L'art est-il étranger au bien et au mal ?

Débat aux Rencontres de Sophie, hier, avec :

• Vincent Dieutre (cinéaste, enseignant)
• Paul Ardenne (enseignant, auteur entre autres de "Extrême - Esthétiques de la limite dépassée (Flammarion, 2006) Un texte de P. Ardenne, Bonnes feuilles

• André Stanguennec (prof de philo, fac Nantes)
• Murielle Durand-G (enseignante) - Tiens ! une interprétation de la nouvelle loi sur le nom de famille
  
• Michel Magnant (prof Lycée Clémenceau, Nantes)

Quelques notes prises pendant ce très captivant débat tout à fait d'actualité ... et en rapport avec mon dernier enseignement d'Informatique et Organisation Sociale (on y a parlé d'une connerie, c'est une connerie même si on utilise un mot english pour la désigner. Quelle merveille que l'anglais pour dire des conneries ! et ça fait jeune et pas imbécile surtout quand on ne connaît pas l'anglais (voir rapport sur l'enseignement des langues en Europe et le résultat de cet enseignement)) .

- Pourquoi la société moderne a-t-elle voulu la liberté de l'art ?
- obscène, étymologie : "hors scène" ... que le véritable obscène devienne "hors scène"
- "L'extermination de l'image faisait partie de l'extermination" (J.L. Godard) sur le nazisme (destruction des images des camps d'extermination)
- Paul Ardenne donne un exemple :
au printemps 1994, mort d'Ayrton Sena
La vidéo de l'accident passe de multiples fois sur les télés. Pendant ce temps, en Ouganda d'Imin Dada (voir le film Le dernier roi d'Ecosse), 800 000 morts et aucune image !
Qui a décidé cela ? La société des médias. L'obcénité est relative à des critères socio-économiques.

Séance de questions/réponses

- qu'est-ce que le bien, le mal (j'attendais cette question ! elle n'a pas été débattue.)
- bien / beauté ? mal/ laideur ?
- beauté : émotion, émotion, surgissement de la beauté
- Pourquoi avez vous parlé du mal et pas du bien : le bien ne fait pas événement
- le beau des uns peut devenir le laid des autres
- avant le beau permettait d'aller vers le bien (pensons à la musique dans la religion)
- Lyotard l'a écrit : c'est la fin des grands récits. Maintenant petits récits sans encrage.
- les "républiques du moi"
- la matière de l'art de demain sera la mélancolie
- pour avoir le sentiment d'une perte il faut avoir eu le sentiment d'un gain
- aujourd'hui on en est au "sampling"
- dimension non héroïque de l'art actuel
- l'amnésie arrange le marché
- une question est posée sur le livre "Les bienveillantes". Des conférenciers disent qu'ils ne l'ont pas lu, d'autres qu'ils ne le liront pas, d'autres qu'ils en ont abandonné la lecture. Je ne sais ce que dit ce livre. Oh ! c'était le dernier Goncourt, Prix de l'Académie Française.


P.S. J'ai trouvé sur la Toile les enregistrements de l'Abecedaire des dernières Rencontres de Sophie sur La Crise.