jeudi 2 février 2012

Réponse à un profanateur de l'Oignon !

" [...] Mais en découvrant que vous vous attaquiez aux adorateurs de l'oignon ou ognon (ah ! les bienfaits de la réforme devant les yeux larmoyants des conservateurs !) J'accuse ! Je vous accuse de ventre votre soupe, et même de faire votre beurre, de porter une atteinte grave à la dignité de cette plante herbacée, sans histoires, dont les bulbes font la joie humide des petits et des grands, en la stigmatisant !
Sachez, Monsieur P.J., que ce ne sont pas les oignons qui nous mettent les larmes aux yeux, mais l'amour de la cuisine ! En adoptant une conduite telle que la vôtre, tout ne pourra aller que de mal en pis, surtout depuis que vous avez prononcé, sans y être autorisé, le nom de celle qui ne doit point être nommée ; celle qui doit garder son voile virginal en étant préservée des souillures des langues salaces, des bouffeurs de culte, des bâfreurs de cierges, de la bave des anarchistes rouges : La Pissaladière. Quel blasphème !
Après la lecture de votre billet d’horreur, Monsieur le preux dynamiteur de portes ouvertes, je vous prédis que vous ouvrirez grand la fenêtre au pire ! Vous avez choisi l’outrage en visant l'oignon dans sa chair, vous l’avez crucifié, sans sacrements, sur l’autel de l’assiette au beurre — ses peaux mortes, comme des feuilles d'automne (si chères à Victor Hugo) emportées par le vent, en ronde monotone, tombent en tourbillonnant sur la planche à découper gisant sur le plan de travail des cuisines de nos grands-mères scandinaves —, alors, l'Armageddon est proche, vous bouterez bientôt, hors de notre globe terraqué, l’ordre scatologique des lécheurs de cul, et autres joyeux adeptes du cuir : tous nos plus fervents cireurs de pompes et de mocassins à glands produits par les éleveurs de crocodiles dans les villages vacances de la Chine néocapitaliste (prendre à droite, puis à gauche, voir mappy, juste derrière la Grande Muraille !)
Monsieur l'irrévérencieux, Monsieur le profanateur de pissaladière, je ne vous salue pas, car vous avez péché, vous avez tué l’oignon dans l’œuf !

Alain Tégriste,
Président de la Confrérie des Oignons Rouges de France (CORF)

http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/11/14/ce-n-est-pas-parce-qu-on-est-croyant-qu-on-est-oblige-d-etre.html

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