dimanche 11 septembre 2011

"American Black Box. 2002-2006", Maurice G. Dantec

 
Mon correspondant en littérature m'écrit :

En attendant, et pour rire (jaune ?), je vous propose de vous lire une
page de "American Black Box. 2002-2006", (éd. Gallimard) le journal de
l'écrivain Maurice G. Dantec, p. 178. Je vous rappelle qu'il s'agit d'un
Français en exil politique au Québec. Attention ! accrochez-vous aux
branches, il y a du tirage ... et sacrément ! On peut ne pas être d'accord
avec les idées, mais le style est introuvable ! Illustration de ce que
l'orateur Démosthène appelle le "style véhément"...



"Aux habitants du pays de Ch'Irak et ses alliés socialopes
écolo-franco-boches, aux petits Parisiens néo-aborigènes,
écolo-panthéistes et autres tisseurs de fariboles rousseauistes, je leur
dis de venir au Québec, pour y suivre un bref cycle d'études sur les chefs
amérindiens qui embrassèrent unanimement la cause du nazisme, et virent en
Adolf Hitler une sorte de Déesse-Mère ; certains se sont immortalisés en
tenue SS devant des drapeaux du IIIe Reich, avec totem et calumet. Ces
photos sont bien connues ici, mais en France, on n'en parle guère...
Pensez ! Et moi je pense. Je pense notamment à l'inénarrable Nick Mamère,
écolo new-age prônant le culte de Mama-Gaïa aux abrutis bienheureux, qu'il
prend bien sûr pour des abrutis bienheureux. (...) Et dire qu'en plus son
bouquin se permet de gentiment reprendre les thèmes principaux du [mien],
"Babylon Babies", sans trop en avoir l'air (quoique), mais comme s'il
l'avait lu et compris, puis dégurgité à l'ENVERS. J'avais commis l'erreur,
un jour, de m'aventurer sur un plateau télé, où je l'ai (évidemment !)
rencontré. La houle des déchets de vomitoires qui déferle dans la bouche
de ce dignitaire de la gôche-démocrate-trotskiste est à peine croyable !
Ragots de petites catins, rumeurs de caniveaux, comiques de bordels de
campagne (...) et il continue, sur son blog, à nous délivrer par paquets
chassieux ses décoctions intestinales, subtiles rhapsodies de pétomane
propre à dérider un sous-officier de la SS entre deux convois. Tout ce que
la France a produit de crottin depuis 1968 se résume en Lui. (...) Abruti
instruit ! Le type même du conteur du nouveau millénaire de l'inculture
instruite ! Ni Voltaire, ni Diderot, ni Rousseau n'auront vécu assez
longtemps pour voir le désastre intellectuel que leur oeuvre a
concrètement préparé dans les "esprits" politiques français, et tout
spécialement ceux de la soi-disant gôche et de la fausse droite.
Rajoutez-y Marx, Luther, Mahomet et certains papes, et vous vous demandez
quel étrange statut divin protège ainsi ces fous de contempler de leur
vivant l'étendue du désastre causé par les agitations de leur cortex.
Ma femme m'appelle. Il est l'heure de prendre mon lithium. A demain,
lecteur."

et ceci
"Je n'ai pas trop commencé les romans,
mais son journal de commentaires de l'actualité est effarant...
"Laboratoire de catastrophe générale", "American Black Box", "Le Théâtre
des opérations" (3 énormes volumes de fiel, de haines et de passions,
déversés dans une extraordinaire érudition !) Le sous-titre, en forme de
dérision au "web 2.0" m'a fait rire : "machine à écrire 1.0" ! Quelques exemples de citations
prises çà et là, pour que vous jaugiez la bête. Je commence par EELV, qui
l'insupporte au plus haut point :

"Les Verts ? Tiens, moi je ne les vois pas verts. Je les vois plutôt
rouge-brun-vert. Caca d'oie, quoi ! Une masse grouillante de petits
intellos trotskistes mais déçus par la progéniture de Krivine"

Plus loin : "Vert : ancien rouge, mais ayant subi un processus de
mûrissement inverse : il est devenu plus bête à mesure qu'il s'est
rapproché du gazon, lui empruntant sans doute sa couleur."

Il appelle Fidel Castro le "caudillo tropico-marxiste".

L'U.E. : "L'union zéropéenne".

Les facultés d'informatique : "La confédération des Etats
gaucho-maghrébins, déversoir à conneries, terreau de toutes les bêtises.
La plus grande réserve de fumistes de l'univers".

Les professeurs d'université : "Des niais à large sourire, ceux-là même
que Nietzsche conchiait avec une ardente ferveur. Ils sont hélas
aujourd'hui au commande de tout l'appareillage de la "production" des
idées et des discours qui, chez eux, ne s'élèvent jamais au-dessus du
statut de choses opaques et aveugles. Les plus fidèles, les plus zélés,
les plus précautionneux serviteurs de l'ordre établi. Leurs méthodes sont
celles d'un procureur stalinien, inculte, fiches en main, généralement
médiocre dans sa "spécialité", et rendu fou de rage par un mec même pas
sorti de son petit séminaire, sans le moindre diplôme postmoderne faisant
foi.(...) Une véritable armée curetonnale qui s'assure que RIEN, jamais
RIEN dans notre monde ne puisse changer".

Les profs de management et de marketing : "Humoristes sinistres".

Sur le prof de collège : "Un pignouf. Qui prend des cours de danse
afro-cubaine, le soir".

L'université Paris-VIII : "L'Institut National des Tubulures à Roupanes".

Les Palestiniens : "les homoncules nazillons à keffiehs, prébendiers de la
racaille, caniches autocontrits".

Le Québec (où il vit) : "un trou à rats ; une colonie minable des
nihilismes zéropéens".

La messe : "une réunion conviviale pour boy-scouts ânonnant de mauvais
cantiques sur du folk de troisième catégorie".

Les évêques : "Faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais !"

La banlieue française : "La talibanlieue".

Les Américains : "des crétins de conservateurs calvinistes obèses,
névropathes et stupides".

Sur Gallimard, son éditeur : "Mon contrat avec la Maison Gallimard est
celui d'un condottiere envers un prince allemand lors de la guerre de
Trente ans. Je fais bonne chère, à condition de travailler comme un noir,
et sans me plaindre. En retour, la Maison, telle une large famille
aristocratique, m'anoblit en affichant ma tronche sur mes livres, en
portrait grand-siècle, avec liseret."

Les socialistes : "Les zombies de la plage Infinity Beach, greffons
urbains de la planification générale, anéantisseurs de l'esprit. Tuez-les
tous, Jaurès reconnaitra les siens !"

l'UMP : "le deuxième socialisme".

Le Pen : "une sacrée invention de Mitterrand !"

Hitler : "L'empereur des proloboches"

M. Thatcher : "une blague"

Le journal "Le Nouvel Obs" : "La Cosa Nostra journalistique".

Les traders, à la Bourse : "Les dinamiteros de l'embuscade psychique"

Son lecteur : "Pauvre poire !"

Enfin, une phrase assez maligne : "Pour qu'un ordinateur puisse penser, il
faudrait qu'il ait le pouvoir de ne pas tout calculer".

Tout est du même tabac. Virevoltant, érudit, tourbillonnant, drôle,
vulgaire, irrévérencieux, halluciné, cocaïné, sous antidépresseurs, etc.
Et malgré tout, un vrai don de plume. Je vais dévorer les volumes !" 

http://www.mauricedantec.com/virtuelle.php/page/biographie

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