jeudi 29 mars 2007

"L'école face à la barbarie consommatrice"

"La crise de l'éducation ne relève pas de réformes techniques, elle résulte d'une révolution des mentalités"
Un article de Philippe Meirieu dans Le Monde du 27 mars 07

Quelques extraits :
  • "Le symptôme est là qui insiste et bégaye : inquiétudes sur la baisse du niveau (*),
  • interrogations sur l'autorité,
  • polémiques sur les responsabilités réciproques des professeurs et des parents,
  • épouvante devant les actes de violence qui échappent à l'entendement."
  • "Nous sommes là face à un phénomène complètement inédit : le caprice, qui n'était qu'une étape du développement individuel de l'enfant, est devenu le principe organisateur de notre développement collectif. "
  • "On ne sort pas de l'infantile tout seul "
  • "Aujourd'hui, la machinerie sociale tout entière, loin de fournir des points d'appui à l'enfant pour se dégager de l'infantile, répercute à l'infini le principe dont l'éducation doit justement lui apprendre à se dégager : "Tes pulsions sont des ordres." Ainsi la "pulsion d'achat" devient-elle le moteur de notre développement économique. La publicité court-circuite toute réflexion et exalte le passage à l'acte immédiat. (**)
  • "La préoccupation principale des enseignants - ce qui les épuise aujourd'hui (***) - est de faire baisser la tension pour favoriser l'attention. Et le malaise est là : moins dans le niveau qui baisse que dans la tension qui monte."
  • "Face à ce déferlement de l'infantile, la pensée magique (****) fait des ravages"
  • LISEZ l'article, ce n'est pas la tévé qui va vous le lire !


(*) "On" nous a pourtant répété que le niveau ne baissait pas. Que les "Jeunes" savaient cliquer et que les vieux ne savaient pas cliquer aussi bien qu'eux, qu'ils savaient s'exprimer avec des termes choisis ("bouffon", "intello", "nique ta mère") que les anciens n'avaient même pas dans leur vocabulaire), etc... Y a même des spécialistes de la question qui ont vécu de ces discours.
(**) Ah ! la pub ! et quand c'est le "service public" qui s'y met, ça donne par exemple :
"l' xxxxx, former aujourd'hui les professionnels de demain" ! Oh ! Occam, amène ton rasoir ! qu'on coupe ces paroles creuses ! "Conard" dirait un humoriste qu'on dit impoli (mais la pub n'est-elle pas obscène trop souvent ?), "tu ne vas quand même pas écrire "former demain les professionnels d'aujourd'hui" !
(***) J'ai rencontré un ancien collègue. Sa fille titulaire du CAPES vient d'arriver en France. Elle enseignait en Italie où elle avait accompagné son mari. Elle a été effrayé de ce qu'elle vient de vivre dans son lycée en France. Et a démissionné ! Quel gâchis ! Au fait, je rentre d'Italie. Et en Italie ça fait plus d'un an qu'il est interdit de fumer dans les lieux reçevant du public. "On" nous dit que les gens du sud sont incapables de .... "On" est doué pour trouver des excuses à notre comportement ... En Italie, la loi est rigoureusement appliquée. Aussi pas de problème pour aller au restaurant ou au café ! Pas comme en France.
... France, pays où j'espère qu'un de ces jours des vieux, anciens lycéens, ayant chopé un cancer du poumon au lycée attaqueront l'Etat. Car c'est au collège et au lycée que beaucoup de jeunes ont été poussés à fumer. Et les cigaretiers ne financent même pas nos écoles !
(****) Etonnant notre pays. On nationalise tout, puis on privatise, on enseigne la théorie des ensembles (très très mal) et ensuite on l'interdit d'école (comme l'ont fait les colonels grecs en arrivant au pouvoir à Athènes). Avec un système centralisé, une connerie (on peut toujours en faire, même si on est ministre ou enseignant) est appliquée partout. Et "on" en redemande. Aujourd'hui on va faire apprendre des listes de mots. Au fait, notre ministre ne nous a pas dit dans quel ordre ? qui fait fixer l'ordre des mots dans les listes ? Il faut réunir d'urgence des experts en ordre. Pierre Dac au secours !

1 commentaire:

Emmanuel a dit…

Je ne partage pas ton point à propos de l'interdiction de fumer.
Loin de vouloir empoisonner les non fumeurs, je m'inquiete tout de même de cette ingérence paternaliste de l'état dans la relation que j'entretiens moi même à la mort, même petite, même lente.
A suivre sur InterdictionDeLaCigarette.Com

 
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