" Nous vivons un siècle étonnant. Il va si vite qu'il se dépasse lui-même. Il faut y être célèbre avant d'être connu. On n'a jamais connu GARAP, il fut célèbre, et ne dut jamais sa gloire qu'à se célébrité ! Sarah Bernhardt ne dut jamais sa gloire qu'à sa célébrité ! Sarah Bernhardt était devenue illustre à force de jouer sur la scène et Hugo à force d'écrire, Delacroix à force de peindre, Landru à force de se fiancer. Nous avons changé tout cela. On ne peut plus monter sur la scène avant d'être un acteur connu ; on n'écrit plus, à moins d'être un auteur célèbre ; on craindrait de prendre un pinceau sans être déjà biographié par les actualités cinématographiques ; on n'oserait pas tuer une chaisière sans être déjà Ravachol. Car la célébrité doit précéder l'exploit et surtout la vente du produit. Elle l'a fait monter en flèche.
Le marchand de vent lance tout : il vend des cuirassés, des stars, de la pâte dentifrice, des milliardaires et des mariages princiers. On l'a vu guérir le bégaiement d'un roi et faire les élections d'un peuple. C'est le Public-Relations. C'est l'homme universel. Il règne, il trône, il despotise. Tout ce qui vend lui passe par les mains : le cirage, la lessive et la réputation. [...] "
Alexandre Vialatte, Les marchands de vent, Cahiers Alexandre Vialatte, n° 19, page 93
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_Bernhardt
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ravachol
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Discours_d%27un_roi
https://en.wikipedia.org/wiki/Public_relations
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Il y a 2 heures


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