samedi 31 mars 2007

Cornue

La cornue est une brioche en forme de Y que l'on mange à Saint-Yrieix pour Rameaux. Les rameaux sont en buis. Je me souviens des rameaux très décorés à l'église. Y pendaient de petites cornues.
A Excideuil, on mangeait une brioche qui comportait des grains de sucre anisés.

"La cornue est une tradition limousine de huit siècles: en 1175, à Limoges, l'abbé Hysembert fit distribuer le 2ème dimanche de Paques, des "cornues" (galette moileuse, faite de froment, oeufs, beurre) à tous les frères qui se trouvaient ou pénètraient dans le cloitre de Saint-Martial.
Certains y ont vu un symbole de la Trinité, d'autres les vestiges d'un culte priapique (en 1750, l'évèque de
Limoges, Monseigneur Jean-Gilles de Coëtlosquet demanda instamment aux patissiers de "moraliser" l'aspect de la cornue). Coutume pascale proche des "canolles" (faites à partir de pâte, par les particuliers), le dimanche des Ramaux." source : http://cuisine.charentaise.free.fr/canolle1175.html
Un site avec la recette des cornues dans la région de Tulle : http://www.correze.org/cuis_menu1.htm#cournichas

Voici un extrait du site (la citation est un peu longue et doit dépasser le droit de citation. Nous allons prévenir l'auteur)
On a aussi trouvé ce texte ici

Le rameau de "bois" (buis) est très important
en Limousin-Bas et il fait partie des trois bouquets
avec celui de St Jean et
"la vesca" (le gui) de l’an neuf qui protège
l’"ostau" (maison) et les champs. Le monde s’habille de
neuf car le printemps
approche.

On mange la "cornudas a tres banas"
(les cornues à tois cornes), "patisson" (gâteau)
symbolique de la trinité,
mais aussi sûrement un plus ancien culte de l’amour
( du triangle féminin au symbole phallique) à l’origine
du renouveau de la nature
(lire à ce sujet le livre superbe de Marcelle Delpastre
“Le tombeau des ancêtres" chez Payot).

Les "campanas" (cloches) partent à Rome chercher
les œufs du jeudi saint au samedi saint et
les enfants les remplacent
par des percussions :
la "rana" (crécelle) le "tarabasteu" (claquoir) et
la "borifa" (rombe).

Le lundi de Pâques on fera la "paschada", omelette
avec les oeufs recoltés
( symbolisme de vie et de création du monde).

Les "revelhaires e los chercha-uòus" (les cherche-œufs)
passent de maison en maison pour les récolter
en chantant.
Ils parlent de la condition éphémère de notre vie sur terre :

Auvetz la mòrt que rotla que rotla autor de vos
(écoutez la mort qui rode qui rode autour de vous)
Ila vos sèg coma l’ombra ila vos sèg pertot
(elle vous suit comme l'ombre, elle vous suit partout)

et toujours la pique limousine contre les puissants :

"Lo rei e mai la reina e tots lors beus ribans
(le roi et aussi la reine et tout leurs beaux rubans)
Auran pas mai de graciá que los paubres paisans"
(n'auront pas plus de grâce que les pauvres paysans)

Puis ils demande les oeufs :

"Donatz donatz daus uòus ma bona dòmna
(donnez, donnez des œufs ma bonne dame)
E fasetz los passar per la fenestra
(et faites les passer par la fenêtre)
Se de fenestra n'i a pas la pòrta es bela
( si des fenêtre il n'y a pas la porte est grande)
Aquí ne'n passará quauquas dotzenas"
(là il en passera quelques douzaines)

- "N'i a ò n'i a pas" ?!!!! (il y en a ou non)

Pour montrer que le cycle continue,
on se donne rendez-vous à "l’an que ven" (l’année prochaine) en
remerciant :

"En vos remercejar ma bona dòmna
(en vous remerciant ma bone dame)
En vos remercejar d’aiciant'endueinan"
(en vous remerciant jusqu'à l'année prochaine)

"En vos mercejar maitot chars eslampaires"
(en vous remerciant aussi, chers surfeurs)
"Au mes que ven !" (au mois prochain !)

Ivon Bales

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bien le bonjour d'une arédienne

 
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