mercredi 2 février 2011

Les trois horloges... souvenirs des années 50

Il y avait trois horloges à la maison, dont deux pendules. Une horloge en marbre avec deux personnages de chaque côté dans un métal qui devait être du maillechort, trônait sur la cheminée en marbre. Cette horloge fonctionnait mal. Mais l'horloge du foyer c'était LA pendule, qui était une Comtoise. Le cadre en bois peint cachait le mécanisme que mon père nous dévoilait quand il réglait la pendule sur l'heure de l'horloge de l'église dont nous entendions très bien la sonnerie. Cette dernière était réglée par un horloger de Saint-Yrieix que nous avions une fois rencontré lors de nos expéditions sur le chemin de ronde de l'église. La comtoise disposait de deux mécanismes, l'un pour le mouvement et l'autre pour la sonnerie. Au-dessus de la cage du mécanisme, il y avait le timbre, comme une tasse à l'envers, tenu en son centre par une tige métallique.
L'entrainement était effectué par deux poids en fonte, la régulation étant assurée par un balancier décoré en métal repoussé et peint.
Le nom Maloubier, Jumilhac inscrit sur le cadran n'est certainement pas celui du fabricant, mais celui du vendeur qui devait exercer à Jumilhac. En effet, les mécanismes étaient fabriqués uniquement dans le Jura français.
Dans la cuisine, il y avait un coucou au mur. Il n'a pas fonctionné longtemps. Je pense que son mécanisme devait être grippé par les graisses et fumées de la cuisine. Il était en bois et représentait un chalet de montagne. Son balancier et ses deux contrepoids étaient apparents. Les contrepoids avaient la forme d'un cône d'épicéa. Ils étaient retenus par une chainette. Comment ce coucou est-il arrivé à la maison ? Je ne sais.
Peut-être ramené par mon père de son séjour en Allemagne lors de son service militaire ? Ramené avec la pipe qui avait le foyer qui se fermait par un couvercle échancré articulé, et un cordon rouge comme les militaires en ont fixés aux épaulettes et qu'on appelle fourragères. Mais pour la pipe, le cordon ne se terminait pas par un ferret, cette pièce métallique conique, mais par de petits glands en bois. Tout cela du plus bel effet. Avec cette pipe j'ai eu mes premières expériences de fumeur.
J'avais auparavant, plus jeune, essayé la P4. Il s'agissait d'une cigarette vendue en paquets de quatre. Le P était l'initial de Parisienne.
Le bon goût ne peut qu'être parisien ! Autant je n'ai pas envie de P4, autant en écrivant ce texte, j'ai une soudaine envie d'un coucou.
Aujourd'hui, ils sont électroniques et sans doute leur prix relatif a dû bien baisser. Mais supporterions-nous le chant du coucou, rien n'est moins sûr. On ne peut tout supporter. Le bruit des avions, le fond sonore alimenté principalement par la circulation urbaine et péri-urbaine suffisent à notre bien-être d'écologiste du XXIe siècle.
La Régie des Tabacs n'est plus. Jeune, je me demandais ce que pouvait bien signifier ce terme Régie. Régie Renault, Régie des Tabacs, à part le fait que les voitures fument et que le tabac se fume. Plus tard, j'ai fait du droit administratif. La fumée s'est éclaircie. La Société d'Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes (SEITA), elle aussi n'est plus.
L'allumette a perdu son prestige. L'Etat l'a laissée tomber. Elle a été remplacée par une société privée, Altais. Au moins le nom est bien plus clair. Il ne sent pas le tabac froid. Je viens d'apprendre que des buralistes débitent (c'est bien le bon terme pour un débit de tabac) des paquets de 20 cigarettes et vendent la clope à l'unité. Une bonne affaire grâce aux pauvres fumeurs. Et pas de perte pour les paquets écrasés. Nos débitants de tabac font dans le développement durable et le recyclage.

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