinand (ancien rat de tranchées)

 Dans une boite à livres j'ai trouvé "mémoires d'un rat" de Pierre Chaine, chez Magnard avec beaucoup de notes de bas de pages (vocabulaire) et des encartés de rhétorique. Je n'avais pas appris toute cette rhétorique au lycée des années 60. 


 

Manifestement ce livre n'avait jamais été étudié vu son état. En 4e de couverture , je lis : " Collège cycle 4 : Agir dans la cité : individu et pouvoir (3e), Lyce pro : L'homme et son rapport au monde (Tle) "

J'ai été étonné (pas tant que ça ...) d'y lire , ce que j'ai appris en fac en cours de linguistique (pragmatique). Quand je lis ce que je lis dans les commentaires sur le site oueb de mon ancien collège/lycée, et sur des "réseaux sociaux". Surtout quand on constate le nombre de termes qui, sur chaque page, font l'objet d'énoncés de synonymes en notes de bas de page, sans étymologie !

Je me demande si j'aurais eu besoin de toutes ces notes de bas de page. J'ai appris que les livres du "Club des cinq" avaient été réécrits pour en supprimer 40% du vocabulaire. Est-ce que je lisais sans comprendre bien des termes ? Je ne sais.

Ça me rappelle quand mon fils devait en latin apprendre des listes de mots latins, mais jamais des locutions et citations latines des pages rousses du Petit Larose !

J'ai oublié de vous dire que je "suis" sur X (ex Twitter) madame Ersilia Soudais, prof agrégée de Lettres modernes, députée LFI qui fait bondir par ses textes bien des profs de français et pas que,. Elle n'a dû jamais passer le Brevet de collège ou le bac pro ! à moins que ....

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Chaine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale_en_litt%C3%A9rature

 

Mes extraits 

 

" A quoi bon ces descriptions malsaines puisqu'elles n'ont pas le pouvoir de supprimer les guerres? Ces tableaux sont douloureux s'ils évoquent en nous des visions vécues. Ils sont inutiles s'ils s'adressent à l'imagination des curieux: rien ne pourra jamais donner la sensation d'un champ de bataille à celui qui n'en a pas vu. "

 " C'est que le cousin Ernest voulait sa part d'épopée. Pour rien au monde, il n'aurait renoncé à la satisfaction de pouvoir dire : " Mon cousin le poilu..., mon cousin qui est en Argonne" et peut-être un jour : "Mon cousin qui est tombé au Champ d'Honneur !" Ah, ce jour-là, on ne manquerait pas de mettre le cousin dans le journal. "

  

"La grande différence entre les hommes et les rats, c'est que ces derniers ne se battent jamais que volontairement et par goût, tandis que je n'ai jamais rencontré aucun homme qui fît la guerre pour son plaisir. Chacun d'eux paraissait céder à la nécessité, aussi bien parmi les agresseurs que chez les autres. Il faut donc supposer que ceux qui veulent la guerre ne sont pas ceux qui la font. Le chef-d’œuvre de l'organisation consiste alors par faire accomplir par la collectivité ce à quoi chacun de ses membres répugne le plus.
C'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait dans une nation une certaine masse d'individus qui soient dispensés d'exposer leur vie, afin qu'ils soient mieux excités à poursuivre la victoire par l'assurance d'en risquer seulement le profit. Ils gardent ainsi l'esprit libre pour suggérer les mesures les plus sanglantes et pour en exiger l'exécution. Trop près du danger, ils pourraient être enclin à moins d'énergie."

" je sais bien que nous autres rats nous ne mourrons pas; il nous faut nous contenter de crever. mais la grossièreté du terme n'enlève rien au prix que nous estimons nous-mêmes notre vie, et la mienne ma toujours paru plus précieuse que celle de quiconque par la seule raison que c'est la mienne. "

 

"au lieu de se préparer à la mort, ils recherchaient les raisons d'espérer et les chances de vivre."

" J'ai peur que, de votre longue et terrible lutte contre le monstre germanique, il ne vous soit resté quelconque admiration secrète pour sa structure. La difficulté même que vous avez éprouvée à le réduire a pu faire naître chez plus d'un le respect inconscient de sa force et de son dressage. Je constate avec inquiétude qu'on ne rit plus aussi fort de la lourdeur allemande, de l'organisation allemande, de la discipline allemande. Prenez garde que ce serait montrer une mentalité de peuple de peuple battu que de se mettre à leur école. Les Français seraient victorieux, mais la France resterait subjuguée par la culture. J'estime que vous vous seriez sacrifiés en vain si la gangrène de l'autorité vous gagnait par contagion, si à l'État raison d'être des citoyens vous cessiez d'opposer l'État serviteur de leurs intérêts.

J'ai entendu dire qu'il y a très longtemps les Italiens, vos alliés actuels, avaient conquis une nation plus faible et plus petite que la leur, mais que les vainqueurs à leur tour furent conquis par la civilisation des vaincus. Ferez-vous aux boches cet honneur ?
Gardez donc votre légèreté, votre amour de la mesure et votre penchant à la badauderie.
Imposez au monde le désintéressement de votre activité, la modération de vos désirs, le rythme nonchalant de votre vie. Achevez votre conquête par l'amollissement et par la corruption des barbares puisqu'on nomme ainsi les bienfaits de la raison et de la philosophie. L'idéal du maximum de rendement, de la surproduction et de l'automatisme est peut-être scientifique ; il n'est pas humain.
La Terre ne sera habitable qu'après la disparition de l'âpre lutte économique quand la sagesse sera la même pour les peuples et pour les rats."
 
"Maintenant que j'assiste à la guerre de plus haut, je partage avec mes collègues l'opinion que la conduite en est molle et décousue. Il faut des offensives largement conçues et opiniâtrement exécutées jusqu'au résultat décisif.
Avec tous les tués qu'on a égrénés dans les offensives partielles quel résultat n'aurait-on pas obtenu, en les faisant massacrer d'un seul coup ! 
Il faut être dans la tranchée pour ne pas saisir toute la justesse de ce raisonnement.
Trop de timidité, trop de discours, trop d'hésitation, trop de retards ! Nous voulons des actes ! Et nous ferons les sacrifices nécessaires ! Fin "

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