lundi 11 octobre 2010

Maurice Allais est mort

" N'employez pas plus de mots qu'il n'est nécessaire pour exprimer plus de choses que vous n'en savez. "
Maurice Allais....cité par DSK
http://www.lexpansion.com/economie/quand-dsk-rendait-hommage-a-maurice-allais_240489.html

J'ai "connu" M. Allais lorsque j'ai préparé mon mémoire de DES sur "Déficit et options tarifaires dans le chemin de fer". Je lui avais écrit et il m'avait répondu en m'adressant plusieurs de ses écrits, dont certains pas facile à obtenir en bibliothèque.

Et c'est avec plaisir que je lis aujourd'hui dans Wikipedia (je cite) :
" La métaphore du voyageur de Calais [modifier]

Maurice Allais pose la question de savoir « combien coûte un passager monté à Calais dans le train pour Paris ? ».

* Un contrôleur estimera que la consommation de ressources supplémentaires n'est pas vraiment chiffrable, et sera tenté de répondre presque rien (coût marginal nul).
* Le chef de train sera plus mesuré : si soixante passagers font comme lui, il faut ajouter une voiture au train. Il sera donc tenté d'imputer 1/60e du coût de la voiture pendant le temps du transport.
* Le chef de ligne ne l'entend pas de cette oreille : on ne peut pas ajouter indéfiniment des voitures à un train, et au bout de 20 voitures il faut doubler celui-ci. Il souhaite donc imputer pour sa part, en plus du 1/60e de voiture précédent, 1/1 200e du prix de la motrice et du salaire de son conducteur.
* Le chef de réseau n'est pas du tout d'accord : on ne peut pas multiplier ainsi les trains sans risque sur une même voie, et à partir de 50 trains par jour il est obligé de doubler la voie. Il ajoute donc pour sa part 1/120 000e du coût de la voie (toujours rapporté au temps du transport).

Maurice Allais montre ainsi que par approximations successives on arrive à ce que doit être le coût minimal du billet pour que la compagnie ferroviaire ne se retrouve jamais dans une impasse. Cet exemple lui est associé sous le nom de métaphore du voyageur de Calais, qui illustre qu'on ne peut jamais proprement parler du coût d'un bien ou d'un service, mais qu'il est plus exact de parler de coût d'une décision en indiquant à quel niveau on la considère.

Les économistes reconnaissent depuis longtemps le caractère relatif de la notion de coût puisqu'ils disent que le coût n'est jamais qu'un « coût d'opportunité » : la valeur de ce à quoi on renonce au moment d'agir. Le paradoxe est que les économistes mathématiciens ne raisonnent pas en termes d'action mais en termes de situations, de sorte qu'ils ne sont pas les mieux placés pour en tirer les conséquences logiques. Maurice Allais a notamment compris que le coût dépend des conséquences de la décision ; se pose alors la question de savoir à qui la décision coûterait effectivement quelque chose, pourquoi c'est à lui qu'elle coûterait cela, comment celui qui subira le coût peut s'assurer que ses représentants (le contrôleur pour la SNCF, par exemple) prendront les bonnes décisions.. "

Au sujet de la citation d'Allais, on m'écrit :

" Où l'on précise que le rasoir d'Occam ne s'applique qu'à la scolastique (c'est-à-dire à l'écrit et aux discours universitaires : articles, compositions françaises et devoirs des étudiants), et non à l'écriture et à la parole considérées comme un des beaux-arts.

Il faut environ 600 pages à Angel Clare pour comprendre qu'il est amoureux de Tess ; il faut quatre volumes à Dumas pour faire mourir Porthos.

Leçon : lorsqu'un écrivain est prolixe, on dit qu'il a un style asian, et on parle d'asianisme. Lorsqu'il est économe de ses mots et de ses figures, on parle de style attique, et d'atticisme.

Le grand écrivain attique, c'est Démosthène.
Le grand écrivain asian, c'est Stace.

Voltaire est attique. Proust est asian. Je vous laisse continuer..."

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