Ce travail a été réalisé collectivement par tous les auteurs. L'auteur WO a lancé l'idée sur Twitter, ajouté quelques phrases, soumis le papier, correspondu avec le gentil éditeur. L'auteur MR a lancé le groupe de MP sur Twitter et
Google Docs, réalisé l'étude 1, ajouté quelques phrases par-ci par-là, répondu aux reviewers. L'auteur VR avait besoin de points SIGAPS, en a fait le minimum. A trouvé une belle image pour la gure 3. L'auteur FC a écrit beaucoup de phrases mais n'avait pas besoin de trop de points SIGAPS, du coup la quatrième place n'était pas trop mal. A aussi réalisé l'étude 3 dans sa tête (les philosophes sont forts en expériences de pensée). L'auteur DL était en vacances et a ajouté son nom au dernier moment. L'auteur ST n'a rien écrit mais a fourni les trottinettes. L'auteur
ÖFH n'a rien fait mais est un bon ami à nous ; il nous a aidé à récupérer des papiers administratifs. L'auteur NM a dit "waouf" quand les auteurs commençaient à douter (les doutes sont fréquents en science, ne les laisser pas vous
avoir, croyez en vous et en ce que vous faites, ne laissez personne vous distraire de la vérité que vous connaissez).
L'auteur MJ a écrit des phrases et dit que la dernière place serait "suffisante pour lui". Il fait ça à chaque fois, et ça marche plutôt bien sur les stagiaires, il faut avouer. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final "
"on a droit à un gag par ligne, comme dans Pif Gadget. Cela commence dès la présentation des auteurs, le premier se nommant «Willard Oodendijk» («Bite en bois» en néerlandais), affilié au «Belgian Institute of Technology and Education (BITE) [sic], sis à Couillet [sic], en Belgique». On trouve aussi «Didier Lembrouille» (un des personnages incarnés par l’humoriste Antoine de Caunes), «Otter F. Hantome» («auteur fantôme»), «Nemo Macron» (le nom du chien du président français, qui a même droit à sa citation, «waouf», en toutes lettres dans le texte) ou encore «Sylvano Trottinetta» ainsi que «l’université de Neuneuchâtel»."
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Dans le fond, le texte a été soumis, donc, à cet Asian Journal of Medicine and Health, soupçonné d’être une revue prédatrice. «Il nous a suffi d’envoyer notre texte, de payer 55 dollars, et notre article a été validé sans grande difficulté», raconte le biochimiste lausannois Mathieu Rebeaud, un des (vrais) auteurs du canular. L’équipe a certes reçu quelques messages par e-mail, mais aucun relecteur n’a relevé la moindre supercherie. «On nous a demandé de traduire en anglais une légende de figure qui était en français», poursuit le chercheur, qui dit avoir répondu aux requêtes avec encore plus d’absurdités. A une demande de précision du lieu de l’étude, ils répondirent: «depuis des chaises de bureau (Ikea)». Acceptée, la mention figure dans la version finale. C’est à se demander si ces relecteurs existent bel et bien.
Le choix de l’Asian Journal of Medicine and Health n’est pas un hasard. En juillet, ce journal avait publié une étude signée par des membres du collectif français «Laissons les médecins prescrire», qui milite pour l’autorisation d’auto-prescription de l’HCQ dans le cas du Covid-19. La rigueur des travaux – qui concluaient à une efficacité de ce médicament dans le cas du Covid-19 – avait rapidement été mise en doute, ce qui avait donné lieu à de vifs débats dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les auteurs avaient-ils volontairement soumis leur brouillon à cette revue, et ce afin de s’assurer d’une aura scientifique appuyant leur étude? «Nous avons pris les auteurs au mot en démontrant par l’absurde que l’on peut écrire n’importe quoi dans cette revue», déclare Mathieu Rebeaud, qui dit être encore surpris de la facilité avec laquelle l’article a été publié.
«Ces revues représentent un danger car elles donnent un crédit scientifique à des travaux qui ne seraient autrement jamais publiés dans des revues sérieuses», s’inquiète-t-il. En attendant, le business de Sciencedomain International, le groupe qui possède l'Asian Journal of Medicine and Health, ne connaît pas la crise: il détient une centaine de revues, chacune facturant entre 15 et 200 dollars la publication.
