Aujourd'hui, je reçois le comédien, chanteur, chroniqueur François Morel, pour un hommage à celui qui fut l'inspirateur de Pierre Desproges : Alexandre Vialatte
Le comble de la littérature serait peut-être de ne rien dire. C’est que l’écrivain est rare, l’homme de lettre fréquent, et celui-ci a intérêt à se faire passer pour l’autre. La postérité ne confond pas. Et c’est ainsi qu’Allah est grand.
Cette joyeuse provocation est signée par un auteur du siècle dernier, qui s’est illustré par son sens de l’humour et ses traits d’esprits. Il se définit lui-même par cette phrase laconique : « Je me présente : Vialatte, écrivain notoirement méconnu »
Né en 1901 dans une famille auvergnate, mort à Paris en 1971, Alexandre Vialatte se fait d’abord connaître comme traducteur de Kafka. Puis il publie, entre 1928 et 1951, trois romans qui, hélas, ne rencontrent pas leur public. Il se tourne alors vers le journalisme, et écrit pour de nombreuses revues, des plus sérieuses – la NRF- aux plus éclectiques – Le Spectacle du monde, La Revue du tiercé, Marie-Claire. C’est dans la presse féminine, où il lui arrive de parodier le courrier des lecteurs ou l’horoscope, qu’il aiguise son goût pour le billet d’humeur et les canulars.
Mais c’est surtout dans les vingt dernières années de sa vie, de 1951 à 1971, qu’il écrit régulièrement, depuis Paris, pour le quotidien d’Auvergne, La Montagne. Il y perfectionne son talent et rédige, au total, quelques 900 articles qui croquent l’air du temps. En vingt ans, Alexandre Vialatte élève la chronique à un genre poétique à part entière, qui tente d’approcher la vérité de l’homme sous les multiples apparats de l’actualité.
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