"Il y avait un philosophe grec qui disait la vérité à son roi. On lui
intima l'ordre de se taire, car cela déplaisait au prince, mais il
répondit qu'il ne craignait point de dire la vérité. Pareillement, je vous
répond, mon Roi, que je ne me tairai point, car je sens l'âge venir, et je
suis malade et brisé de voir les tribulations et la pitié qui déchirent la
France, laquelle est taillée en pièces par vos mauvais ministres, Sire. Et
mon peuple et moi souffrons pour vous dire la vérité. Je ne serai heureux,
et j'aurai trouvé la rémission de mes péchés, et je gagnerai la joie du
paradis que lorsque vous m'aurez écoutez, Sire. Je n'ai nul héritier, et
si j'ai des frères et des parents, je ne leur laisserai rien en héritage,
car pour servir le Roi et m'acquitter loyalement de ma charge, je me suis
démuni de tout bien, meubles et immeubles, ce dont Dieu soit loué, et je
l'en remercie.
Mon Roi, faites cesser la tyrannie ! Que justice soit faite enfin dans le
royaume de France. Mais vous vous moquez, vous déraisonnez, et vous vous
déshonorez, Sire, à prendre des ordonnances que vous faites semblant de
faire exécuter ! Vous vous contentez d'écrire et de publier : c'est bien
facile ! C'est vraiment un déshonneur pour le Roi. Et je me tairai ? Hors
de question !"
Jean Juvénal des Ursins, "Parler dans la tourmente", 1440.
En direct, guerre au Proche-Orient : Israël affirme avoir été visé par 250
tirs de projectiles du Hezbollah dimanche
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Cette salve d’attaques intervient au lendemain d’une journée
particulièrement meurtrière au Liban, avec plus de 80 morts dus à des
bombardements israéliens...
Il y a 52 minutes
1 commentaire:
Je ne connaissais pas ce Jean Juvénal.
C'est marrant que tu mettes cette note un peu... imagée. J'ai choisi une autre allégorie pour ma note de demain.
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