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Pérec nous avait déjà réjouit. Et je constate qu'il fait l'objet d'articles "sérieux"
https://journals.openedition.org/transposition/6809
Le lynchage à la tomate
- Traduction(s) :
- Tomato bashing [en]
- "L’article Cantatrix sopranica L. s’intéresse au contrecoup lyrique (« organisation tomatotopique ») du lancer de tomate sur la chanteuse. Avec un titre qui joue de la complexité de la stylistique scientifique, « Experimental demonstration of the tomato-topic organization in the Soprano (Cantatrix sopranica L.) » est initialement un cadeau offert à Marthe Bonvallet du Laboratoire de neurophysiologie de l’hôpital Saint-Antoine, à l’occasion de son départ à la retraite en 1974. Et, re-ironie du sort (doublée d’un effet Matilda) : le grand public, quand il s’en souvient, ne repense à Marthe Bonvallet qu’en tant que dédicataire des tomates de Perec. Mais aussitôt se remémore-t-on son départ en retraite, que l’on oublie de voir dans son travail des pistes d’élaboration et d’analyse de Cantatrix sopranica L. Car en revenant sur une lecture comparée de Bonvallet et Perec, les proximités stylistiques et graphiques semblent bien faites exprès. Histoire de confirmer qu’il s’agit effectivement d’une parodie dans un sens ou dans l’autre, on croirait lire l’article de Perec en reprenant les anciennes formules de Bonvallet "
- Voici de nouveau l'article de Georges
- https://www.bevernage.com/humour/tomatotopic.htm
- Pérec est transparent sur son financement ! pas comme Juliette Manet, la chanteuse inconnue qui nous a dit que Les lacs du Connermara, c'était de droite, scout, et immonde, mais ne nous a pas dit combien elle avait touché de nos sous.
- Ce travail a pu être mené grâce aux subventions accordées par le syndicat régional
des producteurs de fruits et légumes,
l'association française des amateurs d'art lyrique (AFAAL) et la fédération internationale des dactylo-bibliographes (FIDB). - Extrait
Les effets frappants du jet de tomates sur les sopranos, observés aux heures ultimes du siècle dernier par Marks et Spencer (1899) qui, les premiers, employèrent le terme de réaction de hurlements (RH), ont été largement décrits dans la littérature. Si de nombreuses études expérimentales (Zeeg & Puss, 1931; Roux & Combaluzier, 1932; Sinon & coll., 1948), anatomopathologique (Hun & Deu, 1960), comparative (Karybb & Szyla, 1973) et prospective (Else & Vire, 1974) ont permis de décrire avec précision ces réponses caractéristiques, les données neuroanatomiques, aussi bien que neurophysiologiques sont, en dépit de leur grand nombre, étonnamment confuses. Dans leurs démonstrations désormais classiques, publiées dans la fin des années 20. Chou & Lai (1927 a, 16, c, 1928 a, 16, 1929 a, 1930) ont écarté l'hypothèse d'un simple réflexe nociceptif facio-facial qui avait été émise il y a de nombreuses années par certains auteurs (Mace & Doyne, 1912; Payre & Tairnelle, 1916; Sornette & Billevayze, 1925).
Depuis lors, de nombreux travaux ont été menés pour tenter de résoudre l'énigme embrouillée ainsi que l'embrouillement énigmatique des versants afférent et/ou efférent de la RH et ont conduit à incriminer, de manière quelque peu chaotique, une multitude de structures et de voies : l'existence de voies afférentes trigéminale (Loewenstein et coll., 1930), bitrigéminale (Von Aitick, 1940), quadritrigéminale (Van der Deder, 1950), supra, infra et intertrigéminale (Mason & Ragoun, 1960) a été invoquée avec une certaine vraisemblance, de même que celle de canaux d'entrée maculaire (Zakouski, 1954), sacculaire (Bortsch, 1955), utriculaire (Malosol, 1956), ventriculaire (Tarama, 1957), monoculaire (Zubrowska, 1958), binoculaire (Chachlik, 1959-1960), trioculaire (Strogonoff, 1960), auditif (Balalaïka, 1515) et digestif (Alka-Seltzer, 1815). Des circuits spinothalamiques (Attou & Ratathou, 1974), rubrospinal (Maotz & Toung, 1973), nigrostrié (Szentagothai, 1972), réticulaire ( Pompeiano et coll. 1971), hypothalamique (Hubel & Wiesel, 1970), mésolimbique (Kuffler, 1969) et cérébelleux (High & Low, 1968) ont été explorés en vain, pour tenter d'élucider l'organisation de la RH, et la responsabilité de presque toutes les parties du cortex somesthésique (Pericoloso & Sporghersi, 1973), moteur (Ford, 1930), comissural (Gordon & Bogen, 1974) et associatif (Einstein et coll., 1974) a été évoquée dans le développement progressif de la réponse, bien que, jusqu'à maintenant, les mécanismes afférents et efférents de la RH n'aient jamais été explicités de manière décisive et convaincante.
Ne manquez pas la version anglaise, avec son abstract en français !
L'auteur étude les fois que le lancement de la tomate il provoquit la réaction yellante chez la Chantatrice et demonstre que divers plusieures aires de la cervelle elles etait implicatées dans le response, en particular, le trajet légumier, les nuclei thalameux et le fiçure musicien de l'hémisphère nord.
Ce qui me rappelle ce que m'a dit un anglais diplômé d'Oxford en lettres et en informatique. Il se faisait jeter des articles par des "reviewers" qui lui disaient de se faire relire par des "english native speakers", reviouveurs qui eux, n'étaient pas native english speakers.
Des chercheurs en informatique français (bretons aussi !) ont eux aussi fait dans la parodie (quoique... certaines parties de leur article peuvent se retrouver dans des "papers" non parodiques). Je ne remets plus la main sur cet article.
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