Entendu à la radio (je connaissais en partie) :
" Le premier acte de gouvernement de De Gaulle, quand il a libéré la France,
fut d'expulser manu militari le Nonce Apostolique en poste à Paris, et de
le réexpédier tout ficelé à son pape, car il était coupable de "fait de
collaboration". C'était en effet un collabo notoire, comme la plupart de
membres du haut clergé de l'époque.
Par ailleurs, De Gaulle remet au Nonce une lettre pour le pape, dans
laquelle il "exige" qu'il révoque 30 évêques français, pour cause de
collaboration. L'exigence est assortie d'une menace : "sinon je les fais
condamner pour indignité nationale par les tribunaux de purge".
Pie XII, affolé... joue son va-tout ! Il envoie à Paris un obscur cureton
de Bergame, fils de paysan rusé et malin comme deux singes... Ce nouveau
Nonce s'appelle Monsignore Angelo Roncalli. Il est chargé de négocier avec
De Gaulle l'expulsion des évêques collabo. De Gaulle exigeait 30 têtes...
il en obtiendra 3 ! Le petit Roncalli a gagné le bras-de-fer contre le
grand De Gaulle !
Les curetons ont bien des défauts, mais pas celui de manquer de mémoire...
ni de reconnaissance. Dix ans plus tard, à la mort de Pie XII, ils se
souviendront de la manière dont l'obscur Roncalli les a sortis de
l'impasse. Vous l'avez reconnu, à ce petit Monsignore ! Mais oui, c'est
lui !... c'est Jean XXIII ! "
Je lis sur Canal Académie :
"Le 30 décembre 1944, arrive à Paris un nouveau nonce apostolique : Angelo Roncalli (le futur pape Jean XXIII). Le contexte est difficile : la France sort à peine d'un conflit qui la laisse ruinée, les Allemands n'ont pas encore totalement évacué le territoire (poche de La Rochelle, Alsace), le général de Gaulle dirige le Gouvernement Provisoire et la pays est en pleine épuration.
Le nonce Roncalli a deux missions précises : limiter l'épuration de l'épiscopat français et pourvoir les postes épiscopaux vacants. Sa nomination à l'un des postes les plus prestigieux de la diplomatie vaticane est une surprise pour tous et les difficultés nombreuses : les chrétiens démocrates de Georges Bidault n'apprécient guère la volonté de Roncalli de limiter l'épuration du clergé français et, à Rome, l'ambassadeur près le Saint Siège (Jacques Maritain) partage le même point de vue..."
http://www.canalacademie.com/ida1932-Roncalli-un-nonce-a-Paris.html
et ici :
http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualit%C3%A9s/de-gaulle-l%E2%80%99%C3%A9p%C3%A9e-et-croix20111215.html
"Il obtiendra le rappel du nonce apostolique, Mgr Valerio Valeri, à ses yeux trop compromis avec le régime de Vichy, que Pie XII remplacera par Mgr Giuseppe Angelo Roncalli. Moyennant quoi, Mgr Valeri repartira pour Rome avec les honneurs militaires et sera fait commandeur de la Légion d’honneur…
Jusqu’à sa démission, en janvier 1946, le Général va entretenir des relations de totale confiance avec Mgr Roncalli dont il a mesuré, sous ses dehors de prélat débonnaire, l’intelligence et la hauteur de vue. De son côté, le nouveau nonce saura mener une politique habile d’apaisement entre le Saint-Siège et le gouvernement français. Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance et figure de proue de la démocratie chrétienne, lui présentera une liste de « 30 évêques à démissionner » en raison de leur adhésion au régime de Vichy. En tête de liste, le cardinal Suhard. Mgr Roncalli rayera le zéro du chiffre 30 d’un trait de plume. "
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