dimanche 10 mai 2009

Quai de la fosse à Nantes

Je rentre du parcours commenté sur le Quai de la fosse à Nantes à l'occasion de l'anniversaire de la loi sur l'abolition de l'esclavage.
Quelques informations

Le parcours était organisé par les Anneaux de la Mémoire, proposé par les assos "tourner la page" et Hetsika, arts et culture de Madagascar.

Nous avons entendu :
- des extraits de De Sidoine à Sophie Raphel, ou les lettres d'un capitaine négrier à sa femme pendant la traite illégale, 1824-1831
- Gerbeau & Saugera, La dernière traite,
- Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1948
- A Canadian Boat SOng
- Bann Kalou Bann interprété par Tienbo Bann

Les guides étaient
Jean-Yves Bellayer et Jean Breteau.

Ont été commentés :

- L'Hôtel Durbé
- l'Hôtel O'Riordan
- L'Hôtel Montaudouin
- L'Hôtel Mosneron, Guilhag
- Passerelle Schoelcher
- Il Gloriette
- Ile Feydeau
- Hôtel Grou
- Hôtel de la Villestreux

On nous a parlé de Voltaire et des négriers

D'après ce que j'ai compris du conférencier aujourd'hui, les actions achetées par Voltaire sont celles d'une société d'un membre de la famille des Montaudouin qui ne faisait pas la traite.

Sur un forum, sur la Toile, je trouve :
"En ce moment, je lis "Lumières et Esclavage" de Jean Ehrard (2008).
Dans le premier chapitre, l'auteur bat en brèche les soi-disants intérêts personnels de Montesquieu, Diderot ou Voltaire dans la traite.

Certains ont prétendu que Montesquieu avait trempé au moins une fois dans la traite négrière. En réalité, en 1722, il a acheté trois actions et un dixième de la Compagnie des Indes pour le compte de l'Académie de Bordeaux et non à titre personnel. Le dividende était indexé sur le tabac et les activités commerciales de la Compagnie étaient plus orientées vers l'Asie que vers l'Afrique.

Pour Voltaire, le qualifier de négrier a beaucoup circulé également. La preuve tient dans un billet de remerciement de Voltaire à un armateur nantais. Or il s'avère que ce billet est un faux, datant de 1877. Il a pourtant été utilisé comme preuve dans de nombreux ouvrages, allant de Pierre Pluchon à Nelly Schmidt et Christiane Taubira. Jean Ehrard a sollicité à plusieurs reprises Schmidt et Taubira d'indiquer leur source. Il n'a toujours pas reçu de réponse.
Hugh Thomas pressant que Voltaire a tiré profit de la traite en prenant comme début de preuve qu'un négrier de Nantes proposa de nommer un de ses bateaux le Voltaire. Or ce bateau n'apparait pas dans le "Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIII siècle" de Jean Mettas. De plus, Voltaire a écrit à plusieurs reprises sur ce bateau qui porte son nom, et, à aucun moment, il n'y est fait allusion d'un commerce de "bois d'ébène".
Voltaire a-t-il un jour profité de ce trafic ? On ne pourra malheureusement pas le savoir, toute sa correspondance d'affaires ayant disparu. Le seul lien avéré entre Voltaire et la traite négrière date de 1751 ; par l'intermédiaire de banquiers, il a participé à l'armement d'un navire, le Saint-Georges, pour une expédition de Cadix à Buenos Aires, via la Guinée. Voltaire était-il au courant de la cargaison ? A ce moment-là, il était en Prusse et non à Cadix.

Diderot n'échappe pas non plus à la calomnie. Sous prétexte qu'il bénéficia d'une rente viagère de vingt livres de la Compagnie des Indes, le voilà taxé de profiteur de la traite. Or, on ne sait pour quelle raison, il a perçu cette somme. Celle-ci était très modique. Enfin en 1770, les activités principales de la Compagnie des Indes ne sont pas liées à la traite."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le sieur Jean-Yves Bellayer tient à désigner par "Hôtel Mosneron" la maison sise 41 quai de la Fosse. Pour ma part, je péfère la désigner par "Maison Gilagh" du nom du négociant Irlandais pour qui elle a été construite en 1740 (ADLA).
Christian Landon

 
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